Revue Phoenix
Fondée en 2011 par Yves Broussard, actuellement dirigée par Téric Boucebci, André Ughetto et Karim de Broucker, la revue Phoenix comporte, à ce jour d’octobre 2025, 42 numéros, chacun d’eux étant consacré en partie à une figure peuplant le paysage littéraire d’ici et d’ailleurs. On pourrait citer arbitrairement et dans le désordre Marc Alyn, Nicole Drano Stamberg, Henry Bauchau, Marie Rouanaet, François Cheng, Jacques Darras, Marie Cosnay, Bruno Doucet, Etienne Faure, Lucie Taïeb...
Installée à Marseille, Phoenix s’inscrit dans le sillage de revues célèbres : Cahiers du Sud, Sud, Autre Sud. La poésie y est à l’honneur mais pas seulement. Des entretiens, des réflexions, des analyses, des fictions courtes… Il serait aventureux de chercher à définir sa ligne éditoriale qui évolue nécessairement. Elle ne saurait être droite, mais plutôt, comme celle du poème, se briser ou se courber régulièrement. Quoi de nouveau ? demandait jadis Mallarmé. Sa réponse prévaut encore : rien de nouveau que l’espacement de la lecture, lequel brouille les lignes du sens pour mieux les reconfigurer, déchire la page comme si celle-ci ne préexistait pas à l’écriture.
Ce numéro se penche sur l’œuvre de Louise Dupré, autrice québécoise essentiellement publiée chez Le Noroit et Bruno Doucet. Elle y expose dans un entretien avec Marie-Christine Masset sa conception de l’écriture, élan du corps, de la chair, pouvant évoluer vers la marche ou la danse, sans oublier la musique. Il y a quelque chose de généreux dans ses Exercices de joie, une pratique de l’amitié qui n’est pas propre à elle mais qui caractérise l’esprit tout comme la main de cette revue. Main hantée, pour paraphraser la poète, soucieuse de faire dialoguer les vivants de tous les coins de la terre, entre eux mais aussi avec les retirés, les revenants.
En effet, un autre visage de femme circule au sein de ce numéro : celui de Myrto Gondicas, poète et traductrice récemment disparue, à qui nombre d’ami.es rendent un vibrant hommage.
Des rubriques sont plus spécifiquement consacrées à la création littéraire et poétique et à sa diversité : Partage des voix et Sporades. Sans omettre Voix d’ailleurs, qui, comme son titre l’indique, ambitionne de faire entendre - mais aussi de donner à voir (certains alphabets restant muets aux oreilles de celles et ceux qui en ignorent la langue) - des langues étrangères, en l’occurrence, dans ce numéro 42, le mongol, et ce à travers les œuvres de deux poètes : Tchaghnaa Purevdorj et Todorkhoi Nayantai.
Cette volonté d’accueillir le « lointain » est au cœur de Phoenix, comme si ce devenir-créole de toute langue dont parlait Edouard Glissant trouvait ici une manifestation et une traduction, manifestation de l’alter et traduction de l’exotikos, révélant le fond vivant de toute langue, sa pente infinie qui la fait échapper à toute revendication territoriale et nationale au profit d’un voyage et d’une migration dont la destination demeure, et c’est heureux, fondamentalement inconnue.
Installée à Marseille, Phoenix s’inscrit dans le sillage de revues célèbres : Cahiers du Sud, Sud, Autre Sud. La poésie y est à l’honneur mais pas seulement. Des entretiens, des réflexions, des analyses, des fictions courtes… Il serait aventureux de chercher à définir sa ligne éditoriale qui évolue nécessairement. Elle ne saurait être droite, mais plutôt, comme celle du poème, se briser ou se courber régulièrement. Quoi de nouveau ? demandait jadis Mallarmé. Sa réponse prévaut encore : rien de nouveau que l’espacement de la lecture, lequel brouille les lignes du sens pour mieux les reconfigurer, déchire la page comme si celle-ci ne préexistait pas à l’écriture.
Ce numéro se penche sur l’œuvre de Louise Dupré, autrice québécoise essentiellement publiée chez Le Noroit et Bruno Doucet. Elle y expose dans un entretien avec Marie-Christine Masset sa conception de l’écriture, élan du corps, de la chair, pouvant évoluer vers la marche ou la danse, sans oublier la musique. Il y a quelque chose de généreux dans ses Exercices de joie, une pratique de l’amitié qui n’est pas propre à elle mais qui caractérise l’esprit tout comme la main de cette revue. Main hantée, pour paraphraser la poète, soucieuse de faire dialoguer les vivants de tous les coins de la terre, entre eux mais aussi avec les retirés, les revenants.
En effet, un autre visage de femme circule au sein de ce numéro : celui de Myrto Gondicas, poète et traductrice récemment disparue, à qui nombre d’ami.es rendent un vibrant hommage.
Des rubriques sont plus spécifiquement consacrées à la création littéraire et poétique et à sa diversité : Partage des voix et Sporades. Sans omettre Voix d’ailleurs, qui, comme son titre l’indique, ambitionne de faire entendre - mais aussi de donner à voir (certains alphabets restant muets aux oreilles de celles et ceux qui en ignorent la langue) - des langues étrangères, en l’occurrence, dans ce numéro 42, le mongol, et ce à travers les œuvres de deux poètes : Tchaghnaa Purevdorj et Todorkhoi Nayantai.
Cette volonté d’accueillir le « lointain » est au cœur de Phoenix, comme si ce devenir-créole de toute langue dont parlait Edouard Glissant trouvait ici une manifestation et une traduction, manifestation de l’alter et traduction de l’exotikos, révélant le fond vivant de toute langue, sa pente infinie qui la fait échapper à toute revendication territoriale et nationale au profit d’un voyage et d’une migration dont la destination demeure, et c’est heureux, fondamentalement inconnue.
Il y a bien d’autres choses encore
dans ce numéro de Phoenix
qu’on ne saurait évoquer
faut aller voir.

18 octobre 2025