Sento le voci | J’entends des fous
Lorsque Marco Ercolani et Lucetta Frisa m’ont donné à lire ces textes, j’ai immédiatement été saisie par la puissance de cette écriture fragmentaire. Et j’ai eu envie de les faire entendre en les lisant à voix haute, traduisant au fil de ma lecture pour que mes compagnons français comprennent ce dont il était question. L’étrangeté de ces textes fait de voix et d’échos, j’avais besoin de la partager, de la faire entendre. Travail de passeur que celui de traduire. D’une voix à l’autre, de l’italien au français.
Cet ensemble est la suite idéale des Anime strane (Milan, Greco & Greco, 2006) écrit cette fois sous forme de monologues pour minorer la part de la fiction narrative. Les protagonistes sont les fous évoquant les voix qui les traversent dans des discours ne se concluant jamais parce que sans fin.
Melina, Miriam, Francesco, Fausto et les autres : tous patients de Marco Ercolani, psychiatre à Gênes. Lui et Lucetta Frisa, tous deux écrivains, ont retranscrit des entretiens menés de 2007 à 2008 avec des patients qui entendent en eux résonner des voix. Certains sont internés, d’autres vont et viennent dans la ville comme Melina. Cette femme est d’ailleurs exemplaire de cette démarche qui lie la voix à l’écriture, la folie à la santé. Vivant à Gênes, Melina explore la ville avec son pot de peinture rose et inscrit sur les murs une poésie de l’urgence. Ses écritures balaient Gênes d’une paradoxale vérité : rien de moins fou que cette déambulation inscrite dans la cartographie d’une ville.
Ce qui est là, c’est la chair dans la voix, mais aussi l’effort de dire et de faire entendre la voix à l’œuvre dans le corps malade. Nous suivons certains patients, tel Miriam, au long de plusieurs entretiens et croisons aussi des voix isolées. Ce voyage dans la folie est aussi une manière de faire entendre l’humain dans son étrangeté, ce que Marco Ercolani et Lucetta Frisa parviennent à restituer avec beaucoup de force et de simplicité.
SENTO LE VOCI | J’ENTENDS DES VOIX
Décembre 2006
Betta P.
Tout va bien, vraiment. Oui, vraiment, docteur. Mais je n’arrive pas à parler plus fort. Tout le monde me le fait remarquer, mais je n’y arrive pas. J’ai cette voix maintenant, je ne peux rien y faire. Je voudrais me retirer quelques jours. Oui, dans un monastère, sur une colline. J’ai pris rendez-vous avec les sœurs, elles m’attendent. Oui, un peu de calme. Du silence. Je ne sais pas si je le mérite, mais j’en ai besoin. Avec papa, tout va bien. Vraiment. Ici, au contraire rien ne va. J’entends des voix qui descendent des canalisations. Il y en a beaucoup, elles se confondent, me confondent, se mélangent au bruit de l’eau. L’eau, je ne l’entends presque plus. Par contre j’entends ces voix diaboliques qui palabrent à mon sujet. Un supplice. Elles disent que je suis une infortunée avec des yeux de grenouille, un corps trop maigre, la voix trop faible, les jambes torses, j’ai honte, je voudrais seulement qu’elles se taisent, et moi aussi. Muette pour toujours. Et sourde aussi. C’est possible ? En fait, elle s’agite pour quoi, ma bouche ? Pour dire quoi ? Mes oreilles n’entendraient plus les voix. Le silence, peut-être. Le Paradis, enfin !
(j’entends des voix, I)
Claudio L.
