Atelier à distance 3
Pour ce troisième atelier, j’ai incité chacun à partir de son quotidien puis à déraper vers la fiction, voire le fantastique. J’ai cité Le Horla de Maupassant ou La Métamorphose de Kafka.
Parfois on veut se saisir d’une fourchette, mais celle-ci échappe des mains, rebondit sur le plan de travail, revient à hauteur, voilà qu’on est sur le point de l’empoigner, une seconde on la tient, et elle repart comme si elle était vivante, tinte en tombant sur le carrelage, glisse se cacher sous le lave-vaisselle, ce qui franchement a le don d’énerver.
Parfois on se prend à avoir des hallucinations (ou on s’amuse à les imaginer) et le rideau devient un écharpe qui vous étrangle, à moins qu’en ouvrant la porte sur le palier vous ne vous retrouviez face à la mer...
Bref, les participants (ils sont plus de 40...) s’en sont donnés à cœur joie. En voici un petit aperçu. Je l’accompagne comme de coutume d’un dessin de la série Avant C. / Pendant C. (C. pour confinement) et vous souhaite bonne santé !
Bruno Allain.
Mélanie Schmit
De l’ordinaire à l’extraordinaire.
Sa peau est rugueuse, fraîche et légèrement humide. Je commence par faire une entaille au couteau, et je passe mes doigts sous le bout de peau qui se soulève. Je contracte les muscles de ma main. La peau se déchire doucement puis, dans un bruit de pansement, d’adhésif ou de bande de cire qu’on arrache, cède. Je pose le bout de peau sur la table.
De nouveau, mes doigts s’introduisent délicatement entre la chair et l’épiderme. Je tire doucement sur la peau pour en avoir un morceau le plus grand possible. Le bout qui se détache est large et long. Je souris. Je pèle ensuite la petite peau blanche qui recouvre encore par endroit le fruit. Les lambeaux filandreux laissent une pellicule collante sur le bout de mes doigts. J’examine l’orange sous tous ses angles pour vérifier qu’elle est parfaitement épluchée.
Mes mains entourent la sphère orangée, mes pouces plongent dans l’orifice supérieur de l’agrume, le scindent en deux, du jus gicle et coule sur ma main – je lève le coude avant que le jus ne dégouline le long de mon avant-bras – et soudain, je me fige. Je fixe le fruit.
Il est juteux, sa chair est charnue, ses couleurs vives et pourtant mon plaisir est imparfait, incomplet, comme inachevé. J’approche mon visage de l’orange et alors je comprends. Je fourre mon nez dans sa chair. Rien. Elle ne sent rien. Rien du tout ! Mon cœur s’accélère. Je m’empare d’un bout de peau. Les légères gouttelettes qui jaillissent sous la pression exercée par mes doigts me piquent les yeux mais sont i-n-o-d-o-r-e-s. C’est quoi ces conneries ? Ils font des fruits sans odeur maintenant ?
Je me lève, me dirige calmement vers la cuisine, me saisis d’une orange dans le bac à légumes du frigo, gratte légèrement sa peau, la porte à mon nez. Rien. Je me jette sur la moutarde, arrache l’opercule. Rien. J’ouvre la boîte à fromages, prend une grande inspiration. Rien. Je laisse tomber le fromage, soulève mon t-shirt, respire sous mon aisselle. Rien. J’éventre tous les placards, dévisse tous les couvercles, respire, respire, respire, respire et m’effondre.
Hier, l’orange sentait-elle quelque chose ? Je ne sais plus. Ce matin, quelle odeur le gel douche avait-il ? Je ne sais pas. Qu’est-ce que ça sent une madeleine ? Je ne sais pas. Les odeurs n’existent plus. N’existent pas.
