Stéphane Lambion | Requiem pour les amis de jack & chloé

Ce texte ne peut qu’être inachevé : un work in progress suivant des lives in progress dont le progrès s’est arrêté en un tas de cellules déboussolées qui ont rejoint le haricot fou de jack & le nénuphar fatal de chloé,

un tas de cellules dont le nom sera religieusement ajouté ici jusqu’à ce que mes propres cellules perdent le nord et rejoignent la liste –

pour l’heure on égrène le chapelet :



Delphine Bretesché (2021) : de ses gestes en éclats ne restent que des volutes, électroencéphallusgramme plat, a rejoint ses écrivains en bord de mer, juste après le bord.

Philippe Denis (2021) : une disparition entre la fenêtre et la table, chemin faisant, à peine un bruissement devant la teinte du jour qui ouvre un cahier d’ombres.

Joseph Ponthus (2021) : …, point, à la ligne.

Cédric Demangeot (2021) : s’est passivement saboté entre promenade et guerre – érosion sans mots vers un enfer où il fait sale temps.

Claude Beausoleil (2020) : pas de sens interdit vers les marges du désir, seule une intrusion ralentie entre des bracelets d’ombre où s’achève une vie singulière, sa manière d’être, le rythme de ses lieux.

Antoine Emaz (2019) : s’en est allé sous un petit pan de nuit vers la limite du pays, a rejoint le lichen pour y étendre ses os, voilà, il n’y a plus personne.

Jean-Claude Pirotte (2014) : âme perdue transportée partout jusqu’au très vieux temps, a trouvé un plein emploi où se réfugier, son promenoir magique en d’autres séjours : une île ici, dans les jours obscurs.

Christophe Tarkos (2004) : avait un problème, oui : s’agitait dans sa cage, gonflait puis PAN l’oiseau a volé.


Que ces amis et amies rejoignent en paix jack & chloé.

Crédits photo : éditions Fra pour C. Demangeot, Louis Monier pour A. Emaz, Béatrice Cruveiller pour D. Bretesché.

9 janvier 2022
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