Patrick Froehlich | L’Enfant secoué

31 mars 2007, 5 heures 04 : Ceci n’est pas une hagiographie mais raconte seulement la naissance du texte dernier-né ci-joint, à paraître au premier trimestre 2008 aux éditions du Seuil, collection Fiction & Cie : depuis la fin de ce texte je suis retourné dans l’épreuve très âpre de poursuivre l’écriture encore et encore, à désespérer de soi dans une écriture en cours qui n’est pas montrable, je ne suis pas montrable, excusez-moi pour la facilité de vous proposer un texte achevé il y a quelques mois, comment dire dans le travail solitaire, qu’il est aussi le fruit de hasards et de rencontres bienheureuses, ouvrant des portes vers le mouvement du langage, qui vous emmène dans des contrées insoupçonnées où vous vous oubliez vous-même, tout ça parce que c’est tellement triste sinon d’ouvrir les journaux, la télé a été jetée depuis longtemps, tout ce mouvement aussi provoqué par une passion amoureuse fixe (ces termes ne sont pas contradictoires) initiatrice de ce splendide travail de forçat qu’est l’écriture au risque de paraître naïf voire niais dans mon exil au pays des mots plutôt qu’hors de France comme ça serait tellement plus facile, salaire triplé, Angleterre ou Canada qui ne résoudront en rien l’expérience répétée auprès d’enfants qui sont au plus près de la fin de la vie comment peut-on faire un tel sale boulot sans avoir un grain ?, le déplacement vers les mots est un exil en soi qui annihile tous les besoins d’exil.

Un jour de 2002, alors que je bute dans l’écriture depuis de nombreuses années à en devenir un clown pathétique, une soirée de plus dans une chambre d’hôtel, je m’ennuie alors pourquoi pas ? je me rends à une conférence hallucinante, une gigantesque salle bondée à la maison de l’Amérique Latine : un type que je connais vaguement de nom, les cheveux dans tous les sens fend la salle derrière Antonio Tabucchi. Une courte introduction par Christian Bourgois : sa fidélité son accompagnement aux auteurs et ce type qui sort des références littéraires dans tous les sens puis Antonio Tabucchi prend la parole, je m’en vais après cinq minutes, j’achète Le colloque des bustes du type ébouriffé et le lendemain j’adresse un manuscrit à Christian Bourgois qui me fera suivre pendant deux ans par un lecteur très généreux très encourageant qui m’aide à maturer, je suis lourdement insistant, mon écriture n’aboutit pas, il manque quelque chose.
Eté 2004, fond du trou, un texte m’est retourné de chez Gallimard après un premier accueil enthousiasmant, le type ébouriffé et suisse de surcroît reprend Fiction & Cie à la suite de Denis Roche, j’adresse un premier manuscrit au type, « Cher Monsieur », réponse encourageante, deuxième manuscrit : refus sec, entre temps le type édite Histoires de peintures de Daniel Arasse que j’offre à quelqu’un de proche, ce livre sera un de ses grands bonheurs avant de mourir.

Mai 2005, déjeuner à un café avant une réunion : en face s’assied un type qui ressemble au type et une jeune femme, je ne suis pas physionomiste, vous ne seriez pas Bernard Comment ?, je demande telle une starlette en quête d’un autographe, échange bref autour du livre de Daniel Arasse, Flore est le nom de la jeune femme, son assistante, c’est elle qui m’a écrit pour le manuscrit qui n’a pas été retenu mais on vous attend, je repars pour quelques mois d’écriture stimulé à fond, je me prends la tête : le texte prend forme très vite, message sur le répondeur deux mois plus tard pendant une projection du Filmeur d’Alain Cavalier, deux dans la salle, ma passion amoureuse fixe et moi, de passage à Paris alors que je n’y étais pas retourné depuis ce jour de mai, à deux pas de la maison d’édition du type devant laquelle nous étions passés pour aller au ciné en nous demandant si là-haut dans cet immeuble ils se frottaient le front autour du manuscrit ?, comme une boutade et c’était effectivement leur réunion éditoriale pendant laquelle ils décidaient de publier Le Toison.

