La Contre-Attaque
« Nous sommes gouvernés par des individus si lâches et si mesquins que nous n’avons d’autre choix que de redoubler de courage et de générosité. Et ils font tellement ostensiblement la gueule que nous, nous avons le devoir d’être joyeux. »
La revue est coordonnée par le philosophe Alain Jugnon, à qui l’on doit également un entretien très bien mené et documenté avec Christian Prigent, à propos de son livre Les Enfances Chino (POL).
« Chino est « moi », bien sûr, à plus d’un titre : il doit beaucoup à « ma » vie. Mais il incarne surtout un outre-moi plus « moi » que moi : l’enfance de « tout le monde », le « Here-Comes-Everybody » joycien, la mélancolie de l’espèce et la tonicité rythmée qui tente de lui répondre. Cette outrance me traverse et donc m’allège et me fait rire ».
À noter la très captivante intervention (mais il y en a bien d’autres) de Jean-Paul Curnier avec Le Futur était là bien avant.
« Il faut écouter Hendrix, en regardant les images des barricades du 13 mai pour comprendre ce qui s’est passé et qui n’a pas d’autre nom que celui-ci : volupté de l’insurrection, volupté de l’insoumission, de l’inconnu devant soi. »
Et l’envoûtant, lancinant, saisissant poème de Cédric Demangeot (La Raison du rat vivant) :
"on repeint le bitume en rose
on importe des danseuses
des pays pauvres, on repaysage
le monticule des charniers
avec des fleurs intelligentes
et des boutiques de plusieurs couleurs
qui font peur à ma chienne, mais
les os remontent, les morts continuent,
continuent de parler, de
hurler par obstruction"
D’autres bouffées d’air, et d’autres raisons d’espérer, se trouvent çà et là, disséminées au fil des 280 pages de La Contre-Attaque.
La Contre-Attaque, éditions Pontcerq