Pierre Antoine Villemaine | « illicitement poétique »

Oh, comme je plains celui qui lit cet imbroglio de phrases (R. W.)

 
 
tu n’es pas tournée vers nous
tu ne sais ni te taire ni parler
ô toi que la nuit rend si belle

la plume aiguë
creuse les complications de la matière
le pinceau ébouriffé
soumis aux caprices de la langue
suit le chassé-croisé des atomes dans le cerveau

l’action aveugle
aux foudres de la logique
ne te trouve jamais
ô-toi-qui-veille
retranchée dans l’épaisseur de la langue

 

*

 
 
indéfectiblement
l’intarissable redite d’enroulements transitoires
bute sur l’intime gouffre de chaque pensée

 
attentive à l’événement de son retour
la voix tremblée tente de se saisir
renvoie un appel à son appel
se constitue ainsi une épaisseur
une mémoire
une archéologie

la variation
instaure le temps de la structure
d’une pensée illicitement poétique
où la géométrie engendre sa propre déviation

 
 

*

 
 
. Bonjour Monsieur, je me suis perdu, pourriez-vous m’indiquer le chemin, s’il vous plait ?
. Je voudrais bien mais moi aussi je suis un égaré
. Alors poursuivons la route ensemble, voulez-vous ?

8 novembre 2024
T T+