Réza Barahéni | Histoire et révolution en Iran
Nous avons reçu ce texte de l’écrivain iranien Réza Barahéni.
Merci à lui de nous avoir confié la publication de ce retour historique et culturel sur l’histoire de l’Iran, des temps pré-islamiques à aujourd’hui.
Les lecteurs anglophones trouveront, à la suite, la version originale.
1. Peut-être la caractéristique la plus importante de l’histoire de l’Iran ancien, aussi bien que le principal trait structurel de la poésie épique persane, et même son équivalent mystique, a-t-elle été une gérontocratie masculine constante selon laquelle le vieil homme, qui survit à tous, est l’autorité ultime. Un certain nombre de grands textes tragiques du Livre des Rois de Ferdoussi, les histoires de Siavash, de Sohrab et d’Esfandiar, racontent l’assassinat d’hommes jeunes par des hommes plus âgés. Le premier est banni vers la terre des ennemis immémoriaux des Iraniens par son propre père le roi, par la suite il est tué au terme d’intrigues menées par l’État au-delà des frontières orientales de l’Iran. Le deuxième et le troisième sont tués par Rostam, le plus célèbre héros légendaire de l’Iran. En fait, Rostam tue son fils Sohrab, ainsi que Esfandiar le fils du Shah, et par la suite il succombe aux intrigues de son propre frère, même s’il réussit à le tuer une minute avant de mourir. Leur père, Zal, un des hommes les plus vieux de la préhistoire de quelque nation que ce soit, leur survit à tous deux.
2. L’avènement de l’islam, avec sa double et triple pression sur la supériorité masculine, maintenue, pas entièrement mais presque, par la structure profonde de la tradition pré-islamique à l’œuvre dans la gérontocratie masculine iranienne, a presque transformé le mode de production asiatique de l’Iran en une superstructure exclusivement autoritaire. La nature contre-œdipienne de cet amalgame de l’historique et du religieux a étendu son autorité sur chaque aspect du mysticisme iranien, subjectivant le « Suprême », ou le gérontocrate, en l’élevant à la position de chef mystique de la théosophie iranienne. Une lecture attentive du mysticisme islamique et iranien montrerait comment une dimension d’ascèse, de réclusion a pourvu au phénomène du « Suprême » masculin, afin de l’humaniser à un degré tel qu’il acquerrait toutes les capacités d’une créature divine compatissante et d’un chef spirituel, même dans la poésie du grand Hafez de Chiraz. Chaque grand poète avait besoin, semble-t-il, d’un « Suprême » pour élever et amener son individualité à embrasser un dieu qui lui conférerait la qualité d’illuminateur. Mais quand ce phénomène fut catapulté en pouvoir de gestion des affaires terrestres des êtres ordinaires, il ne fut plus utile aux maigres besoins, rien moins que spirituels mais tout à fait pratiques des existences ordinaires de millions de personnes. Avec l’ascension de Khomeiny contre le shah d’Iran, à la façon dont il traita ses partisans, avec la réputation qu’il acquit en tant que vieux chef qui paraissait déterminé à éradiquer tous les vestiges de la tyrannie dont le peuple avait souffert, il y eut une renaissance du « Suprême » spirituel dans la conscience collective des masses. Il était destiné à venir, selon Forough Farrokhzâd, la plus grande poétesse de l’histoire de l’Iran (morte en 1967), redresser toute la cruauté et la misère dont le peuple avait souffert à travers les âges. Il semble que l’ironie dissimulée sous la métaphore poétique a totalement échappé à ses commentateurs.
