« Il fallait que la maison brûle pour que le pouvoir s’éveille. »
Ils se séparent au début du vingt-et-unième siècle. Après la mort de deux d’entre eux suite à une mission dirigée par Morgane. Ils se font la promesse, chacun en son for intérieur, de ne plus se voir. Mais lorsque la nature se révolte brusquement et que les cataclysmes se succèdent, ils se rendent à l’évidence : Ysabel est responsable des bouleversements qui défigurent la planète, comme elle l’a été du chamboulement de leurs existences et de la mort de leurs amis. On est en 2019. Au printemps. Il fallait que la maison brûle pour que le pouvoir s’éveille. Attablée à son guéridon, Delphine tire les tarots : l’obscurité lui sourit. « Il faut toujours commencer quelque part : de l’alpha des origines à l’oméga éternel, combien de voies tracées, combien de fils tissés, tendus, sectionnés ? » (4)
L’Étincelle, le deuxième tome des Enchaînés, précède Le Monde nouveau : « elle » en est le point de départ, le catalyseur. On y retrouvera certains des protagonistes du premier roman et on en rencontrera d’autres. À l’instar de Mélissa Derby dans Le Monde nouveau, l’auteur (qui porte le prénom de l’un de ses personnages) cherche à mettre en lumière les mécanismes qui ont conduit à l’avènement de Lilith et de la Terreur du Feu — « Le Monde du Futur évoquait déjà le personnage de Lilith, une figure biblique présupposée être la fille du démon, comme « étincelle » des révolutions mutantes. » (5) Dystopique et nostalgique, L’Étincelle ressuscite les rêves d’adolescent et, les confrontant à leur devenir possible face à une écologie défaillante, convoque la triste vérité — une vérité parallèle ici, alternative certes, mais qui flirte avec le réel — de la condition humaine : sa mortalité.
Les citations (1), (2), (3) et (4) sont extraites de L’Étincelle.
(5) est tirée de Le Monde nouveau (Edern Éditions, 2024).