Demi-vie

David Gallard

L’installation Zone bleue se tient au milieu d’un des ateliers de l’ancienne biscuiterie nantaise. Elle se présente sous la forme d’une enveloppe en béton. Deux mètres de haut, un mètre vingt de large, elle emprunte la forme d’un colis de stockage de déchets radioactifs, en tout point conforme à ceux que l’on produit pour enfouir à 500 mètres sous terre les résidus de combustibles de centrales nucléaires françaises. À l’intérieur de l’œuvre, au lieu des fûts de combustible usagé, quatre ordinateurs, reliés à quatre casques de réalité virtuelle. Ils permettent au spectateur de vivre une expérience immersive, qui le fait voyager dans le temps, dans l’espace et dans la conscience de quatre personnages emblématiques de l’histoire d’une forêt de marquage bleue, implantée au-dessus d’un site d’enfouissement de déchets nucléaires. Quatre films, autant de temporalités.
Zone bleue (2033) nous projette dans cette forêt à travers les yeux d’une opposante au projet d’enfouissement. Zone bleue (2052) nous fait voir la forêt depuis le regard d’un ingénieur en chef du projet de stockage, à la veille de l’arrivée du premier colis radioactif. Zone bleue (3120) nous plonge dans la mémoire d’une naturaliste qui se souvient, au crépuscule de sa vie, comment elle a découvert pour la première fois cette forêt bleue. Zone bleue (10 410), nous fait découvrir les rites et les us d’une horde primitive, censée protéger les lieux des attaques extérieures. Les films peuvent être regardés dans l’ordre ou le désordre, de façon chronologique ou antéchronologique. L’objectif de cette boîte à histoire narrative et visuelle est de faire prendre conscience aux spectateurs des enjeux liés à la gestion des déchets nucléaires sur le temps long.
L’installation est visible, depuis le 3 juin 2021, au lieu unique, à Nantes, au sein de l’exposition “Demi-vie”, consacrée à l’imaginaire nucléaire, avant de s’exposer à Paris, au 104, pour la biennale Nemo.

26 juillet 2021
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