Mais alors, quelle est cette chaude et enivrante effluve de café, mêlée au pain grillé. Cette essence sucrée et écœurante de lavande qui me saute à la gorge. Cette fétide exhalaison du lisier fumant. Ce doux parfum dans le cou de l’être aimé. Cette étourdissante effluence de foin. Cette addictive senteur de gasoil. Elles envahissent mon nez, mon cerveau, ma maison. Je sens des odeurs que je n’avais jamais senties chez moi.
Je ne m’étais jamais aperçue que mon salon est un champ de lavande, que ma salle de bain est une station-essence, que mon portemanteau est une femme au doux parfum sucré, que mon lit est un tas de foin, que le pain sent le savon, la confiture le pop-corn, l’orange la résine de pin, le poivre le caramel, la menthe la fraise, le camembert la cannelle, la cannelle la javel, la javel le chocolat, le chocolat le rhum, le rhum la pisse, la pisse la barbe-à-papa, la barbe-à-papa le gingembre.
Je ne m’étais jamais aperçue que mon ennuyeux et minable studio de 16m2 contenait passé, présent, futur, souvenirs, fantasmes, réalité. Ce que je croyais mort, vivait. Ce que je croyais imaginé, existait et ce que je croyais exister, était imaginé. Alors, comme si j’avais chaussé de nouvelles lunettes sur mon nez, la réalité m’est apparue pour ce qu’elle était, infinie et truquée.
Marion Marchal
J’habite une maison qui me fait du bien. Une maison de village, celle de mes grands-parents, que j’ai rénovée avec amour il y a cinq ans. Pénétrer dans cette maison, c’est trouver la paix. C’est me placer sous la protection de mes ancêtres, c’est retrouver le ventre de ma mère. Ma maison, c’est un cocon protecteur, un lieu paisible, où je me sens en sécurité, enveloppée par des souvenirs tendres.
Jusqu’à ce matin de mars…
Je me lève toujours la première et j’adore ce moment, silencieux, calme, plein de promesse.
Ce matin-là, un trognon de pomme a transformé ce lieu en un lieu hostile.
J’étais sûre de ne pas avoir mangé de pomme la veille et je ne comprenais pas la présence de ce trognon par terre, devant le frigo.
J’ai eu beau tourner et retourner le problème toute la journée, je ne voyais aucune explication plausible au fait de trouver ce trognon là, à cet endroit de la maison.
Le deuxième matin, même tableau. Le même trognon de pomme, exactement au même endroit, par terre, devant le frigo, comme si je ne l’avais pas ramassé la veille.
Panique. Incapable de me contrôler, je me sens menacée par ce trognon.
C’est totalement irrationnel, incontrôlable. Quelque chose à l’intérieur de moi lâche et je suis envahie par l’angoisse.
Toute la journée, je m’interroge. Je ferme porte et fenêtres chaque soir avec soin et ne détecte aucune trace d’entrée suspecte, ça ne peut donc pas être un maraudeur, il aurait laissé des empreintes. Peut-être le Père Noël ? Mais ce n’est pas de saison… Et si c’était un chat ? Il y en a plein dans le voisinage, mais ils n’ont pas la réputation d’être végétariens ? J’ai rarement vu des chats croquer une pomme. Un oiseau peut-être qui se serait glissé par le conduit de la cheminée ? Mais comment serait-il reparti ?
Au fond de moi, je me dis que cette pomme m’adresse un message et que je ne sais pas le décrypter. Pour peu j’invoquerais le vaudou. S’il s’agit d’un message, aucun de mes proches n’aurait l’idée saugrenue de me menacer de l’au-delà, au contraire. Tous ceux qui ont habité cette maison sont des tendres, des gentils. Le danger ne vient pas de là. Qui m’alerte et pourquoi ?
Ce trognon de pomme me nargue, me menace.
Moi d’habitude infatigable, je me sens molle, vide, hébétée. Je radote, je me fais des films. Je passe mes journées en alerte, j’essaie de travailler. Renonce, distraite.
Et puis soudain, assise à ma table de travail, je vois un éclair marron surgir de dessous le canapé. C’est un rat, un gros rat qui détale sous les plinthes de la cuisine.
