La Tangente
(Extrait du texte de la pièce L’Envol)
Extrait 1 – La Tangente.
Alex, Jules, Walter et Bonnie. 16 ans.
Chez Jules. Bières et musique.
Alex – (lit une inscription écrite sur le sac à dos de Walter) Fais voir ce que tu as écrit sur ton sac a dos ? « Ignorer où l’on va mais choisir d’y aller… »
Jules - Je suis d’accord.
Bonnie - C’est de qui ? De toi ?
Walter - J’aimerais bien. Je ne sais plus de qui c’est. J’ai chopé cette phrase au salon de la poésie.
Jules - Tu vas au salon de la poésie toi ?
Walter - Pourquoi pas ? Il n’ y avait que cette phrase de valable…
Alex - Tu aurais du noter l’auteur. Tu ne peux pas piquer une phrase comme ça. Ça ne se fait pas.
Walter - Mais de quoi tu parles ? C’est un sac à dos.
Alex – N’empêche ! T’aimerais bien voir tes mots sur le sac d’un autre ?
Walter - Je serais flatté je crois.
Alex - C’est du vol Walter.
Bonnie - T’es un voleur toi aussi !
Walter - Rien à voir ! Toi tu voles du maquillage au super U et t’es même pas foutue de ne pas te faire prendre !
Bonnie - Le flip ! Ce gros mec, il voulait m’emmener dans son bureau…J’ai supplié que : « Non je le ferai jamais plus monsieur ! »
Jules – Menteuse ☺
Bonnie - Le flip que j’ai eu ! Ses petits yeux de pervers…Je suis sûre qu…˜il voulait me tripoter dans son bureau.
Walter - Tu demandais que ça avoue ! C’est plutôt lui qui ne voulait pas d’une mocheté pareille !
Elle lui met une claque derrière la tête
Alex – Sinon, tu la changes la phrase… Genre : Ne pas savoir où on va mais décider de s’y rendre…
Jules - C’est moins bien.
Walter - Nettement
Alex – Merde ! Fais comme tu veux !
Jules – Ne pas savoir où tu vas mais décider de partir !
Alex - C’est pas pareil du tout.
Bonnie - Ta mère, elle ne va pas rentrer ?
Jules – Ma Mère ? Oh non ! J’espère pas ! Oh non t’imagines ?
Walter - Elle faisait pareil je suis sûr.
Alex - Même pire si ça se trouve !
Bonnie - L’amour libre et tout ça…
Walter - Ça te donne des idées ?
Jules – Quand je la vois maintenant ça m’étonnerait.
Alex - Ça ne veut rien dire.
Walter – Oui t’en sais rien. Ça se trouve elle adorait faire ça à plusieurs…
Bonnie - Ça se fait pas.
Jules - Dans dix ans, on se retrouve ?
Alex – Whaa trop cliché !
Walter - Pourquoi tu veux qu’on se quitte ?
Jules - On ne sait pas la vie, tout ça…
Bonnie - On se retrouve où ?
Jules - Au bar devant le lycée.
Bonnie - Trop glauque.
Walter - Tu m’imagines comment dans 10 ans ?
Alex se lève. Elle met de la musique à fond et elle danse.
Bonnie – Moche…
Walter – Non sérieux…
Bonnie - Tout seul dans un petit appartement avec un gros chien, genre bouledogue…
Walter - N’importe quoi.
Bonnie – Artiste, un truc comme ça… Tout seul et avec plein de filles différentes.
Walter - Ah ça c’est plus cool !
Bonnie - À traîner dans les bars et ami avec un tas d’alcooliques. Genre super proches mais juste pour la soirée.
Walter - Et toi Alex ? Tu m’imagines comment ?
Alex - J’en sais rien.
Bonnie – Moi j’ai hâte. Grandir. Je me vois bien faire de la politique et des chansons.
Les deux garçons hurlent de rire.
Bonnie - Vous êtes cons ! Vous verrez bien !
Alex - Mais oui tu seras la première Présidente de la République Mon cœur !
Walter –( Dans l’oreille de Jules) – La présidente des sal…
Walter se prend une claque derrière la tête.
Alex - C’est à toi cette coiffe d’indien ?
Jules – Oui ! Quand j’étais petit putain, je me prenais pour un comanche !
Alex arrache les plumes de la coiffe d’indien et les accroche dans ses cheveux. Elle monte sur une table et danse.
Jules - Moi dans dix ans, je serais encore avec Catherine, si elle veut bien de moi…
Walter – Rêve mon pote ! Rêve !
Alex – J’ai une idée attends ! Bonnie, t’as un minuteur sur ton portable ?
Bonnie – Ouais !
Alex – Passe-le moi ! Alors j’énonce les règles ! Je compte jusqu’à trois ! À trois : on se jette sur les autres et on leur enlève le plus de vêtement possible jusqu’à ce que ça sonne ! Ok ? Celui qui gagne c’est le plus habillé. Ok ?
Tous - Ok !
Alex – 1…2…3
Ils se jettent les uns sur les autres et s’arrachent les vêtements.
On est des tigres des indiens
On a des plumes des cabanes
Des peintures rouges des liens
Arbalètes sarbacanes
Ton sourire un chemin
On a gardé le secret des machines volantes
Décoré nos tambours de ficelles vibrantes
Accroché des rubans de toutes les couleurs
Je connais le secret de qui a construit ton cœur
C’est la tangente qui est belle
Le seul chemin qui te dit
C’est la tangente qui est belle
Le seul qui vaille d’être pris
De la magie Des fossiles
Ton sourire un masque
Des ailes de ptérodactyle
Un jeu que tu pourchasses
On a enterré le secret de l’arbre du jardin
Dessiné sur une ile tes mains
J’ai pas une ombre à suivre… un sein
Respirer ta dérive qui vient
C’est la tangente qui est belle
Le seul chemin qui te dit
C’est la tangente qui est belle
Le seul qui vaille d’être pris