3. Même s’il est vrai que depuis l’avènement de l’islam chiite en Iran et son accession, il y a des siècles, à la position de religion officielle de la majorité des Iraniens, même s’il est vrai que le culte du martyre a été inculqué dans l’inconscient collectif des masses, et tout aussi vrai que Fatima, la fille du prophète de l’islam, l’épouse d’Ali, quatrième successeur de Mohammed selon la tradition sunnite, premier imam selon la tradition chiite, a joué un rôle dans l’esprit des Iraniens, en particulier à travers le martyre de son deuxième fils, Hossein, cependant, tout le crédit accordé à ces phénomènes vient des hommes plutôt que des femmes. La monarchie patriarcale en Iran, même durant la révolution constitutionnelle il y a plus d’un siècle, n’a pas garanti des droits égaux aux femmes. La première fois que les femmes ont obtenu des droits égaux, ce fut en 1945-1946, sous le gouvernement semi-autonome de l’Azerbaïdjan iranien, mais quand il fut renversé par le régime du Shah, les droits des femmes, aussi bien que les droits linguistiques de la province, furent supprimés par ce régime, même si la Révolution blanche du Shah, sous la pression de l’administration Kennedy, dans les années soixante du siècle dernier, incluait les droits des femmes dans son programme. Les femmes iraniennes ont subi l’emprisonnement et la torture sous le régime du Shah, elles ont participé à la révolution, mais quand la révolution en a fait des citoyennes de second rang, et quoi qu’elles aient entrepris pour redresser la situation, soit seules soit avec d’autres groupes, un grand nombre d’entre elles ont subi l’emprisonnement et la torture et beaucoup l’ont payé de leur vie. La structure masculine de l’autorité au pouvoir n’était pas prête à reconnaître pleinement leurs droits.
4. Maintenant, nous savons très bien qu’il est impossible à l’autorité au pouvoir en Iran d’accepter qu’elle renonce ne serait-ce qu’un minimum à ses dogmes en vigueur sur le peuple iranien. Personne ne sait exactement vers où la situation va évoluer à partir de là. Maintenant, on a enterré certains des morts. Les rumeurs parlent d’elles-mêmes. Il y a une heure, la scène s’est mise en place. Une photo circule partout. Un ami me l’a montrée. Ce qu’elle montre n’est peut-être pas réel, mais si tel est le cas, elle parle d’elle-même. On a tiré sur une femme enceinte. Personne ne sait comment ni où. La photo montre le bébé le dos à l’objectif. Apparemment, il a été sorti du ventre de la mère par une opération chirurgicale pratiquée post-mortem. Il y a un trou dans le dos du corps du nourrisson. Apparemment, la balle a traversé la colonne vertébrale du bébé dans le ventre de la mère. Je ne peux pas le croire. Avons-nous affaire à un infanticide ? Avons-nous affaire à une élection étouffée dans l’œuf ?
Est-ce un symbole qu’on m’envoie, qu’on me montre ? Ou est-ce la métaphore d’une élection trahie ? La réponse appartient à l’avenir.
2. L’avènement de l’islam, avec sa double et triple pression sur la supériorité masculine, maintenue, pas entièrement mais presque, par la structure profonde de la tradition pré-islamique à l’œuvre dans la gérontocratie masculine iranienne, a presque transformé le mode de production asiatique de l’Iran en une superstructure exclusivement autoritaire. La nature contre-œdipienne de cet amalgame de l’historique et du religieux a étendu son autorité sur chaque aspect du mysticisme iranien, subjectivant le « Suprême », ou le gérontocrate, en l’élevant à la position de chef mystique de la théosophie iranienne. Une lecture attentive du mysticisme islamique et iranien montrerait comment une dimension d’ascèse, de réclusion a pourvu au phénomène du « Suprême » masculin, afin de l’humaniser à un degré tel qu’il acquerrait toutes les capacités d’une créature divine compatissante et d’un chef spirituel, même dans la poésie du grand Hafez de Chiraz. Chaque grand poète avait besoin, semble-t-il, d’un « Suprême » pour élever et amener son individualité à embrasser un dieu qui lui conférerait la qualité d’illuminateur. Mais quand ce phénomène fut catapulté en pouvoir de gestion des affaires terrestres des êtres ordinaires, il ne fut plus utile aux maigres besoins, rien moins que spirituels mais tout à fait pratiques des existences ordinaires de millions de personnes. Avec l’ascension de Khomeiny contre le shah d’Iran, à la façon dont il traita ses partisans, avec la réputation qu’il acquit en tant que vieux chef qui paraissait déterminé à éradiquer tous les vestiges de la tyrannie dont le peuple avait souffert, il y eut une renaissance du « Suprême » spirituel dans la conscience collective des masses. Il était destiné à venir, selon Forough Farrokhzâd, la plus grande poétesse de l’histoire de l’Iran (morte en 1967), redresser toute la cruauté et la misère dont le peuple avait souffert à travers les âges. Il semble que l’ironie dissimulée sous la métaphore poétique a totalement échappé à ses commentateurs.
