Noms de plats : les plats
Une autre question se pose concernant les noms, bien que pas seulement de plats ou de mets. Cette question, c’est : « Avec quoi c’est fait ? »
Pourquoi veut-on à tout prix savoir de quoi un plat est constitué ?
Il y a une phrase que j’ai lu il y a bien longtemps, peut-être quand j’étais collégienne, qui m’a marqué : on ne peut pas manger quelque chose dont on ne sait pas avec quoi c’est fait.
C’est complètement vrai.
À tel point que, quand on ignore avec quoi c’est fait, on imagine : par la vue, le parfum, on compare avec des choses dont on connaît déjà le nom, et on en déduit que c’est comestible.
Mais imaginez un plat dont ni l’apparence ni l’odeur ne vous rappelle aucun aliment de vous connu… ?
À vrai dire, cela est déjà assez difficile à imaginer ; même en imaginant le pays le plus exotique que vous voulez, il y a des chances que vous reconnaissiez tout de même quelque chose d’un plat que vous connaissez (non ?)
Donc, en fait, c’est imaginer un plat non identifiable qui pose en soi un défi à l’imagination.
Sinon, l’un de mes restaurants préférés du moment ne mentionne que les noms des ingrédients dans sa carte.
Pas de nom de plat, c’est intriguant, mais au moins, on sait avec quoi c’est fait.
Et ce qui est assez passionnant, c’est qu’il y a un plaisir à imaginer ce que peut être ce plat à partir de l’ensemble de ses ingrédients, et vous êtes surpris de voir arriver autre chose (parfois partiellement, parfois complètement) que ce que vous aviez imaginé.
C’est un exercice intellectuel tout en étant sensuel et drôle.
Le dernier point concernant la cuisine et les noms (pour l’instant ; je pense que je le reprendrai, c’est mon thème chouchou) : la cuisine qu’on fait à la maison, souvent, n’a pas de nom.
C’est souvent une variation sur un plat canon, standard ; ou parfois (souvent) une création à partir des choses que l’on a trouvées dans le frigo. Ainsi, très souvent, à la maison, on mange des plats qui n’ont pas de nom.
Mais au moins on sait avec quoi c’est fait !