Conte de fée au cours des mois qui entourent la parution en avril 2006.

Août 2006, la fête est finie, violence des mois qui suivront, l’asthme n’a jamais été aussi actif, l’écriture va au plus mal, j’arrête d’écrire, ce que j’écris est nul, deux semaines sans écrire, vie au plus près de Sophie et quatre enfants, reprise du travail autant mourir, reprise de l’écriture il faut, travail de Romain, le texte est là, terminé dans la fulgurance, le titre encore incertain, Noël(le) ou L’enfant secoué, remis dans l’épuisement physique total. Ventoline plusieurs fois par jour.

Depuis, boulimie d’écriture qui ne prend pas, boulimie de lecture, boulimie de musique de questionnements d’échanges par mail avec Nane Beauregard qui a publié en même temps que moi un premier livre, J’aime chez P.O.L., on se soutient on s’envoie des balises de détresse, on réfléchit sur l’écriture. Janvier 2007, soirée à la Villa Gillet à laquelle je me rends je me demande pourquoi ça va sûrement être chiant je dis à Sophie, lecture de Rabelais par François Bon, je n’avais pas prévu je suis sous le choc (sur le cul) comme je l’avais été en écoutant Valère Novarina quelques années auparavant, il renverse mon langage, Rabelais s’ouvre d’un coup, 31 mars j’en suis au Tiers Livre, les repères de mon langage sont perturbés, Rabelais et Céline sont deux spectres qu’on vous ressort quand vous faites de la médecine et que vous essayez d’écrire, pas d’autre choix que passer outre et de se frayer son chemin dans l’écriture en cours (ou de racheter une télé), j’ouvre le texte « Fugue » qui ne progresse pas, j’avance dans son écriture laborieusement, j’ai peur de son contenu qui approche « le scandale qu’est la mort d’un enfant » pour reprendre de mémoire les termes de Philippe Forest, lui le père, moi le grand soigneur tueur et père aussi, je ne m’en sortirai jamais, j’ai été heureux de cet interlude pour remue.net.

Photographies : de lieux de rien, dans une ville de rien, là où je passe en fermant les yeux Alain Bachelard a réalisé ces photos sur une carrosserie, sur une vitre avec un objectif macro sur pellicule argentique. Je l’ai vu faire une fois : à mon avis le boîtier était vide, il a peint ces « traces urbaines » du haut de sa tour avec vue sur tunnel autoroutier, qu’importe le procédé, je vois une autre trace sur le mur contre la table où j’écris, on dirait des personnages qui discutent dans le brouillard, il dit que c’est une flaque d’huile grossie, il y en a d’autres pour se faire une idée sur http://www.photobis.com/alain_bachelard/

P F


Je me retrouve dans le noir le plus complet, au pire je trébucherai mais au moins ça sera sans toi que j’emmènerai une autre fois contempler les lumières clignotantes des guirlandes dans les arbres, comme elles sont merveilleuses ces lumières qui se reflèteront dans tes grands yeux bleu foncé de bébé sur lesquels la neige tombera à gros flocons, ces flocons fouetteront ton visage tu cligneras des yeux on t’emmitouflera, il fait un tel froid cette année, on stationnera dans le vent glacé qui s’engouffre à toute allure, viens on gèle trop, on fera une autre fois un bonhomme dans le square au coin duquel stationnent également des après-midi durant des bénévoles qu’on évitera, toujours les mêmes qui inlassablement année après année font sonner leurs cloches en chantant en boucle leur Joyeux Noël, on s’agglutinera devant les vitrines animées par les automates qui jouent du tambour de la flûte et celui-là de l’orgue de Barbarie regarde comme c’est beau tu as vu ? et cette autre vitrine viens voir, elle est encore plus belle et celle à côté il y a trop de monde, je te porterai au-dessus de ma tête une autre fois, au-dessus de la foule, on nous bousculera, faites attention, les gens je te jure — Je meurs de froid, rentrons, — Attends, on n’a pas tout vu, je me demande ce que le père Noël t’a apporté plus pour nous que pour toi qui n’es pas encore en âge de réaliser. Quoique Domi soit déjà très éveillé et sente que ce n’est pas un jour comme les autres. Mais je ne te donnerai pas pour ton premier Noël notre cadeau, une peluche, je n’entrerai pas déguisé en père Noël et ne retournerai pas sur mes pas pour te souhaiter mon Joyeux Noël qu’elle te fête en m’attendant, elle peut attendre longtemps, je ne rouvre pas la porte, la lumière s’éteint toujours trop tôt je l’ai déjà signalé, je descends, la minuterie, je ne me rappelle jamais où est la minuterie, je vais me casser la figure.

