L’Argus automobile est sauvé

Nous reproduisons ci-dessous appel à s’opposer à liquidation de la bibliothèque du comité d’entreprise des usines Renault du Mans. Beau bradage, et la façon de s’y prendre... FB

Voir aussi leur site, où une pétition est ouverte - et article dans Libération du 16/12/04.


Nos craintes, évoquées dans nos courriels antérieurs, étaient plus que fondées : l’éradication de la bibliothèque du C.E. Renault Le Mans, initiée en septembre, n’est désormais plus qu’une question de jours, sauf mobilisation immédiate :

1. Ce mardi 14 décembre est lancée la procédure de licenciement (economique...) de la bibliothécaire.

2. Le planning de liquidation est désormais connu :

* Fermeture définitive de la bibliothèque le 31 décembre.

* Vente du fonds dès janvier 2005 au prix unique de 2 (deux !) euros
"l’article" (livre, dictionnaire, tome d’encyclopédie, CD...)

* Soldes en février au prix unique de 1 euro "l’article".

* Distribution gracieuse du reliquat en mars.

Demeureront en lieu et place de la bibliothèque : quelques livres jeunesse destinés à divertir les enfants dont les parents auront à faire au C.E., les deux quotidiens locaux et l’Argus. Point final.

À liquider donc : 28 000 livres. 4 000 documents sonores. L’accès direct au livre pour quelque 5 000 familles (3000 Renault, 2000 familles de salariés dont des accords inter-C.E. leur permettent d’accéder à la bibliothèque). Toute la mémoire imprimée d’un bastion historique de la lutte syndicale. La mémoire ouvrière des "Renault".

En réponse, ce même mardi 14 :

1. À partir de 9h30, un débrayage doit permettre aux salariés -un tiers du personnel a déjà signé la pétition pour le maintien de la bibliothèque- de tenter de convaincre l’alliance CFDT/CGC gérant le CE de renoncer à son projet.

2. Lors d’une inondation en 1995, une chaîne humaine s’était constituée pour évacuer la totalité du fonds de la bibliothèque menacée par la montée des eaux.

De même, est aujourd’hui lancée une chaîne des adhérents de la bibliothèque destinée à protéger le fonds de la dispersion immédiate : sous contrôle d’huissier et en parfaite conformité avec le règlement de la bibliothèque, qui ne prévoit pas de limite au nombre d’ouvrages empruntés par un adhérent, il s’agit cette fois de tenter d’emprunter TOUS les livres du fonds, les emprunteurs cosignant un texte justifiant leur action.

3. Est lancée, à l’échelle nationale, un appel au soutien d’écrivains, intellectuels, éditeurs, bibliothécaires, artistes, enseignants, syndicalistes, citoyens...

Cette campagne de soutien débute aujourd’hui... mais nous n’avons que fort
peu de temps pour tenter de peser.

Merci de ce que vous pourrez faire pour ce sauvetage.

Bien à vous

Gérard Gourmel - Fabien Gâche

16 décembre 2004
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