Papier, printemps, oiseaux.
À travers cet extrait, le printemps prend corps dans la fraîcheur des mots, le papier l’accueille comme une aurore nouvelle. Et les oiseaux ? Je les ai dans l’âme pour mieux voler avec mes silences.
Le soleil est à manger dès l’annonce de l’aube. Gratuitement, la brise fait son nid sur les vitres. Les oiseaux dansent jusqu’au milieu du midi. Le papier cède la place aux gestes, à l’encre et à la mémoire. Les mots sont à bas prix, les feuilles chantent l’absolue fraicheur. Le faitage craque timidement. Le printemps est sur son trente-et-un. L’odeur de Sèvres monte dans ma tête. La Maison des Jardies est vivante. La poésie brille les heures. La beauté sonde l’espace.
En vérité, on habite pas un tel lieu, c’est pire. On le respire, on le vit. Des flocons de vie à volonté dans chaque pièce. Les murs sont tachés de mémoires. Dans les derniers instants du crépuscule, coule en première ligne, le chant des arbres fleuris dans le périmètre de la clôture.
On ne réside pas un monument. C’est le monument qui nous habite. Trébucher sur les traces de Balzac ou de Gambetta, c’est une occasion de ramasser par grappe la lumière en paroles pour faire béquilles et rebondir en poème.
Benoit D’Afrique