Les palmiers au pesto de Sally
Elle a été commissaire d’une très belle exposition explorant les rapports entre art et architecture, « Faire le mur », qui a eu lieu à La Vitrine, à Paris, en octobre dernier.
Sally Bonn joue également du violoncelle, a toujours le sourire, et, vous l’aurez compris, ne fait pas bien la cuisine, mais très très bien. Le site Supermiam, déjà évoqué par ici, ne s’est pas privé de le faire savoir en partageant quelques unes de ses recettes comme le cake aux carottes glaçage orange – et son supplément – ou la soupe de palourdes.
Quand j’ai demandé à Sally une recette pour L’Hospitalité, en précisant qu’il s’agissait de recettes à manger d’une main, avec un verre dans l’autre, elle a immédiatement pensé à ses palmiers au pesto dont voici la recette, telle qu’elle me l’a envoyée :
« La recette des palmiers au pesto n’a vraiment rien d’extraordinaire, ni pedigree historique, ni révélation gustative. C’est juste une très bonne recette de palmiers au pesto, extrêmement simple.
Elle a quand même ceci de particulier qu’elle peut se faire en toutes circonstances, et différemment selon ses moyens, son temps et son envie : de simple palmiers au pesto préparés vite (version pâte feuilletée du supermarché du coin et pesto en pot) à délicieux palmiers ouvrant les portes du sud (dans la version, on l’espère, proposée). Tout est dans le choix des ingrédients. Donc tu fais un pesto maison, en mélangeant dans un robot mixer de l’huile d’olive, des pignons de pin, du basilic bien frais aux grandes feuilles, du bon parmesan à la fois tendre mais qui s’effrite, du gros sel qui fera du croquant et un peu de poivre parfumé.
Tu étales ensuite le pesto obtenu (la pâte ne doit pas être trop liquide) sur une pâte feuilletée de bonne qualité – le mieux est de la commander chez son boulanger quand il en fait et la vend. Sinon, aller chez G. Detou (non, ce n’est pas une blague) rue Tiquetonne, et acheter 3 kg de pâte feuilletée (ça ne se vend que par 3 kg) – ; en congeler par morceaux une bonne partie pour d’autres utilisations, en garder suffisamment pour faire les palmiers (environ 500 g).
Tu étales finement ta pâte feuilletée en rectangle avant d’y mettre le pesto, puis tu roules délicatement et en même temps (si tu as quatre bras c’est mieux) les deux bords extérieurs de la pâte feuilletée vers le centre, tu enfermes ce rouleau dans un papier cuisson ou un film transparent et tu mets environ ½ h au congélateur (minimum, c’est ce qui te permettra de couper les palmiers sans écraser le rouleau et faire couler le pesto).
Enfin, tu coupes avec un couteau bien aiguisé des tranches dans le rouleau pour constituer tes palmiers (environ 4 mm) puis tu les disposes sur une plaque de cuisson préalablement recouverte de papier cuisson et tu les fais cuire à four chaud 200°/210° en surveillant la cuisson (environ 15/20 mn, mais parfois moins), il faut qu’il soient bien dorés, mais pas noirs !
Et voilà, il ne reste plus qu’à les déguster – par contre, les faire au dernier moment est toujours mieux, si c’est possible. »
Nous nous sommes rendues chez G. Detou et avons constaté que ni elle ni moi n’avions jamais osé demander à quelqu’un, dans la boutique, si c’était vraiment le nom du propriétaire ou s’il envisageait une reconversion dans le titrage de quotidien à tendance de gauche. Ensuite, nous sommes allées préparer la recette chez Sally : je n’ai pas un congélateur assez grand pour pouvoir accueillir les rouleaux de pâte devant durcir ni le kilo de pâte restante (nous avons finalement utilisé 2 kg de pâte).
C’est une précision importante : l’étape du congélateur est cruciale ; veillez à y avoir de la place. Rouler la pâte des deux côtés en même temps est également plus simple à deux…
Les personnes qui ont eu la bonne idée de venir à la soirée consacrée à Olivier Mellano au Monte-en-l’air pourront vous chanter les louanges de ces délicieux palmiers. Ils étaient 270 et sont partis à la vitesse de l’éclair – les palmiers, pas les gens.
Nous avons notamment présenté ce soir-là la réédition de La Funghimiracolette d’Olivier Mellano comprenant des postfaces inédites de Sally Bonn, Bernard Sève et moi-même… Sally Bonn a tous les talents, on vous dit.
[Première photo en haut du texte : de gauche à droite, Nathalie Lacroix, Lola Créïs, Sally Bonn et Claro se dirigent vers le master Lettres et Création littéraire de l’école d’art et de l’université du Havre afin d’y présenter la revue Numéro Zéro ; janvier 2014 © Laure Limongi]