Poésie, musique et dialogue des arts : entretien avec Katia Bouchoueva
ENTRETIEN
Katia Bouchoueva : Je suis attentive aux musiques qui relèvent d’une tension entre les mots et la musique/le chant. En France, ce sont pour moi : Alain Bashung, Jean-Louis Murat, Bertrand Belin, Katel, Dominique A, Maissiat, Babx, Raphaële Lannadère. Je suis heureuse de voir quelques noms de cette liste dans la programmation de la Maison de la poésie de Paris. Pour la Russie, beaucoup de rock russe que j’écoutais dans mon adolescence : Victor Tsoj (Kino), Auktsion, Nautilius Pompulius, Egor Letov. Je les réécoute toujours. Je les écoute beaucoup en ce moment, retour à l’adolescence peut-être. Comme Lyon n’est pas loin, avec ses Nuits sonores, un peu d’électro et de drum and bass (Rival Consoles, The Third Eye Foundation par exemple). Et puis des choses basées sur la voix, sa force, sa provenance extraterrestre presque : Marie Keyrouz (cantatrice et religieuse maronite libanaise), le cœur des moines du monastère de Valaam. Les classiques : Bach, Chostakovitch. Et je découvre aussi en ce moment la musique électroacoustique grâce à toi. Ces derniers temps, ce sont aussi beaucoup les bruits du monde qui m’accompagnent : le bruit des tasses qui s’entrechoquent, le bruit que fait la chasse d’eau, le bruit du premier tram de la journée que j’entends depuis mon lit encore dans mon sommeil, le brouhaha de la ville et bien d’autres sons et bruits - plus ou moins nobles, plus ou moins neutres, plus ou moins vilains.
Laure Gauthier : Dans tes lectures et performances, tu as souvent collaboré avec des musiciens ; il s’agit de musiques de jazz ou de musiques improvisées. En quoi le dialogue avec un ou des instrumentistes lors d’une lecture ou d’une performance, ou en amont de celle-ci, est-il important pour ta poésie ? Est-ce toi qui demandes à être accompagnée pour lire ou les institutions qui t’accueillent qui te proposent ces collaborations ?
Katia Bouchoueva : Pour des projets plus longs, comme celui avec David Bressat, compositeur et musicien jazz, ou Florent Diara, percussionniste, il s’est agi surtout d’une rencontre, avant tout projet, toute date concrète. Les dates sont venues après. Mais j’ai pu aussi expérimenter des rencontres brèves, à l’occasion d’un événement, comme avec Raphaële Lannadère, sur invitation de Sévérine Daucourt-Fridriksson à la Maison de la poésie de Paris ou avec Jean-François Olivier dans le cadre du festival Bruits Blancs. L’important, c’est la rencontre justement, qu’elle soit à l’initiative des artistes ou bien imaginée par les organisateurs. Les rencontres qui permettent d’entrevoir de nouveaux reliefs autant dans la musique que dans la poésie. Mon corps change aussi au contact de la musique. Ces petits changements se cristallisent et continuent comme des échos, qui opèrent plus tard, lors de mes lectures solo parfois. Cela crée des empreintes que je suis libre d’effacer ou pas. Je serais curieuse de savoir ce qu’il en est du côté des musiciens avec lesquels j’ai travaillé ou travaille. Jamais demandé. C’est bête. Je ne sais pas si j’emploierais le mot « dialogue » pour ces collaborations, qui ne me semblent pas refléter tout ce qui se joue dans ce type d’échanges. Je dirais plutôt « frottement », « inversion », « chemin de crête ».
J’aime aussi être seule, nue, sans aucun camarade sur scène, si ce n’est celui qui habite les textes, ce camarade-fantôme, ce moi/nous qui s’invente/ent différent.s à chaque lecture comme le font aussi les moi, les nous de ceux qui m’écoutent. C’est un peu la mission première, je pense, de ceux qui écrivent : se retrouver nu un jour quelque part devant les autres humains nus eux aussi.
