Vivre sur un volcan
(Extrait du texte de la pièce L’Envol)
Extrait 2 – Vivre sur un volcan.
Chambre de Walter. Walter est seul dans sa chambre. Il écoute Sympathy for the devil des Rolling Stones devant ses posters.
Walter - Je vais droit dans le mur.
Boum Boum Boum Boum.
Mais c’est quand qu’il se passe quelque chose ?
Je dois faire avec ce que j’ai.
Et n’en vouloir qu’à moi si les choses ne tournent pas comme je l’imaginais…
Mum ! Mum, je suis désolé d’être quelqu’un d’aussi médiocre.
Il pointe ses doigts sur sa tête comme une arme
En joue ! Feu ! En joue ! Feu ! En joue ! Feu !
J’essaierai de faire mieux dans une autre vie.
Cinquante ans c’est ça qu’il me reste pour changer le monde.
Devenir une idole.
Guérir des maladies.
C’est trop court.
Et trop tard pour une première fois réussie.
Pas de brouillon.
Merde dommage.
Ça ! ça, c’est une époque où les gens vivaient sur un volcan.
Un moment béni des dieux où…
Dieu n’existait plus.
Les filles en jupe courte et le souffle de la révolte.
La clope au bec et un blouson en cuir.
Le stop pour gagner le sud.
Le son à fond.
L’air du vent sur le visage.
L’impression que tout est possible.
À portée de main.
L’incroyable sensation de la liberté.
Qui te prend au cœur un soir en rentrant seul chez toi.
Tard seul libre un peu ivre.
Tard seul libre un peu ivre.
Voix du père : Walter tu vas la baisser ta putain de musique ou faut que je monte le faire moi-même ? On peut pas être tranquille bordel de merde jamais on peut être tranquille ? Ne me fais pas monter je te préviens.
Walter - Vivre sur un volcan.
À mon âge ces types là allaient bientôt sortir d’eux des trucs incroyables.
Magnifiques.
Moi j’ai tellement peur de la vie, je suis bloqué.
Je suis figé.
Impossible de m’en sortir.
Je ne suis même pas capable de me faire un shoot. Je n’ai pas le courage.
Mais qu’est-ce qu’il s’est passé pour qu’on soit des froussards ?
On n’a jamais touché les étoiles.
On est des mauviettes.
Eux c’était autre chose.
Ils vivaient sur un volcan.
Je voudrais vivre sur un volcan.
Si à vingt-sept ans âge de la mort de Jim Janis Jimi, je n’ai pas fait quelque chose de ma vie, je m’envoie en l’air au sens propre. Quitte à me défoncer pour y arriver. Je vous fais cette promesse les gars.
Voix du père : Walter tu l’auras voulu !
Des bruits de coups et du silence.
Voix de la Mère derrière la porte - Walter je peux entrer je voudrais mettre un peu de glace sur ton œil. Il va être tout gonflé… Laisse-moi rentrer Walter…s’il te plait…
Walter - Non maman c’est bon, c’est pas la peine. C’est gentil mais c’est pas la peine.