3. Même s’il est vrai que depuis l’avènement de l’islam chiite en Iran et son accession, il y a des siècles, à la position de religion officielle de la majorité des Iraniens, même s’il est vrai que le culte du martyre a été inculqué dans l’inconscient collectif des masses, et tout aussi vrai que Fatima, la fille du prophète de l’islam, l’épouse d’Ali, quatrième successeur de Mohammed selon la tradition sunnite, premier imam selon la tradition chiite, a joué un rôle dans l’esprit des Iraniens, en particulier à travers le martyre de son deuxième fils, Hossein, cependant, tout le crédit accordé à ces phénomènes vient des hommes plutôt que des femmes. La monarchie patriarcale en Iran, même durant la révolution constitutionnelle il y a plus d’un siècle, n’a pas garanti des droits égaux aux femmes. La première fois que les femmes ont obtenu des droits égaux, ce fut en 1945-1946, sous le gouvernement semi-autonome de l’Azerbaïdjan iranien, mais quand il fut renversé par le régime du Shah, les droits des femmes, aussi bien que les droits linguistiques de la province, furent supprimés par ce régime, même si la Révolution blanche du Shah, sous la pression de l’administration Kennedy, dans les années soixante du siècle dernier, incluait les droits des femmes dans son programme. Les femmes iraniennes ont subi l’emprisonnement et la torture sous le régime du Shah, elles ont participé à la révolution, mais quand la révolution en a fait des citoyennes de second rang, et quoi qu’elles aient entrepris pour redresser la situation, soit seules soit avec d’autres groupes, un grand nombre d’entre elles ont subi l’emprisonnement et la torture et beaucoup l’ont payé de leur vie. La structure masculine de l’autorité au pouvoir n’était pas prête à reconnaître pleinement leurs droits.
4. Maintenant, nous savons très bien qu’il est impossible à l’autorité au pouvoir en Iran d’accepter qu’elle renonce ne serait-ce qu’un minimum à ses dogmes en vigueur sur le peuple iranien. Personne ne sait exactement vers où la situation va évoluer à partir de là. Maintenant, on a enterré certains des morts. Les rumeurs parlent d’elles-mêmes. Il y a une heure, la scène s’est mise en place. Une photo circule partout. Un ami me l’a montrée. Ce qu’elle montre n’est peut-être pas réel, mais si tel est le cas, elle parle d’elle-même. On a tiré sur une femme enceinte. Personne ne sait comment ni où. La photo montre le bébé le dos à l’objectif. Apparemment, il a été sorti du ventre de la mère par une opération chirurgicale pratiquée post-mortem. Il y a un trou dans le dos du corps du nourrisson. Apparemment, la balle a traversé la colonne vertébrale du bébé dans le ventre de la mère. Je ne peux pas le croire. Avons-nous affaire à un infanticide ? Avons-nous affaire à une élection étouffée dans l’œuf ?
Est-ce un symbole qu’on m’envoie, qu’on me montre ? Ou est-ce la métaphore d’une élection trahie ? La réponse appartient à l’avenir.
Réza Barahéni ©
Traduit de l’anglais par Dominique Dussidour.
Sites consacrés à Forough Farrokhzâd :
en français, pierre de lune
site en anglais avec de nombreux liens.
Lire aussi Iran : elle s’appelait Neda sur le blog d’André Gunthert.
Sur le site du Guardian : « Iran election : faces of the dead and detained ».
