Marie « Tchaia » Hubert
J’ai pu rencontrer Madame Marie Hubert, qui habite Sarrebourg, grâce à Amitiés tsiganes, association membre de la Fnasat, et à Mme Liliane Gabrys, qui a présenté mon travail aux personnes de Sarrebourg et Forbach, lesquelles ont bien voulu me recevoir.
La famille de Marie Hubert a été internée à Rivesaltes, Thonon-les-Bains, Argelès, d’où elle a réussi à s’évader, retraversant la France à pied pour regagner sa région d’origine.
Marie Hubert, dont les premiers souvenirs remontent à la fin de la cavale de ses parents, peut nous raconter cette période si difficile parce qu’elle a interrogé sa maman.
Elle nous parle aussi de la vie après la guerre, de sa fuite avec son fiancé, du romano lap, le prénom qui est donné aux enfants manouches, différent du prénom officiel.
Le romano lap de Marie est « Tchaia », qui veut dire « fille » (Ä aj en gaÄ keno-manuÅ¡).
Marie Hubert est la maman de Mayo Hubert, musicien réputé. Toute la famille, dit-elle, est née dans la musique. Elle aime chanter, et nous donne à partager trois de ses chansons.
La langue de ces chansons, que Tchaia a transcrites, est une forme du sinto-manuÅ¡, le gaÄ keno-manuÅ¡, parlé par les familles qui ont séjourné en Allemagne. Dans la langue de Tchaia, nous trouvons des formes alsaciennes, relevées par le père Joseph Valet, auteur d’un vocabulaire, d’une grammaire du manouche parlé en Auvergne, et collecteur des contes manouches et yéniches.
Cet enregistrement a été effectué grâce à une bourse de création Brouillon d’un rêve de la Scam.
Xavier Bazot.