Bissextile
Quand l’année se fait bissextile, février ne se met pas tout à fait sur son 31 mais quelle élégance dans ce jour supplémentaire qu’il offre généreusement ! Peut-être en aurez-vous profité pour lire ou écouter ce qui bruissait sur le site de remue.net ? Pour les autres, les distraits ou les bien-trop-occupés, voyons un peu ce que l’actualité pressante a déjà renvoyé dans l’ombre goulue des "archives récentes".
- Immense et rouge. un inédit de Marie Chartres à lire ou à écouter d’un texte à paraître sous (très) peu chez un tout nouvel éditeur Les Inaperçus.
Juste cette histoire d’oiseau décomposé sous son pied. Et la corolle qui lentement depuis se déplie au centre de son ventre.
- Quelques Résurgences momentanées des sensations visuelles de Sandra Moussempès à paraître au mois d’avril dans Acrobaties dessinées aux éditions de l’Attente.
j’aime bien les voix pouvait-elle dire j’aime bien ne pas synthétiser ne pas raconter ne pas retracer au lieu de me taire, je m’interroge et ma réponse est une question qui
- Remémorations, un texte en rappel de Nicolas Tardy.
Un album à la banane donnait la pêche dans un style loin de la salade de fruits jolie jolie qui ne plaisait pas spécialement à un couple de géniteurs. Le doigt du père dans la bouche n’était pas une métaphore ; sans lien, la sexualité s’explorait dans des volumes de papier.
- Une rêverie de Guillaume Decourt à propos d’un poète grec : De l’espoir chez Constantin Cavafis.
On retient son souffle sur le pas de la porte, avant d’entrer chez Constantin Cavafis, poète d’Alexandrie, greffier adjoint au service de l’irrigation du ministère des Travaux publics. Au deuxième étage du 10 de la rue Lepsius (aujourd’hui Charm el-Cheikh) entre un bordel, une église et un hôpital, Cavafis a des traits fatigués.
- Un bref Tombeau pour Minik de Kss Odradek qui évoque ces "fossiles vivants" ramenés du Groenland par des Américains pour un "zoo ethnographique".
- Trois extraits du roman en cours d’écriture d’Isabelle Zribi Quand je meurs, achète-toi un régime de bananes où il est question d’héritage, d’un voyage à Manchester, de l’âge des morts et d’un garçon qui préféra la castration à la prison.
- Des lectures : guidé par Dominique Dussidour, on a découvert en deux fois comment Ivar y va de sa chanson. Avec Pascal Gibourg on a lu Jean-Clet Martin qui lui-même lit Deleuze ; avec Jacques Josse on a aimé Blanche étincelle de Lucien Suel et C’est à dire de Franck Venaille ; avec Philippe Rahmy on a découvert les formidables guides - faut-il dire touristiques ? - mis en ligne par le site Urbain trop Urbain dont celui sur Shangaï Nø city guide.
- En février on a aussi aimé Bouches vis-à-vis d’oreilles, vice-versa la nouvelle conversation avec ma table de Catherine Pomparat où il est question de la parution récente d’Expositions d’Olivier Bardin.
Et comme toujours, on a admiré la riche moisson des textes, photos, entretiens, etc., issus des résidences d’Ile de France [1] avec Jacques Jouet et ses monostiques, vers à un seul pied, Ryoko Sekiguchi, Bertrand Leclair, Olivier Martinaud, Simon Diard et Eric Da Silva dans un "exercice imposé de présentation du projet littéraire Je deviens Jimi Hendrix, l’album
Un mot enfin pour rappeler les ronds dans l’eau provoqués par la traduction par François Bon du Vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway qui relance la question des droits d’auteur et dont la revue Cassandre s’est fait l’écho : publie.net lieu d’autonomie
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