« C’est pour laisser un petit peu aller son… imagination. »

Les fours à pot fermé – Crédit : Catherine Gardone

Dans le verre multicouche, les couleurs sont superposées à chaud par les verriers. La pièce est de la couleur de la dernière couche. Ensuite, à froid, Marie-Ange Floriot dispose des pochoirs sur l’abat-jour de la lampe Intemporelle, qui dessinent les motifs et protègent les parties qu’elle ne veut pas travailler pour l’instant. Le papier transfert sert à transférer le motif. Marie-Ange Floriot essaie d’estomper les bouillons avec les motifs. Elle appose la signature de La Rochère et maroufle le vinyle, afin qu’il ne se décolle pas au sablage. Puis elle décape au jet de sable, pour enlever les couches supérieures et atteindre la couleur cachée tout au fond, isolée par du verre transparent. Elle procède de même pour aller chercher, une à une, les couleurs intermédiaires, qui vont colorer les différents motifs. Avant chaque sablage elle protège les motifs déjà colorés. Marie-Ange Floriot nous explique ce qu’est un « nanard », une pièce qui n’est pas conforme mais est l’occasion, quand on la décore, de laisser libre cours à son imagination.

José Ferreira, le père de Luis et de Jo, est parti en 1963 du Portugal, où il avait appris et pratiqué le métier de tailleur de cristal, pour aller travailler durant cinq années à Sarrebruck, en Allemagne, puis à la cristallerie de Sèvres, en France. Ensuite il a rejoint la verrerie-cristallerie de La Rochère.
José Ferreira préfère la taille à la gravure. Il emploie successivement la roue d’ébauche et la roue diamant. Il nous montre un vase en cristal, qui nécessite l’intervention de sept meules différentes, selon la profondeur de la taille. La roue de liège permet de redonner son brillant au verre devenu mat sous la taille.
Il y a deux systèmes de gravure, soit avec une pointe diamant soit avec une petite roue en cuivre. C’est un travail « fantastique », très minutieux, mais effectué de très près et qui peut vraiment abîmer la vue. Auparavant on utilisait une meule en pierre naturelle, mais qui dégageait une poussière très fine, qui atteignait les poumons.
En bon souvenir, José Ferreira grave deux magnifiques verres à pied au prénom de chacune de mes deux filles, que je leur apporterai de sa part.
Puis il m’accompagne au magasin de la verrerie, où il commente les différentes techniques de taille et de gravure à l’origine des produits exposés.


José Ferreira – Exergue


Marie-Ange Floriot – Le Pochoir


Marie-Ange Floriot – Le Papier transfert


Marie-Ange Floriot – Le Sablage


Marie-Ange Floriot – Le Décollage


Marie-Ange Floriot – La Réparation


Marie-Ange Floriot – Les Nanards


Marie-Ange Floriot – La Mesurotte


José Ferreira – Itinéraire


José Ferreira – La Taille du verre


José Ferreira – La Gravure du verre


José Ferreira – Au magasin


Le prochain épisode : « J’aimais trop mon métier. »
Le précédent chapitre : « C’est la seule industrie qui fonctionne dans les environs. »

11 avril 2020
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