[3] construire sa documentation 2
Cet article rassemble les films, expositions et lieux qui appartiennent directement ou indirectement au projet Sade écrivain. Il sera complété au fur et à mesure.
Certains feront l’objet d’un article particulier.
L’Âge d’or de Luis Buñuel (1930), avec la collaboration de Salvador Dalí pour le scénario (63 mn). (Aujourd’hui dans le domaine public, on peut le visionner sur Google.) Max Ernst y interprète un chef de bandits. Film saisi par la préfecture de police à la première projection, interdiction levée en 1981. Il commence par l’inoubliable séquence de la vie des scorpions. Les producteurs-mécènes en étaient le vicomte et la vicomtesse de Noailles. En 1929, ce sont eux qui avaient chargé Maurice Heine de se rendre en Allemagne afin d’acheter le « rouleau » original des Cent Vingt Journées de Sodome. Le manuscrit était toujours à Berlin depuis la mort d’Eugen Dühren, pseudonyme du psychiatre Iwan Bloch qui en avait fait imprimer une édition en français en 1904.
La dernière séquence du film illustre le roman de Sade. Un oreiller éventré laisse échapper une pluie de plumes, tapis de neige au contact du sol. Un château apparaît dans les brumes, Selliny [1]. Accompagné par un roulement de tambours, ce texte défile à l’écran : « Pour célébrer la plus bestiale des orgies s’étaient enfermés dans ce château inexpugnable, cent vingt jours auparavant, quatre scélérats profonds et reconnus qui n’ont de loi que leur dépravation, des roués sans Dieu, sans principes, sans religion, dont le moindre criminel est souillé de plus d’infamie que vous ne pourriez le nombrer, aux yeux de qui la vie d’une femme, que dis-je, d’une femme, de toutes celles qui habitent la surface du globe, est aussi indifférente que la destruction d’une mouche.
« Ils avaient introduit avec eux dans le château, uniquement pour servir à leurs immondes desseins, huit merveilleuses filles, huit splendides adolescentes et, pour que leur imagination déjà corrompue à l’excès soit continuellement excitée, ils avaient également emmené quatre femmes dépravées qui alimentaient incessamment de leurs récits la volupté criminelle des quatre monstres. » On ne verra rien des « orgies » évoquées, elles viennent de prendre fin. La porte du château s’ouvre, trois libertins boitants et décatis passent le pont-levis, le quatrième est le duc de Blangis sous l’apparence d’un Christ barbu et chevelu en longue tunique blanche. Une jeune fille ensanglantée apparaît alors dans l’encadrement de la porte, elle s’évanouit. Le Christ-duc la relève et la raccompagne dans le château, la porte se referme en grinçant. Elle se rouvre sur un Christ-duc imberbe et hébété, on voit ses cheveux et sa barbe scalpés flotter à une poterne du château.
On lira dans le numéro 3 de Le Surréalisme au service de la Révolution (1931) une lettre ouverte de Maurice Heine à Luis Buñuel à propos de L’Âge d’or : il regrette que le cinéaste n’ait pas fait des quatre libertins (au lieu du seul duc de Blangis) des représentants des principales Églises constituées : « Pourquoi donc, Buñuel, à ce faîte de votre interprétation n’imposez-vous pas un tel couronnement ? Pourquoi ne donnez-vous pas contre les quatre grandes religions du monde à la fois le réquisitoire d’un quadruple blasphème ? » (pages 12 et 13). En fait, les réquisitoires de Sade puis de Buñuel s’adressent à tous les pouvoirs : politique (Blangis), religieux (frère de Blangis), judiciaire (Curval) et financier (Durcet).
Hurlements en faveur de Sade, film expérimental sans images réalisé en juin 1952 par Guy Debord, 64 minutes. Alternance de plans-séquences blancs durant lesquels on entend les voix de Gil J. Wolman, Guy Debord, Serge Berna, Barbara Rosenthal dire des phrases isolées, lire des articles du code civil, etc. , et de plans-séquences noirs et totalement muets. Inclus dans le DVD « Contre le cinéma » (2005) qui contient également Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959) et Critique de la séparation (1961), tous deux avec images.
