Brigitte Baumié | J’ai tué, ça existe pas


             La narratrice est une petite fille, dix, douze ans. Un âge où toutes les paroles, tous les événements sont décisifs, sont grands, sont immenses de conséquences.
             TSF, télévision : tout est vrai, la petite fille note chacun des tours de la corde qui noue la prisonnière à sa chaise, refait la scène avec une poupée, « pour la sauver / faut une poupée garçon ».
             Sa mère dit « de toute façon avant l’automne nous aurons / la guerre / ou le choléra » comme si c’était une prévision météo et tout l’univers autour d’elle, piano, buffet, lampe chinoise, se brise, et la rivière gonfle, la noie.
             Le poème « La Vénus d’Ille » dit que les statues peuvent bouger et la peur qui s’ensuit, la nuit venant.
             L’écriture de Brigitte Baumié est très claire, précise, ce qui lui donne sa force c’est le temps qui s’écoule d’un vers à l’autre, d’une strophe à l’autre. Elle dit : le monde tel qu’il est raconté n’est ni insignifiant ni sans conséquences.


Color gang éd., collection luminaires, 2010. 84 p., 13 €.
ISBN : 978-2-915107-49-4

25 juillet 2010
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