Bon sang, j’ai pensé à tout sauf à un rat…
Une autre peur s’installe, plus rationnelle. Je déplace les meubles, fais un grand ménage, me rends compte que le rat a niché sous mon canapé.
Je retrouve son urine, ses crottes et imagine que pendant que je tentais de décrypter un message, il vivait sa vie de rat, là, juste sous mon canapé.
La maison rétrécit et tout devient suspect, j’entends des bruits, des cavalcades, bien réelles cette fois dans le mur entre le salon et la cuisine.
La nuit, à l’étage, je ne dors plus, ne descends plus jamais la première le matin. Renonce au plaisir du lieu, suspecte tout. Vis désormais dans mon lit.
Il n’y en a plus que pour Lui. Il se joue des pièges et de la mort-au-rat. Il vampirise ma maison. Je l’imagine se glissant entre les cloisons, sous les portes, dans les canalisations. Je dois mettre à l’abri tout ce qui se mange, descendre armée d’un marteau. Me transformer en chasseur, imaginer des parades, déjouer ses pièges.
Ce rat a pris la maison en otage. Il m’a chassée de chez moi. C’est moi qui vis désormais dans un trou à rat et lui qui se vautre dans mon canapé. C’est le monde à l’envers.
J’ai besoin d’aide. Cette maison est devenue hostile, je la vois comme un corps étranger, plus rien à voir avec mon cocon. Elle porte désormais des traces de sang, celui du rat que j’ai fini par coincer sous le buffet. Je me débarrasse du corps.
Mais le jour d’après, les bruits reprennent, plus légers, mais tout aussi présents. Ça cavale partout, j’ai l’impression que ça grouille. Le rat a une descendance, il se joue de mes peurs. Il a laissé femme et enfants et ils sont nombreux…
Je dois quitter les lieux. Cette maison n’est plus qu’un souvenir sanglant.
Réfugiée chez une amie, je découvre que je ne connais pas l’histoire de ma maison.
Bien avant que ma famille ne l’habite, Andrée me raconte qu’elle a connu un destin funeste.
Elle était la propriété d’une famille de colporteurs venue d’Italie qui passait l’automne à faire la tournée des villages isolés de la vallée de l’Ubaye. L’hiver, la famille se retrouvait pour préparer la saison suivante. Une année encore plus rude que les autres, le père entreprit le voyage avec son plus jeune fils. De retour fin novembre, le fils tomba malade. Il avait été mordu par un rat lors d’une nuit passée dans le fond d’une grange et avait contracté la peste. Il mourut peu de temps après son retour.
La maisonnée entière fut décimée, puis la rue, puis la moitié du village.
Inhabitée pendant des années, elle avait finalement été rachetée par mon arrière-grand-père et au fil du temps, la vie était revenue dans la maison, balayant les souvenirs du drame passé.
Mon rat devait être un cousin éloigné de celui qui avait anéanti mon village au XIXe siècle. Il avait retrouvé la trace de son ancêtre et prolongé la malédiction.
Le 13 septembre 2008, la municipalité décida de démolir ma maison qui jamais n’avait plus trouvé d’acheteurs. A sa place désormais, un jardin public que le maire a joliment baptisé « L’herbe à chats ».
Catherine Ferraris
Voilà bientôt trois heures qu’il reste immobile face à la toile blanche.
Il s’était pourtant levé très tôt, le sommeil le fuyait et toute sa nuit fut une succession d’images qui s’imposaient comme une évidence.