Je dois ajouter quelque chose, docteur. Pour plus de précision. Quand je jetais les ordures dans les poubelles, les ordures, c’était moi. Je tenais à vous le dire. Merci pour ces trois années pendant lesquels vous m’avez bien soigné. Mais qui sème le vent récolte la tempête. Tout a été déjà écrit. Inutile de combattre. ILS viendront me prendre, demain, peut-être. Ils disent nuit et jour qu’ils viendront me prendre. Le scandale est trop grand. Je suis comme un porc qui mange, dort et se comporte comme un porc et avec les porcs on fait du jambon et des saucisses. Vous avez voulu me protéger en m’hospitalisant. Je vous en remercie : mais je suis coupable et vous le savez. Je ne mérite pas de rester plus longtemps dans ce lit : il y en a qui vont plus mal que moi. Qui sait même si je suis malade…Je suis le seul enfant survivant, après la mort de mon frère, ce brave petit, à 12 ans mort à l’hôpital. Celui qui est resté : une ordure. Vous me dites que je suis malade, que je suis bipolaire, mais tout est déjà écrit. J’ai péché et je dois payer. Un point, c’est tout. Vous avez voulu me protéger en m’internant et je vous en remercie : vous êtes un homme bon. Mais, cette fois c’est un vrai bordel, et si je suis découvert, je serai obligé de me tuer à cause du scandale. Les fautes finissent toujours par se payer. Vous expliquerez tout ça à papa et maman. Ils doivent rester unis, comme toujours : rester unis est la seule chose qui compte.
(Ordures, 1)
Tu vois bien que je n’ai plus de jambes. Et je vais te dire pourquoi je me suis caché en bas du pont. Je ne voulais pas venir chez toi, ni dans la communauté, je ne voulais pas y aller. Je suis monté sur la rambarde, je suis petit, tu sais, très petit et je me suis jeté. Aucune douleur. Pas même un élancement. Seulement le bruit des os, là oui ! Un bruit qui remonte jusque dans la tête. Mais j’étais vivant ! J’ai appelé au secours avec le portable. Quel vent, quelle journée ! Ca soufflait de partout. Et l’hélicoptère, cet idiot, qui tournait et tournait sans pouvoir atterrir ! Je ne sentais plus mes pieds. Je fixais le vide. Alors je me suis souvenu combien de kilomètres je faisais tous les jours, de la communauté à la maison et de la maison à la communauté, marchant comme un imbécile, et je me suis mis à rire. Pendant qu’ils me portaient secours, j’ai masqué ma bouche avec mes mains pour qu’ils ne me voient pas rire. Ils n’auraient pas compris que quelqu’un qui se jette dans le vide et se brise les deux jambes, après ça ait encore la force de rire !
( rire)
Fausto C.
Oui, docteur, je sais, ce que j’ai fait n’est pas bien beau. Mais ce n’est pas ma faute. Cette manie qu’ils ont tous de se parler, avec ce machin collé à l’oreille tandis qu’ils marchent ou sont dans le bus ou au bar et ils parlent seuls avec ce machin…déjà que je ne supporte plus la sonnerie de la porte et du téléphone chez moi, elle interrompt le flot, ce bel enchantement qui naît en moi quand j’entends les voix de mes parents morts et toutes les voix de l’enfance. Fausto, c’est prêt ! – criait ma mère – elle qui avait une si belle voix, tandis que je jouais ou faisais mes devoirs. Et ensuite je l’entendais chanter Ils m’appellent Mimi ou Un jour tu verras…Et mon père aussi, le pauvre homme, qui lorsqu’il me grondait n’élevait jamais la voix et celle de mon chien, différente de tous les autres chiens. Et driiiing, le téléphone rompait l’enchantement. J’enrageais ! A la maison, je l’ai fait enlever, la sonnerie. Et ces gens, égarés dans leur machin, ne s’aperçoivent de rien, ni de la vie, ni de la mort. Je sais ce qu’on vous a dit, docteur, que c’est moi qui ai commencé en lui sautant dessus pour lui arracher le machin et le jeter par terre. Mais je n’ai aucun remords. Cette fois, je le jure, ce n’est pas de ma faute. Je me tenais bien tranquille sur un banc à écouter les voix de ma maman, de mon papa, de mon chien et ces voix que ne possèdent que la campagne et la mer, le vent ou la pluie et les oiseaux. Je me tenais bien tranquille sur le banc, dans le jardin public, à deux heures de l’après-midi, il me semble, quand ce type est venu s’asseoir à côté de moi et jusque là tout allait bien. Mais le machin s’est mis à sonner et le type a répondu en parlant toujours plus fort. Ca suffisait ! Je le lui ai arraché des mains et je le lui ai écrasé sur la tête. Oui, il est parti à l’hôpital, mais il le méritait, il le méritait. Je suis prêt à recommencer.