Reza Baraheni | History and Revolution in Iran
1—Perhaps the greatest characteristic of ancient Iranian history, as well as the main structural thrust of the epic Persian poetry, and even its mystical counterpart, has been a persistent masculine gerontocracy, according to which the old man survives all and is the final authority. Some of the major tragic pieces of Ferdowsi’s Book of Kings, the stories of Siavash, Sohrab and Esfandiar are the stories of the murder of young men by older men. The first is banished to the land of the traditional enemy of Iranians by his own royal father, and subsequently killed as a result of state intrigues beyond eastern borders of Iran. The second and the third are killed by Rustam, Iran’s most important legendary hero. In fact, Rustam kills his own son, Sohrab, as well as Esfandiar, the Shah’s son, and is subsequently killed through the intrigues of his own brother, although he succeeds in killing his brother a minute before he dies. They are both survived by their father, Zal, one of the oldest of men in the pre-history of any nation in the world.
2—The advent of Islam, with its doubled and tripled stress on masculine superiority, strengthened, not totally, but almost totally, by the traditional pre-Islamic deep structure of the male gerontocracy of Iran, turning it almost to the sole authoritarian superstructure of Iran’s Asiatic mode of production. The counter-oedipal nature of this historical and religious amalgam stretched its authority into every aspect of Iranian mysticism, subjectifying the “Peer,” or the gerontocrat, by promoting it to the position of the mystical leader of Iranian theosophy. A careful reading of Islamic and Iranian mysticism will demonstrate how an ascetic, reclusive dimension was provided for the phenomenon of the masculine “Peer,” in order to humanize it to a degree that it would gain all the capacities of a compassionate divine creature and spiritual leader, even in the poetry of the great Hafez of Shiraz. It seemed that every great poet needed a “Peer” to rise above his individuality to embrace a god that would endow him with illuminating capacities. But when this phenomenon was catapulted to the position of running the earthly affairs of ordinary human beings, it did not serve the meagre, sub-spiritual but entirely practical needs of the ordinary lives of millions of people. With the rise of Khomeini against the Shah of Iran, with the way he treated his followers, and with reputation he gained as an old leader who seemed to be determined to eradicate all vestiges of tyranny people had suffered, there was a revival of the spiritual …˜Peer” in the collective consciousness of the masses of people who was destined to come, according to Forugh Farrokhzad, Iran’s history’s greatest poetess (d. 1967) to redress all the cruelty and poverty people had suffered throughout the ages. It seemed that her commentators had totally missed the concealed irony of the poetic metaphor.
3—Although it was true that since the advent of the Shi-ite Islam in Iran, and its promotion to the position of official religion of the majority of Iranians centuries ago, the cult of martyrdom was inculcated in the collective unconscious of the masses of people, and although it was equally true that Fatimah, the daughter of the prophet of Islam, the wife of Ali, the fourth successor of Mohammad according to the traditional Sunnis, and the first Imam according to the Shiites, played some role in the minds of Iranians, particularly through the martyrdom of her second son, Hossein, however, most of the credit in all of these phenomena went to men rather than women. The patriarchal monarchy in Iran, even during the constitutional revolution of more than a century ago granted no equal rights to women. The first time women gained equal rights was in 1945-6, during the semi-autonomous government of Iranian Azarbaijan, but when it was overthrown by the Shah’s regime, both women’s rights, as well as the linguistic rights of the province were annulled by the Shah’s regime, although the Shah’s White revolution in the sixties of the last century, under the pressure of Kennedy Administration included women’s rights it in its agenda. The Iranian women had suffered imprisonment and torture under the Shah’s regime, had participated in the revolution, but when the revolution tuned them into second class citizens, and did everything they could to redress the situation, either alone or along with other groups of people, a great number of them suffered imprisonment and torture, and many of them paid with their lives. The masculine structure of the ruling authority was not ready to fully recognize their rights.
4—Now, we know very well that it is impossible for the ruling authority in Iran even to accept the minimum amount of departure from its enforced tenets on the people of Iran. One does not exactly know where the situation is going to go from here. Now, some of the dead are buried. The rumours speak for themselves. An hour ago the stage was set. There is a picture that is going around everywhere. A friend has shown the picture to me. This may not be real, but if it is, it speaks for itself. A pregnant woman has been shot. No one knows how and where. The picture shows the baby placed with its back to the camera. Apparently, it was taken out from the mother’s womb with post-mortem surgery. There is a hole at the back of the infant’s body. Apparently the bullet has gone through the baby’s spine inside the womb of the mother. I don’t believe it. Are we dealing with an infanticide ? Are we dealing with an election nipped in the bud ?
