Sangleil | Trois poèmes de Jean-René Lassalle
ex
tirpe de la nuit
sa forme de signe : perle
rubéifiant, recherche éclairée
par réfraction de l’éther à l’air au verre
un courage d’aiguille
qui sauve chaque jour endragonné
par métaphore et par feu. rai en dresse
bois gaineur chlorophyllé sur pointe graphite, le nain médecin
soigne soi même, traçant lettres en alvéoles, dont sens émergent
sur champs de ce qui est dit exister. rouges cristaux d’hématite
s’il existe un x tel
que sur la base du pouls du jour structurant
polyrythmies. son nom propre étant. rouge
la terre de bauxite alumineuse, roule
boule de douleur dans l’hypomonde mais soufflant poudre noire
autour main sur feuille blanche : scrute autre
plan, accorde onde, transharmonisés dialogiques
vivance émettant d’un capteur
irrigué de paysage, montrant du doigt
un objet dans une langue maternelle
commune à plus d’un
tout
jour l’espace
échappe, risque oublier de façonner
fini mémorant ouvertures, éphémère tente
apaiser porteurs de cauchemars. assujetti
à écoulement perpétuel des jours, cultivant gouffru entre-deux
où flux s’informe déforme reforme, le balancement
du vide vers équinoxe vernal aux minutes de lumière
éclosant microexponentielles sonde infusées
à musiquer et métaux à mastiquer, battement résonateur
réactualisé. nus commotionnés sur sol froid
fixent deux lunes en contre-parallèle,
tentant apaiser veilleurs d’intranquillité
adaimantés au glissement perlé des heures, pulsion d’un
pouls moiré, murs obliques
fenêtrés géométriquement que clartés-
triangles se concentrent en progressifs argentés carrés
effleure-paroi s’assemblant flamme à midi
au centre rondeau miroitant, à cette seconde de nuage
les particules de glace ascendant-ludion fondent en pluie,
s’ensuit cascade de trans
formations
émet
tait soleil
couchant d’été qui décrivait
courbe d’évènement d’un long temps distant en lumi
ère doucement effervescente comme océan semblant illimité
de potentiel les lueurs glissaient lentement sur mer hors-obscur
chaque occurrence naît et meurt et leur perception grenat
sur rutilant échappant (étai rai quand
rose) désirée en dissout naissance et mort dans un sans-temps
post-mortem : clarté vapeur sur port ouvert où visages
épaules plexus solaires osselets et valves s’éclairent
aux revenants et partants rêvant encore-absente nuit
bleutée diamantée en acte non-rétribué : ailleurs boule de foudre-douleur
flotte crissante sans corps, chevelures serpentent dans forêt, sans-origine
entre sensors interloqués d’un monogramme sans-nom : in / é
– vocation vibrée vous vide donc sauve ?
luisance dépliait ombres effilées membrées sur quai doré
éclairé(e) de ciel la scène paraissait nielle
éperdu dans frêlité feuillée l’aide ne fut puis
apparaît disparaît en variations de clarté et bruisse
presque imperceptible s’évase pour aider
qui aidera et repart sans retour en limpidité
radieuse ressourcée avant matine
langage origera du substrat aube
rose tirilisée rediffuserait mélodis
à coloris qui d’été couchant
soleil émettait
Sangleil vient de paraître aux éditions Grèges. L’occasion de réécouter ici Jean-René Lassalle et Isabelle Sbrissa, de lire le poème "Anthropos", également extrait de Sangleil, ou les poèmes d’Oswald Egger traduits par l’auteur.