À partir de Signs de Cole Swensen – De l’anglais vers la Langue des Signes Française en passant par le mouvement
Une des pierres angulaires du corpus de sources poétiques du laboratoire PUZZLE est un poème écrit en américain par la poétesse Cole Swensen, intitulé « Signs », dans la section « Six American Sign Langage » de son recueil The Book of a Hundred Hands, (University of Iowa Press, 2005).
Come back to their animals
holding a black veil against a white wall
which, too, you can see through
the ornamented air
pared back.My ghost migration engraved, stations
of the
brightly map. We tag the wings
and in the slip that checks and graces,
little steeples that mean.
Ce poème et son organisation spatiale particulière ont donné lieu à une première mise en corps, en mouvement et en espace par le chorégraphe Olivier Gabrys, puis celui-ci en a rapidement décliné une variante sous forme de danse participative. À l’occasion du lancement du laboratoire de recherche en octobre 2019, à l’Université de Haute-Alsace, lors de la conférence de présentation du projet, une première assistance réunissant des Sourds et des entendants a pu, en présence de Cole Swensen, traverser et partager ces énergies de corps, soutenues par les intentions réaffirmées de leurs auteurs.
Des étudiants du cursus d’anglais de cette Université avaient au préalable proposé, dans le cadre de leurs enseignements, des traductions françaises du texte originale pour venir nourrir les questionnements du laboratoire sur son adaptation en Langue des Signes Française (LSF).
Par la suite, au cours du premier volet du laboratoire à Dunkerque en avril 2020, les acteurs de PUZZLE ont confronté les différentes interprétations verbales, décortiqué et analysé à la table leurs structures pour déterminer une forme d’épure du poème-source et aboutir à une recréation du poème de Cole Swensen, adaptée en LSF par la comédienne et traductrice Julia Pelhate.
Cette version a ensuite été confrontée dans l’espace scénique de représentation à la version dansée par Olivier Gabrys, ainsi qu’à une recherche vocale entre les langues sonores par la comédienne Géraldine Berger, pour faire dialoguer les trois interprètes et leurs présences au plateau. À la dix-huitième minute de la captation de la première sortie de résidence du laboratoire à Dunkerque en mars 2020, la rencontre de ces trois versions est visible.
Cette approche méthodologique du poème source textuelle vers une adaptation en LSF, en passant par l’étape d’une appropriation par les mouvements du corps dansant, est un exemple des différentes stratégies mises en place par les membres du laboratoire.
Lors d’une conférence à l’Université de Lille, ces danses/poèmes ont une nouvelle fois pu être partagées avec les spectateurs/auditeurs réunis ce soir-là. Pour expliciter les techniques du laboratoire sur son approche sur de la traduction/adaptation, un fragment d’un poème de Virginie Poitrasson, tiré au sort par le public et extrait de son ouvrage Une position est une position qui en est une autre (Lanskine, 2019), a été questionné et « tradadapté » en direct pour que les artistes en présentent spontanément une première forme performative.
« Chercher à questionner l’amorce de la pensée sous forme de séquences réflexives combinatoires et ouvertes »