Pierre Antoine Villemaine | Au jour le jour


 

de choses répandues au hasard, le plus bel ordre, l’ordre-du-monde.(Héraclite)

 
 
c’est en remarquant les couleurs du ciel et de ses beaux nuages que je saisis mieux la provenance des bleus singuliers de Joachim Patinir ou de Nicolas de Stael

 
 
une phrase qui trébuche
l’équilibre ou le déséquilibre d’une phrase

 
 
l’élégant balancement des fines branches au noir profond du saule pleureur, leur chorégraphie — le frémissement de ses feuilles qui effleurent la surface de l’eau

 
 
tant de paroles non dites, tant d’émotions non exprimées 

 
 
les passages de lumière sur la montagne qui se métamorphose
sa peau d’un brun très foncé comme brûlé proche du noir laisse la place à un brun roux plus clair puis à la clarté d’un vert acide

 
 
la phrase nous disait trop de choses, ne laissait aucune place à l’imagination

le grand sérieux poétique aux idées et sentiments convenus

 
 
penser par petites secousses

idées mutilées et confuses
règles aléatoires sans aucun fondement
formes inexactes… fantômes d’objets… s’élevant de l’indéterminé

la phrase expulsée par le vide qui la précède

des mots se cherchent s’accordent se conviennent
mise en rythme de la pensée

chaos léger, brumeux, aérien
étourdissement de la pensée
 
 
(disparate / disparaître)

 
 
« rejoins moi, dit le rêve
tuons l’esprit de pesanteur  »

10 septembre 2025
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