Journal du compte à rebours 1
Why Do I Write
(About Art)
I write about art because
I am a believer
I believe
in the power
of words
especially the
WRITTEN WORD.
I have seen the glory and
the power of the word.
I have experienced the
power of repetition,
the intoxication of rhythmic
rhetorical arousal.
I write because I love
words.
Or rather, what is more
erotic than a body with sex appeal ?
A sentence with sex appeal.
I write because I enjoy writing.
I write about art because
it supplies a (safe) context.
It is a privilege to be able
to read and to be read.
What a pleasure to have
conversations with human
beings (dead and alive)
without having
to see them.
I write because
I instinctively respond
to the already written […]
Dimanche 1er juillet 2007, matin
Hier au téléphone J. me dit qu’il part dans le Valois. Au réveil je feuillette Les Filles du feu dédié à Alexandre Dumas, je relis « La bibliothèque de mon oncle », premier texte des Illuminés qui finit ainsi :
Mon pauvre oncle disait souvent : « Il faut toujours tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. »
Que devrait-on faire avant d’écrire ?
Ce journal du compte à rebours répond à la question de Nerval.
Après écrire, je relirai Voyage en Orient et Les Nuits d’octobre. Après, c’est quand j’aurai fini la dernière version de Le Risque de l’histoire (RH). RH est le troisième tome de la trilogie romanesque « Dont actes » suite de L’Alouette lulu (2000) et de Les Couteaux offerts (2004).
Étapes de RH telles que notées dans mon carnet de travail :
Notes-Journal à partir de décembre 1999.
1re version : scènes, esquisses – mai 2001.
2e version :
chap. 1 « Construire », septembre-décembre 2002
chap. 2 « La cabane aux outils romanesques » - mars 2003
chap. 3 « Détruire », version manuscrite, 13 mars-fin mai 2003.
Reprise et formalisation de la 2e version :
25 juillet 2003 – 25 août 2003
6 chapitres numérotés de 0 à 5
Travail de la version formalisée :
chap. 0 « Passages nuit » - 22 novembre 2003
chap. 1 « Construire. - Le travail » - 9 décembre 2003
chap. 2 « La cabane aux outils romanesques » - juillet 2004
Reprise :
chap. 2 « La cabane aux outils romanesques » - septembre 2004
fin août 2005 : les 5 chapitres formalisés à niveau égal.
3e version :
reprise en septembre 2005, interrompue en novembre par la relecture du Munch
16 avril 2006 : fini la première partie
30 décembre 2006 : fini les 4 parties : 3 parties + épilogue
4e version dite prédéfinitive : été 2007, j’y suis.
J’ai compris cette semaine que c’est la même narratrice qui est à l’œuvre dans les trois parties du roman :
1. Construire. – Le travail
2. La cabane aux outils romanesques
3. Détruire. – Les soldats
Je ne sais plus s’il y aura un Épilogue.
C’est la même narratrice qui raconte « l’histoire de son amie Zita », qui écrit dans « la cabane aux outils romanesques », qui part dans le village de Zita rencontrer l’instituteur après la guerre.
Une seule voix.
Des ruptures dans le déroulement du récit.
Je compte trois de ces ruptures dans la version actuelle : entre 1 et 2. À l’intérieur de 2, le passage de témoin de Jacques à Romane (comme dans la 1re partie des Matins bleus). Entre 2 et 3.
Voilà les deux points sur quoi réfléchir dans les jours prochains.
Hier matin j’ai esquissé au crayon une scène entre elle (Romane) et Jacques à propos de la nécessité ou pas de se rendre dans les lieux évoqués par un roman. Elle affirmait cette nécessité. Jacques s’en étonnait : Et la capacité de création de l’imaginaire, alors ? Cette discussion, ces deux points de vue m’intéressent. J’ai hâte de travailler cette scène afin de les confronter, les étayer tous deux.
Mon propre point de vue dans cette discussion (romanesque) entre Romane et Jacques est négligeable même si je sais comment j’ai fait : je n’ai jamais mis les pieds dans le village de Zita, j’ai seulement vu des photos de la maison dont il est question dans le roman.
Avant même que j’aie commencé de travailler à cette version définitive, j’y suis déjà. Tout s’y rapporte. Ce que je vois. Ce que j’entends. Ce que je comprends. Ce que je lis : De la destruction comme élément de l’histoire naturelle de W. G. Sebald, acheté vendredi dans la librairie de l’exposition Anselm Kiefer. Et je ne peux déjà plus lire une seule ligne de fiction.
Depuis quelques jours je sens la distance s’accroître peu à peu entre le monde et moi, la tension des fils qui m’y relient se relâcher.
Il y a quelques années, cet écart progressif ou soudain qui se creusait m’effrayait. Et si je n’en revenais pas ? je me demandais. Mais la question est sans valeur. Si je n’en revenais réellement pas (d’écrire), je ne le saurais pas. Comme je ne saurai jamais que je suis morte. Au mieux : je saurai que je meurs.
Maintenant je prévois cet écart, je l’organise.
Lire la suite.
Ce journal du compte à rebours est dédié à Cécile G. et à Sereine.
[NOTE : Afin de ne pas occuper trop de place sur la page d’accueil du site les journées suivantes seront antédatées de sorte qu’elles n’apparaîtront pas au sommaire. Merci à ceux que ce journal intéresse de se rendre directement vers la rubrique Journal du compte à rebours.]