– Noël, c’est Noël et dans mon énervement je ne deviendrai pas vulgaire, ce n’est pas mon genre alors que ma tête est traversée par les mots les plus grossiers pour Jo qui s’est « barré, et définitivement » prétend-il, ma tête est traversée par des souvenirs si merveilleux et nostalgiques de Noël qui étaient des moments paisibles et doux, toujours festifs. J’aimerais que le premier Noël de Domi le soit aussi comme l’étaient les miens avec des bougies qui éclairent nos visages radieux, des cadeaux merveilleux emballés dans des papiers rouges et dorés, des rires aux éclats de mon enfant, mon poussin, mon chéri, mon petit chéri (petit enfant chéri, saleté de petit enfant chéri) je m’énerve je me contiens, je ne me contiens pas je suis nerveuse, on ne restera pas à attendre que Jo revienne fêter un Noël qui sera le plus beaux de tous nos Noël, on va sortir, il fait tellement froid, ça gèle avec ce vent. On ne sortira pas par ce froid on ne rattrapera pas Jo. Regarde par la fenêtre, regarde les lumières sur les façades comme elles donnent un air de fête, il a filé vite, toutes les façades sont éclairées pour ton premier Noël même si les décorations ne sont pas spectaculaires dans notre rue, réduites à une étoile à laquelle manquent deux ampoules, les mêmes ampoules grillées que l’année dernière. Quelques guirlandes lumineuses suspendues participent à l’atmosphère de fête tout comme la neige qui tient pour une fois au point que le square est impraticable, j’avais acheté deux bombes de fausse neige en spray et des pochoirs pour les fenêtres de ta chambre que j’ai relégués sur l’étagère du haut, hors de ma portée, les fenêtres ne font pas Noël sans étoiles sans traîneau tiré par des rennes, où est le bonhomme de neige et la maison à la cheminée qui fume ?, on s’y prendra plus tôt l’année prochaine, d’accord, tu es d’accord ? Vers la caisse ils avaient des manèges à musique en solde, je peux me permettre, rajoutez-moi ce manège à musique, quand on le tourne c’est la musique de Vive le vent / Vive le vent / Vive le vent d’hiver / Saleté de vent ( / Vent pourri) qui s’engouffre dans la rue par rafales, je me calme, il y a un vent à ne pas mettre le nez dehors, je ne me calme pas, il faut être motivée et je ne suis pas motivée par un temps de chien pareil. Autant rester chez soi auprès d’un grand sapin, je ferme la fenêtre, ça ne rimerait à rien un Noël sans sapin sans cadeau, nous avons dépassé minuit tu peux ouvrir ton cadeau d’accord ?, tu es d’accord ?, mon enfant, mon bel enfant, le plus beau des petits garçons qui ne bronche pas, ton cadeau, on ne jettera pas l’argent par les fenêtres, ce n’est pas le moment, regarde ce beau sapin. Si on n’avait pas de sapin, où le père Noël déposerait-il ton cadeau ? surtout que Jo n’entrera pas déguisé avec sa fausse barbe une hotte en faisant Ho ! Ho ! Ho ! Il aurait oublié de remplacer ses tennis par des bottes, on n’a jamais vu un père Noël en tennis. Jo ne fera pas le père Noël cette année, au moins il n’attrapera pas froid ne transpirera pas dans le déguisement