Ménure superbe (1), par Axelle Glaie
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MÉNURE SUPERBE – mars 2019 – Llène – Axelle Glaie
OUVERTURE
Dire le nom c’est imiter chaque fois la fois d’avant en parler.
Dire son nom c’est imiter qui tous les autres parmi nous tous les extérieurs, nous disons en son
nom et disant cela nous imitons l’image du son qui le sien peut-être se reproduit. Le disant il y a
les bruits qui / des feuilles les autres les familiers qui arrivent malgré nous et contre eux le nom
s’adosse.
Le nom imité de l’imitateur qui se reproduit dans le miroir des répétitions
L’imitateur tombe car sa branche.
Par quel instrument de navigation avez-vous perçu le sens-
par quel nom vous appelez-vous ?
C’est un adjectif, volant, ça s’applique à tout un tas de choses.
Les nationalités
ça bourdonne et grouille en tapis de sous les petites ombres ne traînant pas.
La huppe messagère,
Légère la huppe
Mais profonde son aile
Et profonde sa plume.
Légère était la huppe,
Messagère,
De l’amour la guide, la guide, la guide
Huppe légère,
Et brillante messagère
En tant que guide, aimante,
La huppe
Le passage / de l’amour / en paroles /
De guide en plan de vol et
Planant parmi les siens bas,
Décollant parmi les autres les
Semblables les espèces les autres,
Porte huppe message de l’amour,
légère.
Elle respire
Légère mais profonde son aile
Et profonde la plume
Qui est la sienne,
Chambrée en écho de l’illumination
De son oeil rond le reflet,
De l’amour
Qui la dépasse.
Dans l’air la huppe,
Planait et
descendait et
Se posait
Sur ses pattes
Posait son corps
Et arrivait.
Les danses volent et imitent les
En des plusieurs voilés si pesant sur
Sauter au plat son jusqu’en tenir,
Tenir encore sur,
Sur aveugles ils, et aveugles et vibrants quoi
Quoi su haut en,
Les dons en bouts de
Ongles inaudibles
La dureté c’est l’accumulation des
tiges de kératine,
colorées,
toujours en ordre,
alignées
afin de poser sur
l’air qu’ils se donnent
souffler ne peuvent-ils passer.
Passer à travers tant de ...
s’est évanoui en multitudes
en ne disant pas leur nombre.
On traduit beaucoup.
Beaucoup d’ombres rapides
beaucoup de passages
beaucoup de marches
beaucoup de pattes fines
Et une régularité
celle des coups de pointus
des yeux qui font bouger la tête.
EXHORTATION
Imaginer le voyage comme un
combat
Non pas une course : du fer après le scribe,
l’un l’autre ont leur propre plan de vol,
un plan par personne.
D’aucuns passent par l’eau,
d’aucuns empruntent l’obscurité du petit jour.
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Axelle Glaie – Llène
Formée par la musique, la littérature et le soin, elle tisse des textes où le sonore et la musique sont primordiaux. Elle crée et dit des poèmes autonomes, des spectacles de poésie en solo, ou avec la complicité d’autres artistes : comédiens, musiciens ou artistes visuels. Voués avant tout à être dits lors d’évènements, ses textes se retrouvent parfois dans des objets papier : livres d’artiste, revues (Chat de Mars, février 2020, VÜVÜ, juin 2019) ou fanzine (Grrrr).
Elle participe activement à la vie de l’association PoSo qui œuvre pour la littérature vivante en Touraine, et anime des ateliers d’écriture auprès de tous publics (lieux patrimoniaux, associations, Université, professionnels du soin ou du social).
Elle poursuit ses recherches sur le son et la littérature à travers une thèse de doctorat.
https://llenesonore.wordpress.com/
https://assoposo.wixsite.com/poso
* Crédit Photo : Mathilde Baron