Canicule et Vendetta

Récit de Thierry Renard.


Thierry Renard se montre parfois mélancolique mais il n’a pas pour habitude de se plaindre. S’il a, comme tout le monde, en lui une part de souffrance, tristesse, déconvenues, il aime la garder secrète, à défaut la réduire en la glissant dans des textes plus sereins et plus sûrement encore la laisser s’atténuer en vivant résolument au présent. C’est sur ce versant-là que sa générosité, sa verve et son goût de l’autre s’expriment, sans pour autant s’empêcher de fréquents aller-retours en arrière, notamment du côté de ses lectures (Camus, Juliet, Grenier, Perros) ou de ses origines (père lyonnais, mère italienne). Canicule et Vendetta ne déroge pas à la règle. Ce livre, issu de carnets tenus lors d’un séjour en Corse, lui permet de prendre le pouls de l’île à sa façon : en se frottant aux paysages tout en s’imprégnant de la réalité locale. Il s’y sent bien, se pose, fait le point, revient sur son parcours d’auteur, d’acteur et d’éditeur (Paroles d’aube puis La Passe du vent). Pas de nostalgie dans ses propos. Pas d’amertume non plus. Sincère, écrit dans une prose simple, son récit est d’abord une invitation à le suivre. Il se montre tel qu’il est : direct, sensible, jouant à l’occasion au faux naïf, n’hésitant pas à sourire et à improviser quelques pirouettes (« malgré les échecs successifs ayant parsemé ma vie, toujours je me suis agité avec succès ») quand il évoque ses illusions perdues en cours de route.


Thierry Renard : Canicule et Vendetta, éditions Le Bruit des autres

2 mai 2013
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