Film, article et textes lus.
Le Tigre du Bengale de Fritz Lang, 1959. L’écart d’échelles entre la taille de la déesse hindoue et la danseuse sacrée (interprétée par Debra Paget) qui danse dans la main de la statue illustre, à mes yeux, la disproportion entre le château de Silling et les personnages qui s’y enferment, la démesure du projet romanesque.
Marat-Sade de Peter Brook (1967). Version cinématographique de Marat-Sade, la pièce de Peter Weiss.
La Voie lactée de Luis Buñuel, 1969. Le voyage de deux vagabonds vers Saint-Jacques-de-Compostelle où, espèrent-ils, les pèlerins animés par la foi leur feront des aumônes généreuses. En chemin ils se trouvent confrontés à différentes formes - hérésies, déviations - du christianisme : curé qui doute de la nature divine du Christ ; duel entre deux partisans l’un du libre-arbitre, l’autre de la grâce ; sectateurs déistes ; rencontre avec le Diable, avec un anté-Christ, etc.
« Michel Piccoli interprète le rôle de Sade », indique l’article de Wikipedia consacré aux adaptations cinématographiques de Sade. C’est bien Michel Piccoli mais ce n’est pas Sade : la confusion entre le romancier et ses personnages n’a pas disparu, on le vérifie une fois de plus. Dans cette scène, Thérèse est le pseudonyme adopté par Justine dans Justine ou les Malheurs de la vertu et celui qui la retient prisonnière est sans doute ici Roland le chef des faux-monnayeurs.
Barry Lyndon de Stanley Kubrick, 1975. Adaptation du roman de Thackeray que je n’ai pas lu. Film revu après avoir lu Les Fatigues de la guerre d’Arlette Farge et découvert que la première partie du film (jusqu’au mariage de Barry Lyndon) se déroule pendant la guerre de Sept Ans (1757-1765). Sade, jeune militaire, y participa, il parcourut les paysages d’Allemagne et de Suisse où il situera plus tard le château de Silling.
Des morceaux de la bande originale du film sur le site la mécanique des vagues.
Les campagnes de recrutement. S’engager pour échapper à la justice. La guerre dure, le nombre de soldats qui meurent augmente, il faut recruter davantage. On accepte d’enrôler les hommes de moralité douteuse qu’on avait refusés auparavant ; on enlève des jeunes gens (même eux ne veulent plus faire la guerre) ; le pays s’appauvrissant, les voleurs s’enrôlent à leur tour car il y a de moins en moins d’argent en circulation, il n’y a plus moyen de vivre sur le dos de la population.
Des joueurs professionnels suivaient les armées, les pères craignaient que leurs jeunes fils, désœuvrés entre les combats, ne tombent entre leurs mains agiles à tricher (lettres du comte de Sade ; les dettes de jeu faites par les fils, thème récurrent).
Les hommes sont à la guerre, les femmes n’ont pas la capacité juridique d’administrer les biens, il faut des notaires, mais à qui rendent-ils des comptes ?
Dans les intérieurs, la pénombre est continuelle. À cette époque on s’éclairait à la bougie (demandes réitérées de bougies dans les lettres de Sade). On y voyait mal, on pouvait se méprendre sur l’expression d’un visage à l’autre bout d’une table. Dehors, nuit noire : cette silhouette qui se profile dans la ruelle, comment deviner ses intentions ? L’acuité visuelle devait être plus exercée, plus fine que la nôtre [2]
Marquis de Henri Xhonneux, scénario, dialogues et direction artistique de Roland Topor, 1989. Musique de Reinhardt Wagner. Un très beau film réalisé à partir de la vie et de l’œuvre de Sade. Il se déroule en 1789, en grande partie à la Bastille. Chaque personnage porte un masque d’animal. Celui de Marquis est un chien épagneul, son regard exprime l’intelligence et l’ironie, sa douceur une légère désillusion. On le voit émietter une brioche à travers les barreaux de sa cellule pour une colombe familière, quelquefois lui arracher une plume pour écrire. Quand l’encre lui manque il entaille la paume de sa main, écrit avec son sang. Dehors, flocons de neige. Il a de courtoises conversations avec Colin son sexe. Il a fabriqué un petit théâtre en bois qu’il pose sur son bas-ventre. Un trou est ménagé dans les planches pour la « tête » de Colin qui interprète les textes de Sade.
