Olivier Apert | NOLI EAM TANGERE Prosèmes (extraits)
j’entends l’hirondelle de mer : emma à la niche en plein cintre
de l’ogive mitraillée : elle piaille la pauvresse qui suinte
ses nuits dans le même bar à l’enseigne des fléchettes dont elle
centre l’oeil fou : MADHOUSE, madhouse ricane l’homme sans canine
avant de l’éborgner une pénultième fois : celle du dernier verre.
j’entends l’hirondelle de mer : la nuit approche & le rouleau de sa vague
happe la chevelure, la chevelure d’emma qui sillonnait la ville :
de jour, le christ-roi s’y essuyait les pieds maculés de goudron : maintenant,
la nuit le goudron se fondent : alors, un à un, il allume
les phares habillant l’écume tandis qu’elle se noie en Ondine.
publié dans Comme au commencement (éditions Mihaly)
A l’écoute,la nuit remue 6
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