Pedro Kadivar | Trente-huitième nuit d’été
Et le désir de vivre qui ne vieillissait pas avec le temps, qui se rafraîchissait comme un frère exceptionnel dans le jardin de l’âge où tout arbre grandissait, prolongeant sa verdure au printemps de chaque année, laquelle circulait dans les souterrains gelés et chantait de sa voix muette comme le font les morts dans les charniers, corps tués en pleine joie.
C’est en ce jardin que tu marches.
Le printemps s’étend au ciel chaque année au printemps et en hiver, il est la seule saison qui dure.
Je ne sais sinon de quelle fenêtre tu parles qui donne je ne sais sur quelle saison. Mais si tu ne contemples le paysage que de l’intérieur de ta maison, sache que les fenêtres trompent.
Il te faut une nouvelle enfance. C’est le seul âge qui n’hésite jamais, le seul circulaire dans la vie d’un homme. Mais il te faut l’inaugurer toi-même à chaque fois, la faire sortir de la terre qui est en toi. C’est la beauté d’une vie d’adulte, que de pouvoir inaugurer l’enfance à l’infini.