Autour de Marquis s’agite un petit monde de geôliers, soldats, gouverneur, abbé, tous plus cruels, bêtes et pervers les uns que les autres. Deux femmes : Justine, enfermée sur lettre de cachet pour avoir été engrossée par le roi et qui mourra en mettant au monde le Masque de fer ; Juliette qui dirige le Club des citoyens patriotes où se prépare la révolution, et à l’occasion maltraite le gouverneur masochiste. Il y est question de Jacquot le fataliste, d’André Chénier, de Fabre d’Églantine. La Révolution éclate. Marquis s’échappe de la Bastille grâce à Juliette. Le gouverneur est tué par un de ses soldats. Ils se réfugient à la campagne. Se sentant responsable de la mort du gouverneur, Juliette se pend. Un « baiser d’ange » de Colin la ressuscite. Colin repart à Paris avec Juliette, Marquis reste seul à écrire devant la fenêtre. Les masques des personnages sont des passeurs en poésie entre la réalité et l’imaginaire.
Saint-Cyr de Patricia Mazuy, 2000. Sade avait lu les Mémoires pour servir à l’histoire de Mme de Maintenon de Louis Angliviel de La Beaumelle parus à Amsterdam en 1757, la curiosité m’est venue de parcourir « Comment la sagesse vient aux filles » de Mme de Maintenon, propos d’éducation choisis et présentés par Pierre E. Leroy et Marcel Loyau (Bartillat, 1998) que j’avais dans ma bibliothèque. On retrouve dans le château de Silling, mais selon d’autres critères, les rubans verts, jaunes et bleus qui servaient à distinguer par classes d’âge les jeunes pensionnaires de Saint-Cyr.
Marie-Antoinette de Sofia Coppola, 2006. Pour ce qui concerne le vêtement – couleurs, coupes, tissus - et les accessoires, effets de la mode. Le vêtement comme marqueur social est présent dans Les Cent Vingt Journées. Il est plusieurs fois question des « costumes de caractère » que revêtent les personnages. Dans les récits de la Duclos le travestissement joue un rôle qui rappelle Splendeurs et misères des courtisanes.
Et du côté de chez Sade ?, documentaire de Virginie Linhart sur les répétitions de La Philosophie dans le boudoir mis en scène par Christine Letailleur, avec Valérie Lang, Charline Grand, Stanislas Nordey, Philippe Cherdel, 2007. De l’allant, de la joie, de la folle énergie pour une lecture libre et intelligents du texte de Sade.
Sade sur ubuweb.
Expositions
Albert Ayme, rétrospective au musée des Beaux-Arts de Paris, 1992.
Les Nuicts, un exercice de style & Six inventions sur trois couleurs (La Traversière, 1993). Méditations sur la nuit, l’obscur et ses éblouissements : « La nuit au carré » de Michel Butor, « Les Nuicts, un exercice de style » d’Albert Ayme, « Nécessité de Lazare » de Jean-François Lyotard, « 8 stèles pour célébrer les Nuicts » de Martine Saillard.
Anthony McCall, Between You and I, collège des Bernardins, Paris, 3 février-16 avril 2011. Suivre les déplacements d’une ligne de lumière sur les dalles d’une pièce obscure. Déséquilibre ; repères.
Georg Baselitz, exposition au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 30 septembre 2011-29 janvier 2012. Femmes de Dresde, Autoportraits, Excentrique : représenter l’autre, représenter soi en taillant et entaillant le bois à coups de maillet et de tronçonneuse. « Le travail de la sculpture est physiquement très exigeant ; on doit conserver sa force. Le meilleur point de départ : être en colère » (Georg Baselitz).
Florbelle (after Sade), exposition conçue par Vincent Romagny à la galerie Air de Paris rue Louise-Weiss, non loin des tours de la BN, novembre 2011. Un fragment numéroté des carnets de travail de Sade sur Les Journées de Florbelle (1807, maison de santé de Charenton-Saint-Maurice) accompagne chaque œuvre.
