Prendre suint - 10
Nous marchions côte à côte dans l’inclinaison
de notre corps quand une planète s’est jetée sur nous.
De nos abattures dans les fougères,
elle fit son pêne de lois naturelles.
Le ciel est bleu sous nos phalanges ; le soleil
creuse les frondaisons pour s’abattre à nos pieds.
Les barbelés ne peuvent qu’arracher les écorchures
de nos mains.
Ainsi entrerons-nous dans l’héroïsme.
. Nous avons sur le visage de nombreux trous
où nous remisons
toutes sortes d’objets dans la tiédeur des châles.
Combien d’entre eux as-tu comblés pour être lue,
si c’est ton sourire encore dans la cheminée,
omis, maîtrisé ?
Hâte ta toilette
tant que les poètes tiennent le ciel dressé
par le bout des cils.
Nous baillons tant que nulle n’est plus en mesure
de nous apercevoir.
La nuque léchée par une salamandre,
j’attends que l’été soutire aux gâtines
des dispenses de tombes
des bérets et des rampes
des chaintres et des vasques
des trépans et des souilles,
de-ci de-là, lente après lente.
Avec – devant –
l’épaisseur de la plaine, les aigrettes sur le sable.
Une étoile chauffe nos mains à travers la vitre,
à cheval sur le début de toutes choses en quoi nous échangeons notre attente,
agitée de lande.
Une libellule rôde dans le jardin,
tu la montres du doigt par la lucarne grasse.
À quoi bon mourir, si c’est pour finir par peser plus lourd
qu’une graine ?