Michel Deguy, livres et rendez-vous

Diverses raisons nous invitent à évoquer Michel Deguy.
D’abord sur remue.net, nous avons actualisé et modifié la maquette du dossier que nous avons consacré à Michel Deguy. Occasion de le revisiter et de lire le texte ajouté d’un échange lors d’une soirée consacrée à Michel Deguy à l’IMEC en 2005.

Il y a ensuite les Mardis littéraires de Pascale Casanova qui accueillent le 28 novembre sur France culture Michel Deguy.

On y écoutera sans doute Michel Deguy évoquer ses parutions récentes, à commencer par la nouvelle édition en Poésie-Gallimard de ses poèmes, ceux de la période 1960-1980. Intitulé Donnant Donnant, le recueil redonne aux poèmes toute leur lisibilité rythmique et typographique, aussi précise que redoutable. Ce recueil est également accompagné d’une introduction inédite de Michel Deguy, relation d’incertitude. On y lit notamment le choix du titre : « Je donne à ce volume le titre Donnant Donnant, qui n’est pas seulement la formule d’un contrat, mais l’injonction à soi-même du poème, de donner ce qui donne, et de redonner. Ce n’est pas l’intention qui compte c’est le donné, qui relance. » (p. 16)

Par ailleurs, Michel Deguy a malicieusement répondu à l’invitation d’Anne Dufourmantelle aux éditions Stock. Le sens de la visite serait un abécédaire, son détour, contour et détournement. Bref, un contre-pied comme seul mouvement pour parler de soi.

La quatrième de couverture nous dit :

Entre la littérature et la vie, l’enfance et le voyage, la pensée, l’amitié, la politique et, bien sûr, la poésie, le poète Michel Deguy fait son abécédaire. Il prend les choses de A à Z, d’Ange à Zone, de Livre à Visite. Dans quel sens ? Suivez le guide ; c’est la visite de Michel Deguy, qui précède la nôtre. Dans visite, il y a vie, vision et vite. En visite, nous sommes visités et nous visitons, le sens. La partie donne sur le tout - qui n’a pas d’autre manière de se donner qu’en visite et de façon fragmentée, en mots de l’énigme. Dire "A comme Ange" ou "Z comme Zone", c’est dire qu’en vérité nous sommes nous-mêmes une fable, ou une parabole.

C’est une vie qui se livre ici, de recherche, de pensée, d’illuminations brèves, d’événements du quotidien, de rencontres, une autobiographie poétique en somme.


Entre Paris, la ville et le goût ininterrompu des voyages, entre Derrida et les percées politiques, la poésie reste au coeur de l’écriture. Mais il nous prévient, ou nous rappelle :
« A côté du visible de la banalité, de l’hypervisible des scopies technologiques, ou du trop invisible de la mystagogie, le peu visible de la poésie, réel. » (p. 91)

Signalons encore que la dernière livraison de la revue Po&sie contient (pour la première fois... au numéro 116 !!) des textes de Michel Deguy.

Et après toutes ces lectures, il ne nous restera plus qu’à attendre le Cahier Michel Deguy à paraître prochainement aux éditions Le bleu du ciel, ainsi que les actes du colloque Michel Deguy, l’allégresse pensive, tenu en mai 2006 à Cerisy.

25 novembre 2006
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