La recette de L’Hospitalité
Je sais ainsi que la recette de l’osso busso de ma mère mène sa vie dans d’autres cocottes en fonte que la mienne ; c’est très doux et réconfortant. Je régale un tout Paris d’élection de la recette de Cucciole* du père de mon amie d’enfance. Concocte des galettes de la région de Chateaubriant (en Loire Atlantique) et le tajine de la mère de mon premier amoureux. Le pão de queijo de Porto Alegre. Le dhal de Claire. Je case moins souvent la recette de pieds de cochon aux pois chiches de mon arrière grand-mère mais je ne désespère pas.
Les recettes restent, font le lien, dessinent en douceur les contours de vies qui se croisent, s’aiment, échangent, refont le monde jour après jour, nuit après nuit, et résistent, souvent, à presque tout. Il me semblait donc évident d’allier un aspect culinaire aux rencontres de L’Hospitalité.
J’ai ainsi demandé à des amis chers de partager avec moi une recette, de celles qui se mangent entre amis, avec une main, l’autre étant occupée par un verre.
J’offrirai cette recette aux lecteurs qui nous rendront visite à la librairie et, à l’ami qui me l’a confiée, un texte imprimé ou écrit à la plume et envoyé – mais ce protocole là sera entre lui et moi ; il reste des choses qui ne doivent pas apparaître sur écran, qui existent dans une parole qui vole, un papier encré.
Lors de la première rencontre qui aura lieu jeudi 13 mars, c’est l’amie Aude qui m’a confié une recette dont le texte sera mis en ligne le lendemain, après dégustation au Monte-en-l’air. Il s’agit d’un morceau d’histoire de la tradition culinaire française, on commence dans le terroir hexagonal, même si à l’origine, c’est une invention de Popelini, cuisinier italien de la reine Catherine de Médicis vers la moitié du XVIe siècle… J’espère que vous aimez le fromage – sinon on vous sortira des cacahouètes.
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Photo : Laure Limongi par Nathalie Lacroix pour Supermiam