(Le machin)
Claudio L.
Vous voyez, docteur, je suis revenu vous voir. D’abord, avec ma mère, je ne pouvais pas parler. Mais je dois vous dire que je suis toujours une ordure. C’est moi qui ai provoqué la ruine d’une ville magnifique comme Naples, parce que j’encombre les poubelles qui débordent, qui ne suffisent jamais, et ces tas d’ordures, on dit qu’on va les emporter loin, en Allemagne, mais vous voyez, vous, les allemands enterrer toute notre merde dans leurs endroits bien propres, ordonnés et disciplinés comme ils sont ? Qu’est-ce que vous voulez y faire ? Je suis coupable. Vous avez été bon avec moi, vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir, mais c’était inutile. ILS disent que je suis coupable. Coupable coupable coupable. Personne ne se chargera de mes fautes, personne ne les enterrera, dans peu de temps tout le monde sera au courant, ces sacs obscènes seront à la lumière du soleil et tous les verront. Inutile de les brûler. A cause de la dioxine. Tout serait empoisonné. Vous savez, avec ce que j’ai fait avant de me marier…Je ne peux plus me marier maintenant : je ne veux pas tromper la pauvre Titi, si douce, elle qui est encore vierge. Comment pourrais-je lui dire : écoute-moi, Titi, mon amour, tu as devant toi quelqu’un qui a fait des pipes à deux dentistes et à un gynécologue. Ne dites rien de tout ça à ma mère, eh ? Jamais jamais jamais.
Vous devez me le jurer.
(ordures, 2)
Domenico S.
Il y a trois voix de femmes, couillon de docteur. Allez, fais-moi la piqûre ! Qu’est-ce que tu me refiles là, de l’énergie ? Laquelle ? Ca ne sert à rien pour un fou comme moi ! Ces trois foutues voix me prennent la tête et tu ne peux rien y faire. Il faut que je boive une bière, arrête de parler et de me casser les couilles. Quand je serai ivre, à mon crétin de père, je lui enfilerai ce bâton dans son cul d’aveugle !
( trois voix)
Miriam T.
Vous le saviez que le mot corp(s) est l’anagramme du mot porc ? Je suis enfermée à l’intérieur de ce porc qui ne me laisse pas de liberté. Il ne me lâche pas. Et j’attends. J’attends la mort, j’attends. Comment je passe le temps ? Je ne passe pas le temps parce que lui ne passe jamais. J’ai 50 ans déjà. A Montségur, j’ai essayé d’en finir avec des pilules. A Gênes, avec le pistolet, en m’exerçant au tir pour ne pas rater mon coup. Je me suis ratée les deux fois. Et pourtant je la désire, la fin, je l’implore même. Après ma mort, j’irai dans la grande Blue Family, dans le Paradis Bleu de la race juive, je serai lauréate ad honorem en mathématiques et je serai heureuse. Là-haut, brillera et pour toujours, non pas la misérable lueur du jour, ni le soleil factice de Siegfried, de Dieu le Père, du Christ fils de Dieu, mais le vrai soleil, soleil de minuit. Saviez-vous, docteur, que Le train sifflera trois fois, avec Gary Cooper, est une métaphore de la condition humaine ? Le sheriff Cooper, dans un village du Far West, tue la bête qui est en lui. En plein midi arrivent quatre ennemis. Il en tue deux. Le troisième, c’est son épouse, Grace Kelly, qui le tue. Le quatrième, ils le tuent ensemble, elle, elle saute sur le dos du chef des bandits et lui plant’ ses ongles dans le visage, et lui le tue. Ensuite ils peuvent quitter ce pays ensoleillé et injuste et entrer, comme des époux, dans leur véritable royaume de ténèbres. Fred Zinnemann, qui a réalisé le film, était juif, vous le saviez, docteur ? On se revoit mardi prochain. Nous aurons toujours de ces conversations, n’est-ce pas ?
