"Le paquet de cartes s’envola, puis retomba sur Alice."
Remue.net en juillet, c’est Alice qui court et résiste
avec Andrea Inglese et ses Adieux à Andromède : « Ce n’est qu’en étant dans les morceaux, comme un enfant jambes ouvertes face aux pièces éparpillées du puzzle – trop de pièces – que l’on commence à douter qu’il y ait eu un contour précis » ;
Julia Lepère qui, dans N’importe qui est toi, nous donne à penser et repenser une « déroute de mots » où « Je m’ai noyée, je reprends je me suis / Avec la poussière j’aimais jouer » ;
le Cirque Royal de Dennis Nurkse extrait de son Codex en cours : « Alors Rosa Luxembourg / alla au podium sur la pointe des pieds, et elle / la future opposante de gauche, l’Intransigeante, /celle qui préféra la mort /à la violence des écoles verrouillées, / qui jamais ne nous fit de procès, dont la vie fut non / sans une trace de oui, /se pencha vers l’avant et nous fîmes silence. » ;
Hugo Pernet qui pose sa « cervelle sur la table » et regarde la décongélation : « les voisins sont toujours / des connards (sauf ceux qui sont sympas) » ;
un extrait du Journal de la crise de 2006 de Laurent Grisel, qui débute le 16 octobre 2006 – « Téléchargé le bulletin GEAB n°8, daté du 15 octobre. Annonce : le mois prochain, passage de la phase "d’accélération" à la phase "d’impact". Cette phase d’impact, "phase explosive de la crise, [...] durera de six mois à un an [...]". » –, et interroge, jusqu’au 22 octobre, l’affolement de l’impact et ses « justifications » ;
Dominique Dussidour qui retrace les Chassés-croisés entre le roman et l’Histoire dans Une révolution allemande d’Alfred Döblin : « En dissociant le déroulement réel et le déroulement romanesque, que peut raconter le romancier que ne raconte pas l’historien ? » ;
Dominique Quelen - Quelques oiseaux remuent encore – et ses « systèmes de vapeurs tombant d’un boyau dans un autre » : « Un peu d’eau qui va d’un endroit à un lac ou un autre sans arroser d’oiseaux ni être dans son trajet un fleuve ni un essai de fleuve sur le langage. Les os sont les fables du corps et quelle chair sur eux ? » ;
Et les premières mises en ligne des vidéos de la nuit remue 9 avec Andrea Inglese et Suzanne Doppelt.
Du côté des chroniques, on retrouve une belle lecture de Meurs ressuscite d’Albane Prouvost par Tristan Hordé ; deux recensions de Jacques Josse – J’y suis, j’y suis toujours de Lionel Bourg paru aux éditions Fario qui « met le doigt là où ça fait mal » et rabat quelques claquets ; le récit de Françoise Louise Demorgny paru aux éditions Isabelle Sauvage questionnant les Rouilles qui « si on prend la peine de remonter le temps en leur compagnie, s’avèrent bien moins silencieuses qu’il n’y paraît » – ; une présentation des Contes et récits des peuples moïs et annamites de Georges Bloy par Dominique Dussidour ; et une invitation au voyage par Georges Guillain, celui de La vie moins une minute de Marie de Quatrebarbes paru aux éditions Lanskine avec une seule ambition : « celle de rester vivant, vivante jusqu’au der-des-der, n’ayant d’autre assurance de l’être que le rire ».
La course se poursuit par une série d’images, textes et sons de la Rue Instin dans le cadre de la résidence de Patrick Chatelier (Vidéos Arnaud Gautier) où l’on retrouve Patrick Boucheron, Camille de Toledo, Cécile Portier, Emmanuèle Jawad, a rawlings, Maja Jantar, Eric Hazan, Maxime Braquet, Philippe Aigrain, Vincent Tholomé, Véronique Mesnager, Sara Chelou, SP 38, Marie de Quatrebarbes, Maël Guesdon, Christophe Caillé, Séverine Batier, Dominique Cassagne, Sylvain Granon, Alice Letumier, Marc Perrin, Paul Ardenne, Stany Cambot, Anne Kawala, Curtis Putralk, Jean-François Thomelin, Léo Duquesne, Mathilde Roux, François Notdead, Michel Bertier, Gaetan Saint-Remy, Nâzim Boudjenah, Anne-Sophie Terrillon, Christophe Acker.