samedi 17, Malakoff, avec remue.net
samedi 17 septembre, Malakoff: remue.net reçoit, remue.net discute Chers amis du site, L'Internet littéraire est en évolution constante. Internet en tant qu'outil est présent dans toute la chaîne du livre, et les paradoxes ne cessent de naître. Stabilité des sites d'éditeurs (aux quelques exceptions connues près!) qui ne sont trop souvent que des Minitel améliorés, réticence des magazines et journaux littéraires à se doter d'une actu en ligne (ou simple prolongement d'une crise de la critique? - aux quelques exceptions connues près, là encore!). L'affirmation progressive de revues en lignes inventives et chercheuses qui se passent fort bien de support papier, et petit à petit le débat des idées qui se transfère sur le Net: en un an, le paysage s'est déplacé. Paradoxe aussi que l' a t o m i s a t i o n des blogs littéraires multiplie les communautés au lien d'en concentrer l'effort, et toujours aussi peu de sites d'auteurs publiés ou pas contrairement à ce qui se passe dans d'autres disciplines... Le récent colloque de Cerisy, organisé par Patrick Rebollar et Michel Bernard, a été l'occasion d'un bilan d'étape, non clos. Remue.net, le site et l'association, ne sont évidemment pas à côté de ces mutations: équilibre à trouver du collectif et des sites personnels, refus de n'être qu'une caisse de résonance pour des livres, même si ce sont les livres que nous aimons, mais volonté – avec la revue en ligne trimestrielle - d'être un véritable lieu de création et de réflexion en lien avec l'outil virtuel, d'exprimer des soutiens, des traverses... Le collectif littérature, que nous affirmons constituer, cela veut dire la possibilité pour chacun d'intervenir sur le site, de proposer des textes, des directions. C'est la raison d'être de notre association, et du soutien que vous avez été nombreux à nous porter. C'est du rôle et du mode de travail de ce collectif que samedi nous souhaitons ensemble débattre. Nous savons, comme pour nos précédents rendez-vous, que parmi les amis du site nous retrouverons de nombreux webmasters de la petite galaxie du web littéraire. Chacun cherche, expérimente, et l'évolution des outils, des machines (nous savons parler rss, php et tant d'autres sigles étranges) nous y contraint. Pour de nombreux d'entre nous, une dimension nouvelle s'amorce, sans aucun doute liée à la crise symétrique de l'édition : Internet n'est plus seulement le complément ou l'appui à l'écriture dans son mode d'être traditionnel, avec l'objet graphique du livre comme destin, mais une écriture à part entière, intégrant images, sons et cinétiques, et ayant son prolongement dans nos activités d'auteur bouleversées aussi, avec les lectures publiques, la communauté que tissent des lieux parfois bien éloignés des centres traditionnels de l'édition, et qui se révèlent les plus innovants, les plus accueillants. Pour tout cela, rendez-vous Malakoff ce samedi 16h, avec bien sûr un pot convivial pour conclure.
l'expression citoyenne sur Internet et la justice A titre personnel, et d'information, je voulais au terme de cette
lettre indiquer un point sombre à l'horizon : je n'ai fait que parler
recherche, expérimentation, comme l'exercice de la littérature y a
toujours incité, parce qu'il n'est pas séparé, ne l'a jamais été, de
nos devoirs d'homme. Mais ces échanges que nous tissons de communauté
à communauté, de solitude d'écrivain à solitude d'écrivain, et qui
est une des plus enthousiasmantes possibilités d'Internet, dépend des
mêmes lois sur la publication que la presse. C'est sans doute nécessaire,
mais c'est un débat ouvert, avec de nombreuses implications juridiques
qui aujourd'hui sont un terrain trop neuf pour ne pas être flou.
pour remue.net , François Bon |