André Markowicz | Un entretien aléatoire (7)

À l’exigence désarticulée,
l’alliance
et l’aire neuve, en face
àface, la
fontaine est noire (nous
n’y bà»mes pas,
— rossignolet — mais nous
y fà»mes, nous mêlions nos mains),
pâques de la fougère, des
genêts, pâques du schiste pour
l’os cancéreux qui se refuse
àl’être par sa volonté
propre d’os creux
susceptible de flà»te —


— et le
lilas, et le mitan
du lit — toute assonance d’anges, leur
glossolalie
— une enfant de trois ans
quand elle parle, c’est
sa voix dorénavant, mais elle
est plus portée àne plus dire un mot —
l’arbre, compassionné,
devant, s’incline,


mais elle, pendant ce temps, lui,
écoute-la —
le — la laideur
d’un choc de mots
fortuit, mais laisse, puisqu’il faudra bien
y être, — le couteau quand pour aucune
oreille, ou imagine,
ou n’imagine plus,
mais envisage,
elle, elle, àla seconde,
elle qui ressurgit,
il faut, si nous
vivons, croître par elle, par
l’air qui la forme dans
nos bronches, si nous les avons
encore ànous, —
un chancre dans la pierre,
opaque, et fine
et si
influençable —
elle dont je n’aurai pas entendu
même la voix d’avant,
assise là, au bord, les yeux intacts,
mais les cheveux s’enflamment comme
un rien — et, là, tout brà»le.


Écoute-la,
elle est,
elle est possible, qui
nous creuse notre fosse par
les galeries sonores, sens-
la, modulable au gré
de nos terreurs,
sa mélodie racleuse laisse
au gravier son empreinte,
ou àl’écorce — gare
àne pas la casser en héritage — le
chant qu’elle chante n’est absous
de rien, de pas
une âme, pas un son
gâché, il nous construit
notre maison mouvante, le
regard sur nous
dure, nous porterons ses yeux.

23-30 avril 2011.

13 octobre 2011
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