Zone bleue (3620) / Zone bleue (2052)
En juin dernier, à l’occasion de l’exposition "Demi-vie", au lieu unique à Nantes, paraissaient deux nouvelles à lire tête-bêche, et publiées par AOC. Deux regards jetés par-delà le temps sur une forêt bleue implantée au-dessus d’une site d’enfouissement de déchets nucléaires. Premières concrétisations d’une résidence d’écrivain au Lycée horticole Jeanne Bardet de Montreuil.
Aram Kebabdjian : Zone bleue (3620) /Zone bleue (2052)
Dessin de Stéfane Perraud
Nous sommes en 3620, une équipe de scientifiques se réunit dans le but de préserver la « zone bleue » de l’afflux touristique qu’elle suscite. Pourtant, quelques siècles plus tôt, après la mise au jour de cette forêt située aux confins des Vosges et de la Lorraine, des morts et des pathologies inexpliquées étaient apparues parmi les visiteurs. Les autochtones parlent du mythe d’un soleil mort enfoui profondément sous terre. L’état de la recherche, malgré la découverte du fait que la Zone se trouve au-dessus de déchets radioactifs, patine. On ne connaît toujours pas le dessein des éventuels fondateurs. AÌ€ moins que la jeune lauréate du concours de nouvelles du Laboratoire de science-fiction organisé en 2052 ne détienne la clé ? Les deux nouvelles d’Aram Kebabdjian sont à lire tête-bêche, et même en miroir, par-delà le dessin de Stéfane Perraud.
« Une armée d’arbres identiques, comme tirés d’un seul moule et répliqués à l’infini. Cette réplication du même individu augmente en vous le sentiment de votre propre unicité. Sur les troncs, en contre- jour, vous découvrez le fourmillement de la couleur qui s’impose à toute surface. (On vous en avait tant parlé. C’est elle que vous étiez venu chercher.) Un bleu qui vous caresse. Un bleu qui vous pénètre. (Réaction magique de la cyanosynthèse.) L’écorce elle-même dégouline de couleur bleue. »
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