Henri Michaux | La Nuit remue
Autrefois mes ennemis avaient encore quelque épaisseur ; mais maintenant ils
deviennent filants. Je suis touché au coude (toute la journée je suis bousculée). C’est eux. Mais ils s’éclipsent aussitôt.
Depuis trois mois, je subis une défaite continue : ennemis sans visage ; de la racine, de la véritable racine d’ennemis.
Après tout, ils dominèrent déjà toute mon enfance. Mais... je m’étais imaginé que maintenant je serais plus tranquille.
Henri Michaux dans La Nuit remue.
©photofabienneswiatly
4 décembre 2016