« Les Oiseaux », II ?
(La chauve-souris vient s’accrocher sur l’image.)
En fait, c’est peut-être elle, la coupable. Si nous ne pouvons plus regarder des mouettes rieuses (maintenant sardoniques), des pigeons ou des canards sans imaginer une possible pandémie, Daphné du Maurier (1907-1989) n’est sans doute pas étrangère à l’affaire.
Sa nouvelle The Birds (1952) est certes moins connue que le fameux film (1963) qu’en tira Alfred Hitchcock. Mais l’idée centrale - prémonition ? - se dissimule déjà entre les lignes et dans les marges.
Ainsi, Daphné du Maurier inventa tout un univers littéraire inquiétant dans lequel Alfred Hitchcock, qui adorait ce qu’on appelle les caméos (nom aussi d’anciens cinémas), préleva quelques-uns de ses meilleurs scénarios.
Le grand-père de Daphné, George du Maurier, né à Paris en 1834, est l’auteur de Peter Ibbetson. Il fut peintre et dessinateur et, comme plus tard Victor Brauner, perdit un œil.
Mais le cinéma américain, avant de se pencher peut-être un jour sur ce destin « monophtalmique », a déjà envisagé de lancer un « remake » des Oiseaux. Un projet était en cours de montage l’année dernière. Le producteur s’appelle d’ailleurs Michael Bay (oui, Bodega Bay !).
L’année prochaine, si tout va bien sur le plan de la santé publique, on devrait fêter le centième anniversaire de la naissance de Daphné du Maurier.
La Cornouailles n’est pas si loin à vol d’oiseau.