Justin Delareux | Tout ce qu’il nous reste de débrouille.
Laisse des porcs en costumes factices hommes tête au pied. Sortir de sa bouche à lui déféquer tout l’intérieur de ses nœuds cracher recracher vomir des particules de mort tirer courbé et suffoquant la lourdeur de ses pas de son corps pourrissant de visions intérieures organiques et entropiques : faire des phrases.
Chaque jeudi le camion bleu porte les fruits, fruits secs, graines, légumes. Chaque jeudi midi klaxon au centre du quartier petit. Souvent le samedi soir ou la nuit un nouveau drame une flambée de pathos. Souvent la même adresse ou une autre.
La nuit a tourné tout autour. La nuit s’est couverte de bruits sourds. Seul drap la pluie. La perte de conscience. Je me suis éteint bousillé. Je me suis perdu dans un endroit sombre et sans vie. Aux interstices de l’existence. J’ai voulu m’échapper je me suis échappé.
Et le langage pour en rajouter. Nous sommes la défense et l’attaque. Contre toutes les autorités. Nous avons prémédité notre spontanéité. Nous attendons parfois la pluie, aux amours, la pluie qui ne vient pas. Si peu nous a été transmis. Chaque matin Joseph K. revient.
Elle ne se laisse pas dire en pensant. L’écriture est une projection de la pensée. Étude de l’écriture face à l’écran. Remarque sur les yeux pris dans l’écran. La pensée net s’arrête au moment des yeux ou des mains. Une herse. Nous voulons la thune et le temps. Il n’y a pas de rôle à jouer. étude du tourment.
On les regardait se cogner dans leurs portions. Leurs portions à chacun. Leurs portions du tout. Des petites maisons. Des pavillons de plein temps. De belles demeures à crédit. Un taudis épargné. On y voyait mieux. Bien au chaud. Dans notre lotissement.
Les voitures passent vite. Il faut éviter les voitures. Longer les murs. Pour ne pas se faire écraser contre le sol. Cycle. Tournure du temps. Absurdes cases. Ou boucles. Tout tourne de la main. Lumière. Tourne de l’œil. Sans faux semblant tourne. Et le sang fait des boucles. Action. Des tours de corps.
Nous ne voulons rien faire. Nous nions la négation. Dans la poésie. Pas territoire. La poésie une, une poésie ouverte. Poésie, de temps en temps, dans la poésie, sans place. Où, la poésie à place. À qui tu parles la poésie. Poteau sol. Champs long seul. Énumération muette.
Excentré au monde on se soigne. On apprend à ne plus se reconnaître. Fait de l’usure du temps. Chacun traîne son histoire. Il y a l’érosion et la coupe des arbres. Peu les visages ou fuient les visages. Ce sont les choses qui sont ainsi. La route qui nous traverse. On y peut rien.
Le travail a disparu comme la ville. On distille. On se présente. Même destinée, la terre ou la forge. La clef sous la porte au matin. Des êtres traversés. Alors s’il nous fallait garantir quelque chose, nous pourrions garantir que l’écart est creusé. Et je creuse. Village errant.
Nous regardons les cadres, les tableaux. Nous faisons des choses. Des choses pourquoi. Nous faisons des cadres. Nous regardons les âges se repasser. Des images notre difficulté à affirmer l’existence d’une image. Nous avons faim. Nous nous retenons. L’image n’est pas terminée. Repasser le bois. Recouvrir le bois.
Le village est une route. La route passe. La route passe par le village. Le village est traversé par la route. Et des voitures parfois. Rarement des voitures. Rarement des villages. Rarement des passants. La route est longue et traversée par le vent. Le vent longe la route vite.
L’air entre puis sort. Traverse, tourne comme la chance, à ce qu’on dit. Cycle ou cercle. Ronde ou tours de cours. Ou de cloître. En caserne. Tourner dehors comme dedans. Et le temps et la Terre, gravitent. Ou se faire projeter contre un mur.
Ici le temps passe, ne passe pas. Ici le monde esseulé. La liste est chantée nous l’entendons. Poteau seul. Plus du peu. Et encore. À la fin de la réunion, nous nous mettons d’accord sur la nécessité d’une rencontre. Tous les mots me viennent car j’ai parlé.
Comme ça dans tout un tas commence. Nous tombons. Aucune chute. Une suite d’images défilantes astres compulsifs, ici, une fleur qui pousse c’est un lynchage publique, un être qui s’offusque et c’est lynchage et pâturage discours et pâtures, retour des formes autoritaires aux scandales dont tout le monde se moque ou encore se nourrit.