Laure Gauthier : Tu collabores cette année avec le compositeur américain Louis Goldford pour Au-dessus du carrelage de givre (2019), une œuvre qu’il compose pour le cursus Ircam et qui a été présentée en juin 2019 dans le cadre du festival Manifeste. Lors d’un séminaire « poésie et musique » et d’ateliers que j’organisais à l’Ircam avec le service de la pédagogie à l’automne 2018, Louis a choisi de travailler pour une mini-esquisse « musique et poésie » à partir de ton poème « Grenier », extrait du recueil Equiper les anges . Il trouvait ton univers poétique, en particulier ce poème dans lequel un effondrement psychique semble à l’œuvre, proche de ses propres obsessions et interrogations sur la perception et sur les états limites. Ce nouveau projet est-il dans la continuité de l’esquisse ?
Katia Bouchoueva : Oui, tout à fait. Je me suis appuyée sur un rêve de Louis, un vrai rêve qu’il a fait. Travailler à partir d’un morceau d’intimité de quelqu’un d’autre a exigé l’intégration de la voix de cet autre dans le texte. C’est Louis, ou plutôt Louis qui dort, qui parle dans les textes que j’ai écrits pour cette collaboration. C’est intéressant ce que tu dis sur le poème « Grenier » : états-limites, effondrement psychique. Je l’ai plutôt vu comme élévation psychique individuelle, mais aussi générationnelle et collective, mais j’aime bien aussi l’idée d’effondrement, c’est certainement par là qu’il faut passer et ces éléments sont dans le texte (« démence frontale de la maison commence par les boîtes aux lettres »). Dans le nouveau projet, l’effondrement est présent aussi, avec quelque chose qui va éclore à la fin : âme, œuf, boîte crânienne…
Laure Gauthier : C’est la première fois que tu collabores avec un compositeur de musique écrite ou « savante ». Comment se passe la collaboration, l’élaboration de l’œuvre, puisque vous partez aussi de son idée première, celle d’un rêve qu’a fait Louis Goldford où il tue son frère ? Peux-tu expliquer la collaboration aussi dans ces aspects pratiques.
Katia Bouchoueva : On a échangé par mail surtout. Louis a écrit un texte de description de son rêve. Texte riche, qui m’a donné quelques clés, quelques ambiances, qui m’a interrogée tout simplement. Il y est question d’une maison abandonnée, d’une fusillade, de deux frères, d’une foule. J’ai davantage élargi l’espace potentiel de son rêve sans trop me focaliser sur l’histoire. J’ai déplacé l’histoire dans le sud de la France par exemple. Et ensuite on a tissé, lancé.
Laure Gauthier : Louis Goldford est américain, il ne vit en France que dans le cadre de son cursus Ircam. Vous avez en commun que le français n’est pas votre langue maternelle, même si le français est devenu pour toi ta langue majoritaire, ta langue poétique. Votre langue de travail est-il le français ou l’anglais ? Louis envisage aussi de réaliser avec toi une œuvre pour une commande aux Etats-Unis : penses-tu que la musique vocale est aussi une façon de dépasser les frontières de la langue ? Que le public de la musique est prêt à accueillir un poème en musique dans une langue étrangère alors qu’il ne ferait peut-être pas la démarche pour un poème écrit ?
