Un quart d’heure par jour (Etudiants en atelier d’écriture.)
C’est toujours un espace curieux que celui d’un atelier d’écriture au milieu d’un programme universitaire. Même s’il s’agit d’étudiants en arts plastiques, il peut parfois y avoir contradiction entre un cadre général de notation, de jugement et l’idée personnelle que ces rendez-vous du lundi après-midi sont un espace d’échange, de circulation et d’expérimentation. Mais au bout du compte, de véritables moments d’écriture émergent.
Ce cours est idéalement divisé en deux parties : une première partie théorique, ou plus généralement un parcours de quelques livres et problématiques de la littérature contemporaine. Et de retrouver très fortement dans ces parcours des écrivains comme Leslie Kaplan, François Bon, Georges Perec, Jean Rolin, Olivier Rolin, Philippe Vasset, Claro, et quelques autres cités, lus et étudiés.
La seconde partie du cours propose quelques exercices d’écriture thématisés pour ces séances autour des questions du lieu, de la mise en écriture de l’espace et des formes d’écriture de la temporalité. Ecrire, se lire, écrire en situation (sortir par exemple d’une salle de classe et travailler au loin "sur la bête" du réel). Mais bien sûr à l’idéal nul n’est tenu. Alors, on cède au tohu-bohu des propositions des échanges qui, parfois, émergent.
Au départ de l’exercice proposé, le livre de Christa Wolf, Un jour dans l’année. L’idée de ce livre est ainsi rappelé par Dominique Dussidour dans la note de lecture qu’elle consacre au livre de Wolf :
Dans un texte préliminaire, elle raconte l’histoire de ce livre. En 1935, Maxime Gorki avait lancé l’idée « Un jour dans le monde » à l’intention des écrivains. Elle est reprise en 1960 par le journal moscovite Isvestia qui propose aux écrivains du monde entier : Décrivez de façon aussi précise que possible votre journée du mardi 27 septembre. Christa Wolf répond à cet appel. Encore mieux : elle le renouvelle chaque 27 septembre pendant quarante et un ans, de 1960 à 2000.
Ne disposant pas de plusieurs décennies pour construire ces échanges, l’idée a donc été de s’en inspirer et de contracter le temps : un quart par jour sur une semaine. Un rendez-vous d’un quart d’heure, fixe, aussi fixe que possible pour écrire. C’était la seule contrainte.
Comme toujours dans ce type d’exercice, la proposition et la contrainte sont toujours prises par les étudiants, dépecées, modifiées, prolongées par d’autres contraintes, détournées, et finalement respectées par les lignes de fuites proposées, les angles rendus saillants par des nécessités, des univers, des choix.
Voici donc six de ces propositions classées par ordre alphabétique des auteurs.