moisi qu’on oublierait de rendre et ils encaisseraient la caution, on n’aura pas à fournir d’explications embrouillées quand plus tard tu tomberas sur la fausse barbe qu’on avait rangée négligemment dans un placard, c’est le vrai père Noël qui t’a apporté cette peluche. Au moins tu sentiras la peluche sur ta peau de bébé qui sent si bon le bébé, c’était la plus jolie peluche, très douce, un petit chien brun et noir, la plus douce qu’ils avaient, pardon qu’il a fabriquée exprès pour toi mais peut-être aurais-tu préféré un jouet de garçon comme une petite voiture, des soldats qu’on accumulerait dans ta chambre rapidement devenue trop petite, c’est un fouillis sans nom dans lequel on ne retrouve plus ton circuit de train et c’était un circuit de voiture que tu voulais ?, je ne suis pas une spécialiste mais je prendrai garde de ne pas te gâter te pourrir tu sens bon le bébé, ce lait hydratant est le meilleur que j’ai testé sur ta peau, mon petit bébé à moi, tu n’as pas froid ?, tes petites mains sont toutes gelées sur mon sein. Bois mon bébé, bois à mon bon sein, tu ne veux pas boire à mes seins qui débordent ? et dont Jo ne profitera pas plus qu’il ne sentira ta peau, il s’en fout pas mal que mes seins soient microscopiques ou qu’ils reprennent enfin du volume et de la consistance même si à cause de toi, petit enfant chéri, à cause de toi ils ont définitivement perdu leur texture et leur fermeté (il n’y a rien de plus beau qu’une femme allaitant son enfant, Marie, avait dit Jo qui est sensibilisé aux vertus de l’allaitement) qu’est-ce que je ne ferais pas pour te protéger des maladies par l’allaitement qui est la meilleure des protections à ce que dit mon gynéco toujours aussi moralisateur et je lui en ficherai de l’allaitement (il n’y a rien de plus beau) au détriment de mon corps svelte et frêle, empâté, élargi, un vrai bonheur d’appliquer cet instrument de torture que le tire-lait quand tu n’as pas assez bu, pourquoi ne veux-tu pas de mon bon lait ? « Qui veut du bon lait qui engorge mes seins tendus ? » est à peu près tout ce que je suis devenue capable de chanter pour couvrir le bruit de moteur du tire-lait qui me fait mal. Ce n’est pas une sinécure que l’allaitement, j’ai une crevasse qui ne fait que se creuser et s’étendre alors que je l’enduis consciencieusement de lait comme m’a conseillé l’autre gynéco moralisateur fervent, je n’ai pas osé lui sortir que je suis enceinte à nouveau et d’autres boutades, je blaguais, il n’a aucun sens de l’humour et ne plaisante pas avec ses choses-là, je fais des blagues d’un goût douteux, moi qui n’étais jamais légère ni blagueuse, mon poussin, dors petit enfant que je n’appellerai jamais mon petit poussin, il manque une dimension, mon petit enfant qui est ce que j’ai de plus précieux au monde… je caresse ta joue avec le dos de mes doigts, tu avais un teint si rose de pêche, je remonte le long de ton nez de ton front derrière tes petites oreilles molles je ne connais rien de si doux, je pose ma joue sur ta joue et te berce, si j’étais un légume je serais un…