Katia Bouchoueva : Notre langue de travail est le français, mais le voir hésiter sur certains mots m’interroge sur la précision de ce qui se dit entre nous. Pour la musique vocale comme dépassement des frontières de la langue : oui, grand oui. J’y crois dur comme fer, car c’est comme ça que j’ai intégré le français dans sa dimension vitale, intonative. Je voulais que ce qui se mâche, vit, bouge dans la bouche de celles et ceux qui parlaient français et que j’aimais – se mâche, vive et bouge dans la mienne exactement de la même façon, comme si on avait grandi ensemble, comme si on était copains depuis la maternelle. Une recherche d’une certaine fusion vocale, linguistique, d’une sensation de se retrouver dans le même ventre (appartement, café, salle de spectacle …) qui a permis que ma langue française passe du statut de langue étrangère apprise à celui de langue de vie (je n’oserais pas dire maternelle, mais je le pense bien fort). C’est un long long baiser qui ne s’arrête jamais. Merci la France. Je suis sérieuse. J’aurais dit merci Belgique (Suisse, Québec, Cameroun – autres pays francophones) si j’avais rejoint la Belgique (Suisse, Québec, Cameroun) à l’époque, mais ce fut la France. Je fais quelque chose avec la langue française que je ne fais pas avec la langue russe. Est-ce parce que j’ai eu ce temps d’écoute, de partage, cette expérience d’étrangéité éprouvée à l’âge adulte ?
Laure Gauthier : Tu es souvent associée en tant que poète au slam. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de t’entendre dire et performer tes textes, or si l’on entend des influences dans ton phrasé de la poésie slam, ta voix me semble avoir d’autres inflexions, intimes, fragiles proches de la parole quotidienne à certains moments. Si au sens large le slam est un art de dire la poésie aussi avec le corps et les mains, la gestuelle y est souvent liée, comme le rap, au rythme. Or tes mains n’accompagnent pas le rythme comme dans le Slam, mais tantôt le sens, tantôt le son de ta voix, parfois à contre rythme, tu as des mouvements de bras très précis, qui n’illustrent pas mais traduisent presque dans quelques gestes simples certains mouvements de sens du poème. Comment ta voix et ton corps marquent-ils le lien à la musicalité de tes textes ?
Katia Bouchoueva : Le mouvement SLAM est assez hétérogène et ses frontières sont poreuses. Nous sommes quelques-un.e.s à nous être retrouvés entre slam et poésie, par nos trajectoires, nos parcours : Emmanuel Campo (Lyon) publiée aux éditions La Boucherie littéraire, Marie Ginet (Lille) publiée aux éditions Henry et L’agitée, Cathy Ko (Grenoble) publiée aux éditions Gros Textes, Julien Delmaire publié aux éditions Le Temps des cerises, mais aussi romancier (éditions Grasset).
Pour ma part, j’ai été surtout influencée par le slam lyonnais, ayant intégré en 2006 le collectif Section lyonnaise des amasseurs des mots (actif entre 2002 et 2010 environ), où l’attention portée au rythme, aux dissonances (tant dans le son que le sens) a été importante. J’y ai apporté ma fragilité aussi. On faisait beaucoup de scènes, de festivals. Expérience poétique, scénique, mais aussi sociale, amicale. J’y retiens l’image de la scène comme endroit où on nage sans patauger, d’où l’on s’envole, un peu comme une piste d’atterrissage. Slam plutôt comme un espace qu’un genre, même si – on ne peut pas le nier – il y a des traits communs entre différents artistes slam.
S’il y a d’autres références à mentionner quant à la posture scénique, ce sont les poètes russes bien sûr, mais aussi français : Christophe Tarkos, Simon Alloneau, Edith Azam, Hélène Sanguinetti, Lili Frikh, Laure Gauthier, Marlène Tissot, Grégoire Damon, Patrick Dubost, Yvon Le Men …. Mais j’emprunte aussi aux chanteurs et chanteuses, ceux et celles qui j’ai cité.e.s au début de l’entretien par exemple. J’aime ce qu’ils font des syllabes dans leur bouche autant que dans leurs colonnes vertébrales. Si musicalité il y a dans mes textes, il s’agit d’une musicalité accidentelle, inattendue. Je ne me dis pas : tiens, ça va être musical, ça va sonner. Il s’agit plutôt d’une vitesse que d’une musicalité, le but étant d’effectuer une transformation du temps : l’accélérer, le ralentir, l’annuler. La sensation de musicalité devrait venir de là.
