Trois métamorphoses d’instin
1.
J’aboie à ceux du vent. Je / ceux du vent. Ceux du vent aboient. Du vent. Je. Je raboie à ceux du revent. Ceux / receux / du vent. Revent. Je. Ah ça !
Je traverse la rue. Tra-la-verse. Aboie. Ah ça ! Aboie. Je. Pff. Quatre roues approchent. Filent. Je. Milieu / la rue / filent. Je. Quatre roues / rue. Je. Je suis ? aboie ? Milieu / filent. Quatre roues. Roues. Je / cri.
Au mur le lit collé, dont les pieds creusent le parquet. L’armoire, la fenêtre. Le lavabo. Délitements et midi bruits.
Monte, Niño.
Froissée ma chair sous sa paume, gifles à tabac, essence, recul refus pression, heurts. Ses plis creusés par un sel, muqueuse, acide animal qui coupe le souffle, narines écartées. Jetée jetée dans une jarre qui se vide, naufragé sur mes seins, étale animal qui se vide en un souffle qui, un souffle qui se.
Monte, Niño.
En jouant de son sexe je rêvasse. Pourquoi je rêvasse. Parole. Fusée d’été. Baie des femmes mûres. Par la fenêtre ouverte le vent a raison. La foule qui s’écoute penser.
Monte, Niño. Pour toi c’est gratuit.
Par la fenêtre ouverte on entend le maïs. Les draps persistent à se tordre dans la sueur ancienne. Les bêtes, de la jongle San Trevor jusqu’à la baie des Femmes mûres, arquées devant l’orage, crient.
3. (à performer)
ta (voix grave, d’homme, la trentaine) - euuhh... mmmh (respiration néandertalienne, sans stress) - ta (grave, idem)
takétanétanéti (grave, qui monte, bisexuel) / étanéteuh (grave suraigu grave) - takétanétanéti / étanéteuh - takétanétanéti / étanéteuh... teuh (grave, Village People)... teuh euh... (agonie des années 90)
t (soufflé craché) / hin (grincement aigu) - t / hin (grincement) - t / hin (grincement) - t / hin (grincement : accouche)... aaah (souffle séraphique, combat avec l’ange, Kabbale)...
ah (jeté, sumotori) / uiuiu uiuiui uiui (très vite) - ah / ui uiuii iiu (coulée hystérique, étonnement devant soi) - ah / ui uiuuuii uiu - ah... (début du langage ?)
înta (grave) / eeiiiiii (chant arabisant, vers les aigus) - înta... ta... ta
takétanétanéti / étanéteuh takétanétanéti (grave, qui monte) / étanéteuh (grave suraigu grave) - takétanétanéti / étanéteuh (question : pourquoi les choses se répètent-elles ?) - takétanétanéti / étanéteuh... euuhhh (grave et dérision, cynisme ambiant, ironie facile)
(une seule note grave, abandon, espace littéraire ?) euuhh... wéléwa ba tané néna ba wa... woeuh... euhh... euh... pppppppppp
pppp... p (jeté craché) / tjétjétjétjé (très vite) - pppp... p / tjétjétjétjé - pppp... p / tjétjétjétjé - ppppp (expiration) / huu (inspiration dionysiaque) / tjétjétjétjétjé (lente expiration, autre chose est possible)