Stefano Bottero | Poèmes
Mi trascina verso il peso delle cose
questa scimmia che ho sulla schiena.
È un lembo di niente
il suo parlare indistinto,
una spina,
il mormorio del traffico.
“o re, il peso si fa spirito,
siamo una costellazione.”
Così nel tenue turbamento della nebbia di Monza
- incanto, incauto, vivo per scommessa
la vita è una sala d’aspetto
e ho perso il momento.
*
Il me traîne vers le poids des choses
ce singe que j’ai sur le dos.
Un lambeau de rien
son bavardage indistinct,
une épine,
le murmure du trafic.
"ô roi, le poids se fait esprit,
nous sommes une constellation."
Ainsi, dans la légère inquiétude de la brume de Monza
- enchanté, imprudent, je vis pour un pari
la vie est une salle d’attente
et j’ai perdu l’instant.
SCRITTO SUL BIGLIETTO PER MILANO
più tardi
l’angoscia di non essere,
di non esistere
se non nel tragico astratto di questa carta
che macchia le dita
*
ÉCRIT SUR LE TICKET POUR MILAN
plus tard
l’angoisse de ne pas être,
de ne pas exister
sinon dans l’abstrait tragique de cette carte
qui tache les doigts
ALL’AMU DARYA
Realmente abbiamo perso il nostro posto
senza neanche accorgercene.
La bimba dorme di tiepida vita,
io nell’abbastanza della certezza d’esistere
– nell’inconosciuto sesso.
esprimi te stesso e sarà già un enigma
Legato dalle corde di Itaca,
dalla vita che occorre,
ascolto la mia dipendenza
carezzarmi i capelli,
scioglierne i nodi.
*
À L’AMU DARYA
Nous avons vraiment perdu notre place
sans même réaliser.
L’enfant dort de sa tiède vie,
moi dans la suffisante certitude d’exister
- dans le sexe inconnu.
exprime-toi toi-même et ce sera déjà une énigme
Attaché par les cordes d’Ithaque,
par la vie qui convient,
j’écoute ma dépendance
me caresser les cheveux,
défaire les nœuds.
Ti lascio da sola questa sera,
niente ti assomiglia più di un precipizio -
mi piacerebbe esitare,
decidere che Lazzaro risorga come donna.
Ci vuole davvero troppo tempo perché m’importi
troppo perché i sogni di occhiali rotti
si facciano attesa dell’attesa
e racconto di dolore che dura
come effimera eclissi.
- yours is the only face I recognize,
sto sanguinando in mezzo alla strada -
perché si toccano le nostre ombre, perché
mi sono tagliato il palmo con l’abbandono.
Lazzaro cerca di capire
cosa sia da raggiungere per amarsi così poco.
[sorrido]
Non fare caso a quello che ho scritto.
Un tempo ero capace di bere e scrivere,
ora non ho più questo talento.
Rende ogni cosa ordinaria
un dannato fiore di loto da ingoiare.
*
Je te laisse seule ce soir,
rien ne te ressemble plus qu’un précipice -
j’aimerais hésiter,
décider que Lazare ressuscite en tant que femme.
Il faut vraiment trop de temps pour qu’il m’importe
trop pour que les rêves de lunettes cassées
se fassent attente dans l’attente
et conte de douleur qui dure
comme une éclipse éphémère.
- yours is the only face I recognize,
Je saigne au milieu de la rue -
parce que nos ombres se touchent, parce que
je me suis coupé la paume avec abandon.
Lazare essaie de comprendre
ce qu’il faut atteindre pour s’aimer si peu.
[je souris]
Ne fais pas attention à ce que j’ai écrit.
Jadis, je pouvais boire et écrire,
maintenant je n’ai plus ce talent.
Cela rend chaque chose ordinaire
une maudite fleur de lotus à avaler.
Stefano Bottero est né à Rome en 1994. Il vit à Venise où il a obtenu son doctorat es lettres. Il a publié Poesie di ieri (Oèdipus, 2019, avec une préface de Biancamaria Frabotta) et Notturno formale (Industria & Letteratura, 2023). Une sélection de ses poèmes a été publié dans la revue “Poesia” (sous la direction de Milo De Angelis). Il est traducteur et critique pour les revues “Nuovi Argomenti” et “Lingua Italiana” de Treccani.