D’ailleurs, tout ne sonne pas. Parfois le texte commence d’une façon assez sourde, plate, proche de la parole quotidienne justement, même si je sais que le vent va se lever à un moment donné – et il s’élève. Les mains et les bras viennent (ou ne viennent pas) avec. C’est un peu automatique, un peu comme la nage mais la nage désarticulée. Ils bougent beaucoup c’est vrai, là où il y a un tournant à prendre, où une phrase se renverse et produit un accident, une chute, un envol. J’aimerais un jour essayer de dire sans bouger tout ça. Qu’est-ce que cela changera dans ma voix, dans le dessin rythmique ? Peut-être rien.
Laure Gauthier : Que penses-tu du débat aujourd’hui autour du lyrisme ? Considères-tu tes textes comme lyriques ? Ce qui se joue dans la présence est-il autre chose que ce qui se joue dans le poème écrit ? Te reconnais-tu dans le fossé qui a été creusé à un moment en France entre poésie sonore et poésie écrite ?
Katia Bouchoueva : Je pense que ce débat n’est pas suffisamment nuancé, qu’il manque de profondeur ; de profondeur non pas dans des travaux théoriques et réflexions de deux « camps », mais dans le rapport que ces deux camps entretiennent avec la frontière qui les sépare. Cette frontière les unit aussi. Cette situation s’explique aussi par le manque de temps, par l’accélération de notre temps social qui laisse peu de place à l’exploration : nous sommes tous préoccupés par le creusement de nos sillons respectifs et nous avons bien raison, mais parfois il est bon de relever un peu la tête, regarder le ciel, pisser un coup, boire un verre, faire une petite partie de foot amical avec le camp adverse.
Et puis, il y a des poètes contemporains dits « lyriques » que je peux trouver assez « sonores » et vice versa. Je sais que c’est blasphématoire de dire ça (la poésie n’est-elle pas en soi un énorme blasphème), mais je trouve Charles Pennequin dans Comprendre la vie intensément lyrique. Certains « sonores » sont intensément « visuels » : après avoir lu Météo des plages de Christian Prigent, je n’ai plus regardé la mer de la même façon, ni les seins des femmes. L’œuvre de Matthieu Bénézet est situé plutôt du côté de la poésie « écrite », subjective, mais j’ai tout le temps envie de le dire à voix haute quand je le lis – tant la voix de son moi est intense, tant son corps et présent et appelle un autre corps en face : écriture qui devient performance silencieuse.
Et puis les définitions en elles-mêmes : écrite, sonore, lyrisme, formalisme ne sont-elles pas légèrement dépassées ? Donc, non je ne me reconnais pas dans ce fossé.
Et pourquoi ne pense-t-on jamais à cette possibilité que les textes de poésie ont d’être hybrides, bitextuels tout simplement – tout comme aujourd’hui il est de plus en plus possible d’être bisexuel ou bien binational ? Je pense par exemple au travail de Kenny Ozier-Lafontaine, à ton travail à toi. Et Christophe Manon, on le place où déjà ?
Pour ce qui est de ma voix de lecture, de la voix avec laquelle je compose pour dire mes écrits, il s’agit bien de la voix de mes écrits, proche de cette voix dont parle Christian Prigent dans son article La-voix-de-l’écrit. Pour l’instant, je n’ai rien lu d’aussi juste sur ce sujet de la voix du texte (et de la lutte que la voix engage) que cet essai qui mérite de trouver sa place dans les programmes scolaires. Cette idée d’une voix qui franchit les obstacles. Toutefois, je tiens à abandonner cet affrontement à un moment donné afin que des accidents heureux se produisent dans le tissu du texte, parfois des accidents étonnement doux. J’aime une certaine forme de douceur oui, une certaine forme de douceur juste qui relève de la lutte aussi, un autre type de lutte, ces moments de reconnaissance, presque de soulagement (« ou c’est ça que j’ai envie de dire / entendre »). Et puis y faire entrer d’autres voix que la mienne, en faire un orchestre, une chorale.