Jay Chung & Q Takeki Maeda : « 34. Il y a chez Sénaport deux salles, dont l’une contient douze garçons, l’autre douze filles ; les premiers ne sont pas pris dans la classe indigente, mais les filles le sont. Dans l’une est un échafaud, dans l’autre une cage. »
Fabian Marti : « 13. La femme qu’il tue, au château où il va avec son père, n’est pas sa mère. »
Anne Laure Sacristie : « 97. Suivez bien exactement tous les souvenirs des feuilles grises. »
Virginia Overton : « 98. Je crois que c’est à l’histoire de la femme que j’en suis resté, dans le château de Charmeille ; c’est cette histoire qui formera celle de Roxane, en élaguant et en ajustant. » En marge : « C’est celle-ci entière qui forme l’histoire de Mme de Valrose. » Pour la seconde œuvre : « 20. Si Sophie est traîtresse, comment a-t-elle pu écrire les lettres rouges qu’on voit à la fin du second volume ? »
Joseph Strau : « 44. Note. Il faut que votre division soit par chapitre. »
Pierre Klossowski : « 55. Il est bon d’observer et de corriger que tantôt le petit morceau de scène de fond, qui lie l’ouvrage, se trouve à la fin des volumes, tantôt au commencement. Il faut toujours le faire au commencement. » En marge : « essentiel ».
Benjamin Swaim : « 2. Le lieu de la scène change et se tient dans un bosquet de myrtes et de roses. »
Monica Majoli : « 93. Le flambeau sous le con est mis deux ou trois fois : il faut le retrancher et ne le laisser qu’au château de Colli. »
Matisse, Portrait de Sarah Stein, 1916, huile sur toile, 72,5 x 56, San Francisco Museum of Modern Art, présenté à l’exposition Matisse, Cézanne, Picasso… L’aventure des Stein, Grand Palais, Paris, 5 octobre 2011-22 janvier 2012. Sur le visage de Sarah Stein peint par Matisse, l’obstination et la lassitude amoureuses que je prête à Madame de Sade.
Une séquence du chantier :
— imaginer Sade dans sa cellule de la Bastille en train de construire mentalement le château de Silling
— ouvrir un numéro de la revue Monuments historiques (décembre 1986) et découvrir qu’il existe un musée des Plans-reliefs
— le visiter (Hôtel national des Invalides), et peu après voir l’exposition du Grand Palais sur ce thème
— lire Vauban, l’intelligence du territoire de Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant, préface de Jean Nouvel (coédition Nicolas Chaudun-Service historique de la Défense)
— observer Sade devant le plan-relief du château de Silling : il réfléchit à la façon de le défendre si Vauban attaquait.
Les hôtels particuliers parisiens, Cité de l’architecture et du patrimoine, janvier 2012. À la recherche de documents - gravures, peintures, objets - qui évoqueraient l’hôtel de Condé (aujourd’hui disparu) où Sade est venu au monde le 2 juin 1740. Cabinet savant, cabinet de travail, cabinet de curiosités ; galerie de portraits.
Boîtes en or et objets de vertu, la collection de boîtes à mouches, tabatières, étuis et nécessaires du musée Cognacq-Jay, 21 décembre 2011-6 mai 2012. Afin de comprendre ce que désigne le mot boîte dans cette phrase : « Était-il à votre table, il y volait des couverts ; dans votre cabinet, vos bijoux ; près de votre poche, votre boîte ou votre mouchoir » (Les 120 Journées de Sodome, 27e journée, récit de la Duclos à propos du commandeur de Saint-Elme). [mai 2012]
Hélène Delprat, Mouches cantharides, 4 œuvres inspirées des 120J [une œuvre pour chaque classe de passions] sur papier, fusain, crayon et photographies collées sur papier, tirages couleur, 2012 [3]. Exposition Sous influences, artistes et psychotropes, La maison rouge, Paris. [mai 2013]
Lieux
Première visite du château de la Coste, en pays d’Apt, il y a une vingtaine d’années. Le château était alors en ruines. Près d’une soucoupe en métal posée sur une pierre, on lisait ces mots sur une planchette : « Visite du château de Sade 10 francs (excepté les enfants) ». Traces, matériaux d’un chantier de reconstruction. Étais, échelles, voûtes. Sensations d’oubli, d’écart. Soleil vertical, chaleur des pierres, fleurs jaunes à tiges hautes, ciel haut, fenêtres béantes, immensité du paysage. Le nom de Sade tient le tout ensemble. Cartes postales. Photos.
