Le palier
Souvent une sensation d’abandon me submerge suite à la précarité de ma condition, allongé à même le sol dans un obscur immeuble haussmannien de notre belle capitale visitée par des milliers de touristes qui connaissent Alain Delon et Gérard Depardieu. Je suis là, inerte, entendant le clapotis des appartements qui m’entourent, la peur à chaque petit bruit de poignée de porte, je me cache, je tremble, je suis l’intrus recherchant un peu de chaleur, mon cœur bat, très vite ce n’est pas un rêve c’est une réalité rocailleuse qui m’envahit pratiquement tous les hivers. Y a-t-il un sens ? Je ne sais pas. Ce sont des atteintes à l’intégrité physique, c’est l’utopie et les mirages, je tente de comprendre l’indicible, la douleur, les douleurs cervicales et lombaires, le crâne aplati sur le sol en lambris, la respiration courte et saccadée j’ai l’impression d’une énorme oppression avec ce rêve fou de se balancer sur un rocking-chair dans l’entrée d’une maison à La Nouvelle-Orléans. Cette sensation d’écrasement me hante, me détruit peu à peu, elle est là en permanence, même encore maintenant quand je me couche sur un matelas Dunlopillo.
Bruno Mlynarski
18 mars 2013