Les paysages de Daniel Buren

Qui se souvient des toutes premières bandes verticales de Daniel Buren ? Les bandes verticales de Daniel Buren sont devenues tellement partie intégrante du paysage qu’il est difficile de se souvenir des toutes premières, de quelle couleur étaient-elles par exemple ?

Et pourtant, parlant de paysage, Daniel Buren continue d’expliquer à qui veut bien l’entendre que ces bandes, les premières, il les voulut, dès le début, verticales et non horizontales, horizontales, il y avait bien pensé, mais cela donnait trop une impression de paysage, or il était important que ces bandes ne représentent rien. Et surtout pas un paysage.

Certes, il est difficile de penser à un paysage de littoral quand on est devant des bandes verticales de Daniel Buren, mais une forêt en se forçant un peu ? C’est à croire que Daniel Buren vient de s’en apercevoir pour avoir récemment produit une oeuvre qui reprend des bandes verticales, toujours de 8,7 cms de largeur, mais celles-ci sont en fait constituées de planche de bois. Une allégorie de la forêt en somme, pire une représentation.

Est-ce là le signe d’une oeuvre qui s’essouffle et finit par tourner en rond, pour arriver à l’antithèse de son point de départ ? Ou est-ce encore là le signe que le discours ne peut pas être l’oeuvre, que l’oeuvre est toujours meilleure que le discours ? Les oeuvres-discours des années 70 80 et 90 commenceraient-elles à dater ?

25 juin 2005
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