(Nos conversations, 1)
JANVIER 2007
Gianna G.
Mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Je vieillis et j’attends. Je ne réussis plus à me mettre en rogne comme avant. Quand je pouvais regarder les gens en face et leur crier la vérité comme il est juste de la crier, s’ils disent des conneries. Je n’espère qu’une chose : que le dieu boomerang revienne. Vous vous demandez qui est le dieu boomerang ? Vous me faites rire, docteur. C’est la maladie, docteur, mon trouble bipolaire, comme vous l’appelez. Un jour je hurle et je proteste, j’attrape les gens à la gorge, maudits idiots qui en veulent à ma vie. Un autre jour je suis au lit, avec du pain, des pizzas, de l’eau, partout, à tel point que je ne réussis même plus à bouger. Mais si les journées sont toutes comme ça et si je reste affalée sur un coussin à dormir, manger, végéter, le dieu ne revient pas. Il a toujours le même visage, ce visage qui est le mien, moche visage de vieille. Et toujours la même voix stridente comme celle d’une oie. Non, ne dites pas non, docteur. Laissez-moi parler. Au moins, quand je protestais devant l’école que mon fils était baladé ici et là comme un paquet, et je hurlai hurlai et vous essayiez de me calmer avec des sédatifs, j’avais les yeux vifs, la voix haute et forte pour vous casser les pieds. Sachez que la vie est dans le feu qui nous brûle et non dans ce lit de merde où je végète. Oui, je sais, je devrais participer davantage à la vie de la maison, avec les autres filles. Il y a ici des jeunes femmes qui souffrent. Je pourrais les aider, avec mon expérience de la maladie. Celui qui a souffert peut tendre la main à celui qui est dans la souffrance à son tour. Mais je suis coriace. Dure. Personne ne peut m’émouvoir. Je n’espère que ça : qu’il revienne, mon dieu boomerang, mais avec l’autre visage, le jeune, et avec l’autre voix, celle qui retentit comme une trompe et chasse au loin le sommeil et m’appelle Giannnaaa et alors enfin je me réveillerai : je sortirai de ce lit, de cette maison grise, prête à me battre contre tous les pouvoirs et tous les hommes, contre les fils stupides et les maris ramollis, dieu me damne ! Et j’arrêterai d’avaler les médicaments de la tranquillité !
( le dieu boomerang)
Maurizio F.
La nature, c’est la nature, docteur. Vous voudriez que je mette les pommes et les pêches dans le réfrigérateur de façon à ce que le froid les tue et en étouffe le parfum ? Moi je n’assassine pas la nature. Et le feu, le feu sacré, je l’allume la nuit, dans la cuisine pour que les dieux lares et les pénates me protègent. Michelle redoute une explosion mais elle a tort. Me laver ? Non, je ne me lave pas. Si je me lavais je tuerais les bactéries qui se trouvent dans mes cheveux, ma barbe mes dents. Une extermination. Ils sont la vie, nous non ; eux, l’univers invisible, grand et polymorphe dont nous sommes les hôtes impuissants, la conscience morte. Je vous ennuie ? Je suis la plus grande ressource et la plus grande angoisse de mes semblables. Maintenant je dois revenir à la maison. Le soleil va se coucher et je dois le voir, l’astre, moi qui depuis toujours suis son gardien : avec votre visage de jeune savant vous êtes un assassin impitoyable comme le reste de l’humanité. Mais vous, bien plus qu’eux, vous pouvez comprendre l’immensité de ma vie spirituelle, qui me rend vrai mais remplit mes yeux de larmes, en allégeant ma vie matérielle. Vous permettez ? J’exprimerai ma pensée par ces vers :
Comme la main
recueille un peu de terre
la terre tombe
le vent l’emporte
quelque chose reste
L’esprit
pense
à autre chose.
(le feu sacré, 1)
Oswaldo G.
