Maxime Actis | Il n’y a pas de mémoire individuelle (2)
Podgorica -> (23/08/2010)
arrivée à Podgorica aux alentours de 14h par une avenue très longue
très droite. Près de la gare, un campement devant lequel on passe vite
de biais des mecs crachent sur le sol, il y a des carcasses de voitures bricolées
la salle d’attente de la gare est vide, on pose nos sacs, il n’y a pas d’eau
il part dix jours seul à Sarajevo, son trajet est long, il a des gâteaux
on ne peut plus trop discuter correctement
humains, c’est difficile d’être en lien de façon équilibrée
on se perd en périphérie et au milieu d’immeubles gris
fissures contre bâtisses, stores colorés et différents, chacun des étages
long de la route, pas des souvenirs précis, si ce n’est qu’une voie-ferrée
où passe la seule ligne ferroviaire du pays allant de Podgorica à Bar (et retour) sur la côte
est traversée. Zones humides signalées sur la carte par bordures vert foncé
dans la tente il n’y a pas de moustique
Dubrovnik -> (26.08.2010)
il y a derrière la rocade une forêt en pente
des briques, des pneus, des sacs plastiques
entre trois pierres du feu
le soir et une fois se cacher du bruit des pas
je vais chercher de l’eau à la vieille-ville
en courant ça prend quinze minutes
Bologne -> Paris (07/09/2010)
depuis les grandes marches on voit la fontaine de Neptune (1565,
Bartolomeo Ammannati) le soleil décline, nos sacs sont à nos pieds et
patients on mange des glaces, on fume. Aux pieds de Neptune quatre statues de femmes, personnifications maniéristes de quatre grands fleuves
il y a quelque chose de dérangeant à ne pas observer l’ensemble métaphoriquement
il fait déjà noir et l’herbe est très sombre, on a de quoi manger
quelques joggeurs, des mendiants et des forces de l’ordre qui suivent les allées
des lampadaires dont les ampoules vieillissent (c’est le Parc Mantagnola)
inquiétés la nuit on descend les escaliers vers la place du 11 septembre 2001
on rejoint la gare où une plaque signale l’attentat qui le 2 août 1980 à 10h25
a fait 85 morts. On s’en va