Étienne Vaunac | Prendre suint - 3

d’écorce
le même rapiéçage nous oblige sur quelques
mètres de dénivelée
à la céramique du grésil.
dans cet espace de transition,
ma langue est maigre et prompte aux remerciements.
nous habitons dans l’ombre portée des argiles
au milieu des connivences et de l’hésitation tardive.
les unes et les autres cherchent à ranger
des arbres dans leurs bans.
ici aussi, l’insensé dit que l’incendie
ne descend jamais dans le sang.
nous ne lisons que parce que nous ne sommes plus
capables de trébucher
dans le grignotement des chenilles.
la mandarine où tu mords a le goût de mes lettres.
nous jouons dans le grenier
qui n’est ni plus ni moins qu’un projet d’invention
de la nature – vers les poulpes les aphtes et le sourcil
(les mains dans les poches)
et dans ce petit morceau de lumière remonté du ciel
la douleur que nous n’aurons pas comme ceinte par le sel.
sous la lame
se fige la proie due.
n’importe quel trilobite patiente dans les éteules.
au-delà de la fenêtre
ton regard s’élance dans l’oliveraie de ténèbres
dans la grange de ténèbres
dans les étables
de ténèbres
bien malin
qui saurait différencier l’invisibilité
d’une hutte ou d’une migraine.
comment ne pas avoir bougé quand le monde bascule
dans la boîte crânienne ?
quand tu es où vient la nuit ?