Benjamin Palette | Tours [chef-lieu de l’Indre-et-Loire] | II

Un chien, aboiements.
Il fait froid.
Ma salle de jeux chauffe grâce àun petit radiateur électrique.
Je ne sais pas comment il fonctionne,
je le touche,
il est brulant.
Le bout de mes doigts est rouge,
comme àvif,
ça me fait mal.

Un fenêtre donne directement sur le jardin de mes voisins ;
souvent je l’ouvre. Voyeurisme, observation.
Comment sont les autres ?
Vivent-ils quand ma fenêtre est close ?
Le même chien, aboiements.
Bruits émanant du jardin des voisins.
aboiements
aboiements
« Â a ï e !  »
aboiements
aboiements
Les voisins
je ne les avais jamais vu.
J’ouvre la fenêtre,
me pensant discret, invisible.
En dessous-moi, àcinq mètres : le jardin.
Et un enfant
Il se tient la main.
Le chien continue d’aboyer.
C’est un Doberman
Une allure digne,
je déteste.
L’enfant me regarde,
et sans me connaitre,
il dit, plaintif :
« Â il m’a mordu mon chien…  »
Un silence.
Mon regard passa sur les deux,
le bruyant, le muet
la bête et l’homme en devenir.
trente secondes
Un homme devenu s’approche de l’homme en devenir.
Il me regarde.
« Â ferme tout de suite cette fenêtre  »
àpeine avait-il terminé sa phrase,
que je m’étais enfui.

Le lendemain,
la fenêtre était condamné.
Le garçon,
s’appelait Dylan.
Nous allons
Nous revoir

Je déteste ce prénom.

28 août 2018
T T+