Dominique Hasselmann | En août 1992
Cette image, je l’ai prise début janvier 2014. Passant devant ce petit parc, j’ai vu ce banc déserté. Puis, après quelques pas, j’ai fait demi-tour, j’ai attendu quelques instants. Et j’ai pris cette image. Un peu inquiet, un peu terrifié. Et plus tard, un peu amusé me rendant compte que l’image (celle vue, celle prise) était une surface de projection. Ce qui avait vacillé en moi était l’idée de la disparition. Parce que j’ai toujours été très ébranlé et inquiété par les chaussures laissées dans la rue, souvent au bord d’un trottoir, par les vêtements étalés dans l’absence des corps sur d’autres trottoirs ou routes des villes. Mais l’on pourrait sans doute envisager d’autres interprétations, d’autres chemins d’imagination...
J’ai donc soumis la photographie autour de moi à différents auteurs avec comme proposition la saisie libre de cette image. Voici donc une variation d’écriture et de lecture.
Nous avons devisé, discuté, songé, revisité l’Histoire, ses héros, ses héroïnes, revu le tableau de Delacroix avec cette femme volontaire aux seins nus, dont on me dit qu’il a été une fois attaqué au Louvre-Lens.
Les grandes lignes du triple scénario ont été tracées ce jour-là, et j’avais aimé cet échange plein de douceur avec Juliette Binoche, Julie Delpy et Irène Jacob.
Le soir venu, nous sommes partis en abandonnant, comme une image rémanente, les accessoires apportés sur les planches de bois.
Il paraît qu’on peut encore trouver mon film en DVD.
On retrouve l’ensemble des contributions ici.