C’était la faute à Rousseau ! Non pas Jean Jacques, mais Henri Julien Félix, plus connu sous le nom du Douanier Rousseau. La veille, il avait trainé chez son ami Michel le bouquiniste de la rue Métropole. L’entrée de sa boutique côtoyait celle du 4 au-dessus de laquelle une plaque rappelait le lieu prestigieux " Ici vécut Marc Claude De Buttet poète de la Pléiade et contemporain de Ronsard"(1). Il aimait papoter avec cet homme cultivé et curieux, fureter, soulever les ouvrages poussiéreux ou précieux. Au-dessous d’une pile de livres d’art il tomba en arrêt devant un hors-série du magazine Connaissance des arts. "Le Douanier Rousseau. L’innocence archaïque". Il le feuilleta par curiosité. Michel lui en fit cadeau. Vers 17 heures enfoncé dans son fauteuil bergère, les pieds reposant sur un pouf, il ouvrit calmement la revue.
Mathias est un peintre local avec une petite notoriété de province. Il vend ses tableaux de grands formats à des commerçants enrichis, quelques entrepreneurs et même au Conseil Général. Il s’est spécialisé dans le portrait entre "Forme et mouvement", ainsi qu’il aime intituler ses expositions. Il ne sait peindre que des portraits : individuels, de groupes, de familles, en pied, à mi-jambe, à mi-corps, en buste, de tête, de face, de trois-quarts, de profils, de dos, debout, assis, couché.... Il s’est même essayé à l’autoportrait. Cette tendance plaît à ses admirateurs depuis de nombreuses années.
Mais Mathias se lasse. Passé la cinquantaine, il a le sentiment de stagner, il a envie de se débarrasser de son geste presque mécanique, "sa patte", comme on lui dit avec flatterie. Mathias s’est perdu. Il ne parvient plus à peindre.
Cette dépression d’artiste l’accompagne depuis plusieurs mois. Il tente de s’en dégager en oubliant ses pinceaux pour le stylo. Il s’est essayé à écrire de petits essais sur la peinture, SA peinture, sa démarche artistique etc. Bla, bla, bla bla... Il pousse alors la porte de son atelier, pose une toile sur le chevalet, la prépare et puis renonce.
Comme tout artiste qui se respecte, le personnage du Douanier Rousseau lui est connu. Il n’est pas admiratif de son style : cette peinture de début de siècle, entre modernité et surréalisme, en aplats et couleurs vives n’est pour lui qu’un phénomène de mode. Même ses portraits d’enfants inquiétants ou de personnages figés le mettent mal à l’aise. Alors pourquoi son regard s’est-il arrêté sur la revue ? Le titre ? "Innocence", celle que lui-même a perdue. Comment retrouver cette fraîcheur ? Ou peut-être, l’illustration de la couverture : Un foisonnement de verdure figée dans l’instant et le regard menaçant de deux félins à l’affût sous les feuillages. Il oublie ses a priori et entre dans l’univers du Douanier. Au fur et à mesure des pages, malgré l’absence de perspective il est saisi par la profondeur de ces paysages exotiques réinventés, l’archaïsme poétique et déconcertant du trait et des couleurs. Emporté par la puissance de cet univers onirique il réajuste son jugement. "Henri Rousseau est un génie visionnaire". C’est ainsi que, dans la nuit de Mathias, se firent entendre les cris venus du fond des jungles imaginaires et les bruissements des feuilles sous le souffle du vent.
Il est maintenant face à sa toile, il trace à grands coups de fusain les lignes de sa jungle personnelle. Il fera mieux que Rousseau : ses arbres, ses lianes, ses fleurs seront plus vraies que nature. Durant deux semaines, enfermé dans son atelier, il réalise ce qu’il appelle l’œuvre de la maturité. Il s’inspire de photos ou de vidéos sur les végétaux sans se soucier de la vraisemblance. Il crée son univers organique : bambous, lianes, cocotiers, manguiers, palmiers, arbres à cajou ou poivriers. Mais aussi cactus et agave. Et des fleurs aux teintes exubérantes : Anthurium, frangipanier, hibiscus, rose de porcelaine, passiflore, bougainvillée... Son coup de pinceau est sûr, ses couleurs enflamment l’espace, les volumes enflent et débordent.
