Incidence/Incendie

L’exposition sur Robert Mallet-Stevens (1886-1945), qui se terminera le 29 aôut, n’est pas un labyrinthe, c’est une forme géométrique simple mais rigoureuse qui double le parcours créatif reconstitué de l’architecte de la ligne pure.

Son approche d’avant-garde, hélas non formalisée dans ce que l’on pourrait appeler des architextes - mais chaque réalisation devient alors son propre manifeste - a été éparpillée, voire en partie détruite, au cours des années qui ont suivi la seconde guerre mondiale.

Le nom même de Mallet-Stevens fait penser à l’ancien manuel d’histoire Mallet-Isaac : sans doute l’importance accordée à l’illustration n’est-elle pas ici leur seul point commun. Quand Man Ray tourna en 1929 son film Le Mystère du château de Dé, ce fut dans la villa Noailles (située à Hyères, Var) qu’il avait dessinée et bâtie.

Une rue à Paris, dans le XVIe arrondissement, porte le nom et la marque toujours visible de quelques-unes des œuvres de l’architecte au crayon droit : Jérôme Schlomoff en expose des photos, au numéro 12, Fondation Hippocrène, sous le titre « Autour de la rue Mallet-Stevens », depuis le 9 mai jusqu’au 31 juillet.

L’architecture peut être aussi un incendie conceptuel : l’incidence, à la sortie du couloir de l’exposition, d’un « pack » de matériel à extinction est forcément voulue... Mallet-Stevens n’a-t-il pas construit, en 1936, la caserne des pompiers de Passy ?

Dominique Hasselmann

11 mai 2005
T T+