Is it a symbol sent to me, shown to me ? Or is it a metaphor for an election betrayed ? The answer belongs to the future.
2—The advent of Islam, with its doubled and tripled stress on masculine superiority, strengthened, not totally, but almost totally, by the traditional pre-Islamic deep structure of the male gerontocracy of Iran, turning it almost to the sole authoritarian superstructure of Iran’s Asiatic mode of production. The counter-oedipal nature of this historical and religious amalgam stretched its authority into every aspect of Iranian mysticism, subjectifying the “Peer,” or the gerontocrat, by promoting it to the position of the mystical leader of Iranian theosophy. A careful reading of Islamic and Iranian mysticism will demonstrate how an ascetic, reclusive dimension was provided for the phenomenon of the masculine “Peer,” in order to humanize it to a degree that it would gain all the capacities of a compassionate divine creature and spiritual leader, even in the poetry of the great Hafez of Shiraz. It seemed that every great poet needed a “Peer” to rise above his individuality to embrace a god that would endow him with illuminating capacities. But when this phenomenon was catapulted to the position of running the earthly affairs of ordinary human beings, it did not serve the meagre, sub-spiritual but entirely practical needs of the ordinary lives of millions of people. With the rise of Khomeini against the Shah of Iran, with the way he treated his followers, and with reputation he gained as an old leader who seemed to be determined to eradicate all vestiges of tyranny people had suffered, there was a revival of the spiritual …˜Peer” in the collective consciousness of the masses of people who was destined to come, according to Forugh Farrokhzad, Iran’s history’s greatest poetess (d. 1967) to redress all the cruelty and poverty people had suffered throughout the ages. It seemed that her commentators had totally missed the concealed irony of the poetic metaphor.
3—Although it was true that since the advent of the Shi-ite Islam in Iran, and its promotion to the position of official religion of the majority of Iranians centuries ago, the cult of martyrdom was inculcated in the collective unconscious of the masses of people, and although it was equally true that Fatimah, the daughter of the prophet of Islam, the wife of Ali, the fourth successor of Mohammad according to the traditional Sunnis, and the first Imam according to the Shiites, played some role in the minds of Iranians, particularly through the martyrdom of her second son, Hossein, however, most of the credit in all of these phenomena went to men rather than women. The patriarchal monarchy in Iran, even during the constitutional revolution of more than a century ago granted no equal rights to women. The first time women gained equal rights was in 1945-6, during the semi-autonomous government of Iranian Azarbaijan, but when it was overthrown by the Shah’s regime, both women’s rights, as well as the linguistic rights of the province were annulled by the Shah’s regime, although the Shah’s White revolution in the sixties of the last century, under the pressure of Kennedy Administration included women’s rights it in its agenda. The Iranian women had suffered imprisonment and torture under the Shah’s regime, had participated in the revolution, but when the revolution tuned them into second class citizens, and did everything they could to redress the situation, either alone or along with other groups of people, a great number of them suffered imprisonment and torture, and many of them paid with their lives. The masculine structure of the ruling authority was not ready to fully recognize their rights.
4—Now, we know very well that it is impossible for the ruling authority in Iran even to accept the minimum amount of departure from its enforced tenets on the people of Iran. One does not exactly know where the situation is going to go from here. Now, some of the dead are buried. The rumours speak for themselves. An hour ago the stage was set. There is a picture that is going around everywhere. A friend has shown the picture to me. This may not be real, but if it is, it speaks for itself. A pregnant woman has been shot. No one knows how and where. The picture shows the baby placed with its back to the camera. Apparently, it was taken out from the mother’s womb with post-mortem surgery. There is a hole at the back of the infant’s body. Apparently the bullet has gone through the baby’s spine inside the womb of the mother. I don’t believe it. Are we dealing with an infanticide ? Are we dealing with an election nipped in the bud ?
Is it a symbol sent to me, shown to me ? Or is it a metaphor for an election betrayed ? The answer belongs to the future.
Reza Baraheni ©
29 juin 2009