Docteur, vous vous souvenez de moi ? Je suis venu vous voir il y a longtemps. J’étais hors de moi : je me souviens que le problème, c’était mon père, un homme violent. En fait, j’ai toujours détesté l’autorité. Vous vous souvenez combien de fois je me suis retrouvé en galère parce que j’avais insulté les forces de l’ordre ? J’ai cogné et on m’a cogné. J’ai même battu ma femme et ma fille, des amis et des ennemis, je ne pouvais pas m’en empêcher. Vous m’avez soigné, j’ai suivi le traitement, pris les médicaments régulièrement et il est vrai que je suis un peu plus calme. Mais j’ai cogité à une manière de ne plus me faire avoir et j’ai eu envie de venir vous le dire. Voilà, il s’agit de ça : quand je suis sur le point de cogner, et que je suis bel et bien prêt à le faire, je me souviens de vos paroles quand vous m’avez parlé de l’instant d’avant, réfléchir juste avant, c’est à dire prendre le temps. Une chose très difficile ! Mais j’y suis arrivé un peu. Vous savez comment je fais ? Dans la poche j’ai la photographie d’un tigre avec la gueule ouverte. Elle est effrayante, je l’ai découpée dans une revue. Quand ils me rendent fou et que je suis sur le point de péter les plombs et de sauter sur les casse-couilles, là…pas toujours, seulement quand j’y arrive, je sors de ma poche la photo du tigre et je la leur montre. En silence. Et l’autre, ça le calme aussi, vous savez !
(le tigre)
Maurizio F.
Désormais je suis un philosophe à temps plein, docteur. Ma vie est respectable, même si à l’intérieur je suis étranger à moi-même. Je disparais durant des jours, j’erre sous la pluie, je me perds en des pages et des pages de réflexion. Mais ça n’a pas d’importance : mon caractère génétique est bon, malgré les absurdes péripéties de mes souffrances. Je cherche une langue qui me soit personnelle et c’est à cette langue que je demande des réponses. Je sais bien que ma pensée peut sembler étrange : il y a des formes du monde qui sont en syntonie avec moi et d’autres qui ne le seront jamais. Atonales, éloignées comme des galaxies. J’accepte la contradiction. Maintenant je suis ici, à côté de vous, je suis mon propre tuteur. Rallumons le feu sacré. Non, ne changez pas le traitement, les gouttes, c’est bien. C’est un très bon et très lent rituel, en harmonie avec mon exil métabolique. Vous dites que les médicaments sont des béquilles pour ne pas trébucher ? On trébuche même avec des béquilles. Mais je cherche, moi, comme je peux, à respecter la vie des autres. Michelle, en bonne psychologue, insiste pour que je me lave. Mais, je vous le redis à vous aussi, se laver tous les jours est la vaine entreprise d’un guerrier exténué contre l’armée victorieuse des jeunes bactéries impudentes. Je vois que vous êtes préoccupé, que vous avez besoin de me parler. N’en doutez pas : je serai là dans trois jours, même chaise, même heure. La parole est une planète qui rend possible toutes choses.
( le feu sacré, 2)
Melina R.
Me voici. Ce parchemin est pour vous. Ne me retenez pas, je m’en vais tout de suite, je dois être à la cérémonie du pape. Il m’attend place de la Victoire.
Docteur si vous comprenez mes raisons
et buvez du laurier la décoction
vous deviendrez vraiment savant
avec la fumée et le café en avant
et poésie joie et courtoisie
je vous informe avoir vaincu la maladie
je mets à disposition c’est gratuit
pour tous toute ma vie
pour sortir de la folie
qui enferme en psychiatrie
loin d’aimable compagnie
appréciée de tous et de toutes
pour nettoyer vraiment le doute
et améliorer chaque chose
libres d’aimer à nouveau les roses
qui nous redonnent énergie
sans user de la pharmacie
pour le bien de qui que ce soit
la vie vraie harmonie sera
paix joie amour où que tu sois
si tu donnes à ma poésie ta voix
(vraie harmonie)
SENTO LE VOCI/ J’ENTENDS DES VOIX
paroles de fous
La Vita Felice, 2009
Marco Ercolani et Lucetta Frisa
traduit de l’italien par Sylvie Durbec
©photos - Gustavo Giocosa
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