Oui, je travaille la mise en évidence de cette voix (de ces voix ?), qui est déjà contenue dans le texte, qui l’a aussi précédée. S’agit-il également d’une voix/ des voix laissé.es aussi un peu à côté du texte, mais toujours dans son sillage (ou pas). Cette voix qui transforme le/les je, franchit des obstacles, des lieux communs, de socialisation à tout prix, de la platitude du langage dans sa dimension communicative, de l’esthétisation, qu’elle soit du côté de la mélancolie plate ou de la joie standardisée, de toutes ces choses qui nous séparent du monde, de nous-mêmes, des autres (des multiples « je » des autres). Je dis voix au pluriel pour ne pas oublier celles qui viennent de plus loin que moi-même / mon texte, qui deviennent miennes ou celles du lecteur – en me traversant – à toute vitesse ou doucement – c’est selon.
Oui, il est fort probable que mes textes soient monstrueusement lyriques, avec des mots de bas registre dedans. Je me laisse encore un peu de temps pour l’affirmer. Mais est-ce à moi de le dire ?
La voix est importante, mais si un jour je la perds à cause d’une maladie ou que je perds mon ouïe, comment ferai-je pour rester dans le sonore des choses – car forcément le sonore, le corporel du texte aura envie de continuer sa vie, peut-être même un peu plus pour compenser la perte ? Et inversement : si un jour je perds la vue et par conséquent cette belle possibilité de rester en tête à tête avec un livre dans le silence de ma chambre ou dans le bruit d’un café ? Si un jour je me retrouve en prison sans droit aux livres, serai-je heureuse de savoir par cœur tout ce que je sais par cœur pour ne pas perdre la boule tout simplement ? Que de questions en lien avec notre fragilité physique, psychique, sociale ! Nous en sommes là avant toute réflexion d’ordre théorique et il est bon, il me semble, de rester parfois dans le pratico-pratique qui nous propose aussi des angles de vue étonnants.
Laure Gauthier : Penses-tu que le poète dans une collaboration avec des compositeurs peut aussi être une force de proposition et pas seulement un librettiste qui suit l’idée musicale ? Penses-tu que ta conception de la vocalité et de la voix peut être entendue par des compositeurs et renouveler leur approche de la voix parlée et / ou chantée ? Penses-tu que la musique vocale devrait écouter davantage la voix des poètes ?
Katia Bouchoueva : Oui je le pense. Encore plus après avoir travaillé avec Louis Goldford. C’est dire si j’ai hâte de retravailler avec lui. Ma voix a été intégrée dans l’esquisse que nous avons travaillée pour le festival Manifeste et cela m’a donné quelques pistes à développer pour des projets futurs, pistes qui pourraient creuser de nouveaux traits, de nouvelles petites (ou peut-être de grandes) cicatrices dans les visages des textes. Je connais encore très peu cet univers, mais il me semble qu’un espace de transformation possible s’y ouvre, j’aimerais bien y aller si quelqu’un m’accompagne : toi, Louis.
DOCUMENTS
1. Triptyque écrit pour la pièce Au-dessus du carrelage de givre du compositeur Louis Goldford, Festival ManiFeste, soirée du Cursus Ircam, 18 juin 2019, Centquatre à Paris
2. La pièce Au-dessus du carrelage de givre du compositeur Louis Goldford,Festival ManiFeste, soirée du Cursus, 18 juin 2019, Centquatre.
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3. « TER 17666 », extrait du spectacle Équiper les anges, avec le compositeur David Bressat, mars 2016
Avec David Bressat (piano), Maud Fournier (violoncelle), Vincent Girard (contrebasse), Remy Kaprielan (batterie) — quatre musiciens au parcours classique ou jazz
texte TER 17666 est extrait du recueil Tes oursons sont heureux (éd. Color Gang, 2015)
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