non, une…

mes seins

si j’étais

mes beaux seins

qui touchera des beaux seins engorgés à me faire mal ?, qui les videra ? petit poussin petit poulet petit canard petit enfant tout court qui ne m’apporte que de la contrariété, bois de mon bon lait, bois donc, tu vas boire petit bébé, tu ne vaux pas mieux que Jo qui ne boit que du vin. La simple vue du lait lui donne la nausée, tu n’es qu’un enfant en pleine croissance qui a besoin de son lot de vitamines, ne les recrache pas, si seulement tu acceptais les jus de fruit, si tu restes chétif tu seras toujours la tête de Turc à l’école, ne chougne pas, tu n’avais qu’à boire ton lait finir ta soupe tes carottes tes épinards mon bébé, mon Domi chéri, j’ai mis de la crème dedans tu as intérêt à finir ton assiette ou je t’en colle une, ne te dira pas Jo plus tard même si je ne le crois pas quand il prétend qu’il se barre définitivement, on ne crie pas sur un bébé même si on pète un plomb, trop tard, c’est trop tard, je n’ai pas crié sur Jo qui au printemps dernier s’excitait quoique de moins en moins sur mes seins jeunes et fermes, j’ai usé et abusé de subterfuges pour l’attirer entre mes seins avant qu’ils ne deviennent mamelles par ta faute,

— Touche, touche-les en toute insouciance dans laquelle nous étions encore, ou dans laquelle nous voulions croire que nous étions alors que nous avons passé l’âge d’être insouciants, ce qu’avait souligné ce nouveau printemps dans ma vie, ce printemps qui nous annonce ta venue, petit Domi infernal horrible, je déteste les hivers avec la neige, je les déteste tout autant que les printemps avec leurs petits oiseaux au square, c’est moche un moineau, moche et inintéressant, la saison des amourettes, j’ai passé l’âge aussi, les premières primevères tout aussi moches du square et d’autres fleurettes qu’on se ressort autour des premiers jours du printemps à la moindre occasion qui sert de prétexte, trente-six Noëls de niaiseries tout comme j’ai trente-six printemps, c’est que je commence à fatiguer, c’est Noël, c’est le printemps, tra-la-la, je suis enceinte, tra-la-la-lalaire j’y suis arrivée, touche mes seins, Jo tu les toucherais, il a résisté, ne fais pas cette moue, ils sont plus gros et tu n’aurais pas dit non, pèse, pèse-les, est-ce moi qui me fais des idées ?, je t’assure, ils sont un peu plus gros qu’avant quand tu les touchais, les écrasais avec tes grosses mains poilues qui sont toujours aussi délicates et quand je pense qu’un singe, je m’étais toujours dit que je ne pourrais jamais avec un singe poilu. Ce qui t’a sauvé, c’est que tu es très poilu mais pas dans le dos, ça aurait été rédhibitoire, pourquoi n’es-tu pas poilu dans le dos ?, des détails qui ont leur importance quand on se retrouve dans l’intimité que tu évites, qu’on a perdue, on n’en serait pas là si tes poils sur les épaules redescendaient entre tes omoplates, que je grimaçais en abordant le bas de ton dos et c’est au-delà de tout contrôle, il n’y aurait eu aucun risque que tu me fécondes pendant que tu t’actives sur moi

et que rien ne vient mais ça va venir,

je vais t’apprendre des caresses qui me satisfont, tu y trouveras ton compte toi aussi, énoncent-ils comme une base dans tous les magazines de mode que tu m’achètes et que je n’ai pas envie de lire, pas plus que d’évoquer les caresses entre nous, qu’on démystifierait sous l’appellation de préliminaires qu’on néglige quand ça vient trop vite encore une fois
j’en ai marre

mais ne t’en fais pas on y arrivera grâce à tes fesses rouges et glabres de babouin, je suis très sérieuse sur ce sujet de tes fesses attirantes, c’est physique et je ne peux me contrôler, j’ai touché des fesses en poire des fesses poilues d’autres qui tombent en goutte d’huile […]

© Patrick Froehlich, à paraître Fiction, Le Seuil, 2008.

8 avril 2007
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