Deuxième visite en août 2012.
Longé les murailles du château et la tour de Crest, dans la Drôme, à l’occasion de quelques jours passés chez Caroline Sagot Duvauroux et Michel Anseaume. Pendant son incarcération à Vincennes, Sade craint d’être transféré dans une autre prison, éloigné dans l’éloignement qui est déjà le sien (aucune visite n’est encore autorisée). Le 1er avril 1781, il écrit à sa femme : « Que voulez-vous dire avec votre fort de Montélimar ? […] Il y a près de Montélimar un château pour des prisonniers appelé la tour de Crest […] La tour de Crest est une prison très décidément plus affreuse que Vincennes, de plus extrêmement malsaine, et on n’y met que les prisonniers dont on est bien aise de se défaire fort vite ; c’est un cloaque abominable où à peine on voit le jour, et au milieu de marais empestés… » Je n’avais pas encore lu les lettres de Sade à sa femme.
L’album Let England Shake, 2011, évoque le vent, la liberté, l’énergie de vivre. La voix combative de PJ Harvey aide à repousser l’atmosphère oppressante du donjon de Vincennes [janvier 2012 ; mars 2012] :
Let me watch night fall on the river,
the moon rise up and turn to silver,
the sky move,
the ocean shimmer,
the hedge shake,
the last living rose quiver.
The Last Living Rose
L’église Saint-Paul-Saint-Louis, métro Saint-Paul. À écouter : Vêpres aux Jésuites de Marc Antoine Charpentier (1643-1704), maître de musique des jésuites de la rue Saint-Antoine.
À quelques pas, dans l’étroite rue Saint-Paul, perpendiculaire, un pan de mur de l’église Saint-Paul-des-Champs qui fut détruite en 1796, la paroisse où étaient inscrits les prisonniers qui mouraient à la Bastille. [janvier 2012]
Le cimetière de Picpus, 35 rue Picpus, métro Nation. Un couvent réquisitionné sous la Révolution et transformé en prison. Sade y est détenu du 27 mars au 15 octobre 1794. [février 2012]
Le square Galli entre le boulevard Henri-IV et le quai des Célestins. Aménagement en terrain de jeux, bancs avec mères, lecteurs et lectrices solitaires. Grondement de la circulation, poussière. Sous des buissons, côté Seine, des vestiges de la Bastille découverts en 1899 : quelques pierres des fondations de la tour de la Liberté, celle où Sade fut enfermé de 1784 à 1789. [février 2012]
Dans le Vaucluse : à Avignon, hôtel des Sade au 5 de la rue Dorée ; musée Pétrarque à Fontaine-de-Vaucluse ; château de l’abbé de Sade, à Saumane. [juin 2013]
[1] Le château porte le nom de « Silliny » dans l’édition d’Eugen Dühren en 1904. Maurice Heine déchiffrera le nom de Silling pour l’édition de 1930.
[2] Pour l’analyse de la nuit urbaine : Simone Delattre, Les douze heures noires. La nuit à Paris au XIXe siècle, préface d’Alain Corbin (Albin Michel, Bibliothèque de l’évolution de l’humanité, 2003).
[3] Les mouches cantharides entraient dans la composition des aphrodisiaques qui valurent à Sade d’être accusé d’empoisonnement dans l’affaire de Marseille en 1772. Dans Le marquis de Sade de Maurice Heine (Gallimard, 1950), lire le chapitre « L’affaire des bonbons cantharidés du marquis de Sade (27 juin-12 septembre 1772) » qui reprend les pièces de la procédure juridique et les commente.