Voilà, c’est terminé. Mathias est épuisé mais heureux, il a donné toute sa force et son mystère. Alors il sort le tableau de son atelier et le porte dans son salon. Le format imposant couvre une grande partie du mur face aux fenêtres. La lumière naturelle donne vie au feuillage et on pourrait sentir l’humidité du sol qui s’élève aux premiers rayons de soleil. Mathias ne peut détacher son regard du paysage sorti de son imagination. Il mange face à lui, il dort dans le canapé pour rester proche. Il appartient à cette peinture. Elle ne doit pas lui échapper.
Au bout de dix jours, Mathias croit voir des modifications dans son œuvre. Les bambous ont grandi, les racines recouvrent le sol, les lianes emprisonnent les troncs, les fleurs ont grossi dissimulant les manguiers. "Illusion" se dit-il, "je suis trop obsédé". Est-ce pour se rassurer qu’il déplace cependant le tableau dans la chambre d’ami ? Son regain d’inspiration le renvoie à son atelier où il peint des feuilles, des branches entrelacées dans toute une variété de verts. Mathias est enthousiaste. Il a retrouvé le plaisir de la création.
Un matin de juillet, soit trois mois après sa révélation, il se réveille la tête un peu lourde. Émanations de térébenthine ? La veille, il a peint de longues heures. Le soleil filtre à travers les stores. Il se dirige vers la cuisine pour se préparer un café quand, dans le couloir, son pied bute contre un objet. Cela ressemble à un morceau de bois. Impossible de le saisir, il est coincé sous la porte de la chambre d’ami. Mathias parvient à la forcer et pénètre dans la pièce. Ce qu’il découvre le laisse stupéfait. Les racines des arbres peints ont quitté la toile et ont envahi la chambre. Les lianes entourent désormais les luminaires, les mousses se sont répandues sur le lit où plongent les hibiscus, les feuilles ploient prêtes à rompre.
Mathias sourit. Les végétaux sont des organismes mobiles et intelligents : Ils migrent et communiquent en échangeant par les racines et les feuilles. Il leur fallait sortir du cadre à la recherche de la lumière et de la chaleur. Alors il décide de supprimer les portes de l’appartement d’abattre quelques cloisons afin que sa jungle puisse profiter de la terrasse. A l’aide d’un tuyau d’arrosage il la nourrit et lui donne l’énergie vitale pour se régénérer.
Bientôt l’appartement disparut sous les branchages, on vit même se faufiler un serpent, des papillons voletaient aux premières lueurs et les fleurs exhalaient leur parfum pour attirer les oiseaux multicolores. On crut entendre des mugissements, des cris de babouins et des coassements de grenouilles.
" C’est le paradis !" s’écria Mathias. " J’ai créé le paradis !"
Il crut apercevoir tout au loin une forme allongée sur un tapis de mousse près d’une rivière. Qu’avait-il peint ? Oui ! Il se souvint. Il lui restait ce coup de crayon instinctif. Derrière le tronc d’un poivrier, il avait fait le portrait d’une femme, celle qui apparaissait dans ses rêves. Elle était là, tout près, fugitive.
Alors Mathias pénétra dans le tableau et s’engouffra au plus profond de sa jungle.
On avait frappé à la porte qui fut défoncée. C’était le voisin accompagné d’un plombier. "Ça fait deux jours que l’eau suinte dans mon plafond." On appela, un peu inquiets. "Monsieur, Monsieur ! Vous êtes là ? Vous avez une fuite !" Sans réponse les deux hommes entrèrent plus avant dans l’appartement inondé. Un tuyau d’arrosage laissait couler un flot continu. Il n’y avait personne. Dans une chambre, un immense tableau représentant une jungle verdoyante habillait un pan du mur. "Quelle idée de peindre des feuilles et des arbres ! On n’y voit rien." Sur le bas à droite, en lieu et place de la signature, on avait peint une pantoufle.